Le temps de la grande cosmonautique russe

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Par Andréi Kisliakov, commentateur politique de RIA Novosti

La rencontre, début mars, en Floride, des chefs des agences spatiales des pays partenaires au programme de Station spatiale internationale (ISS) a été la plus fructueuse de toute l'histoire de ce projet. De l'avis du directeur de l'Agence russe (Roscomos), Anatoli Perminov, les partenaires ont enfin mis les points sur les "i" et sont tombés d'accord sur le calendrier des travaux de déploiement du complexe spatial.

D'autre part, ils ont réglé le problème financier apparu entre Roscosmos et la NASA à la suite de l'achèvement par la partie russe de ses engagements en matière de transport gratuit des astronautes américains entre la Terre et l'ISS avec des vaisseaux Soyouz.

Sur le plan politique, cette circonstance a joué un rôle important car elle a incité les partenaires à augmenter l'équipage permanent de l'ISS. "A partir de 2009 l'équipage de la station spatiale internationale comptera six membres. Nous sommes convenus que si les équipages sont transportés par des Soyouz, une place sera réservée aux Etats-Unis. Les expéditions auront lieu sous contrat. De même que les lancements de cargos Progress", a précisé Anatoli Perminov.

Le sort de l'ISS a été décidé du point de vue technique également. Ce n'est pas un secret que le train spatial était conçu de manière à être desservi en permanence par les navettes américaines Shuttle. D'un commun accord les partenaires ont programmé 18 vols de navettes d'ici à 2010 : 16 expéditions principales et 2 de réserve. "Cela permettra de livrer plusieurs nouveaux modules, dont un européen et un japonais", estime Anatoli Perminov.

Le premier cargo européen sera lancé l'année prochaine. Ensuite ces engins desserviront régulièrement la station.

La mise en service du vaisseau de transport européen est un élément routinier du programme spatial russo-européen depuis la signature entre Roscosmos, l'Agence spatiale européenne (ESA) et la Commission européenne, à Bruxelles, d'un accord spécial sur l'exploration de l'espace cosmique. "La rencontre de Bruxelles est très importante pour nous. Son résultat nous permettra de coopérer avec l'ESA de façon planifiée tout en restant indépendants", a souligné Anatoli Perminov.

Le directeur de Roscosmos a rappelé que la Russie et l'Union européenne venaient d'approuver la "feuille de route" de création d'un espace économique commun. Un chapitre de ce document est consacré à la coopération dans l'espace. Ainsi, un accord prévoit la création d'un Directoire dont feront partie le directeur de Roscosmos et les chefs des Commissions européennes. Le Directoire coordonnera le travail des groupes d'experts chargés chacun d'un problème concret, notamment de la navigation spatiale, du sondage à distance de la Terre, du projet russo-européen à Kourou.

Au mois d'avril le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain, se rendra à Moscou pour débattre du plan de travaux sur l'ISS et du projet de navette spatiale. Les Européens sont intéressés à la coopération avec la Russie dans la création d'un tel moyen de transport, a souligné Anatoli Perminov.

Dans ce cas l'avenir de la cosmonautique pilotée mondiale peut ne plus dépendre de l'éventuelle influence aussi bien des ambitions politiques que des incidents techniques.

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