Allez goûter la félicité novgorodienne

© RIA Novosti . Nadejda OuzounovaVeliki Novgorod
Veliki Novgorod - Sputnik Afrique
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Veliki Novgorod, l'une des plus anciennes villes de Russie, a 1150 ans. Moscou est sa cadette de trois siècles. La ville est située dans la zone nord-ouest de la partie centrale de la Russie, quelque part entre les "deux capitales": à 524 kilomètres de Moscou et 180 km de Saint-Pétersbourg.

Veliki Novgorod, l'une des plus anciennes villes de Russie, a 1150 ans. Moscou est sa cadette de trois siècles. La ville est située dans la zone nord-ouest de la partie centrale de la Russie, quelque part entre les "deux capitales": à 524 kilomètres de Moscou et 180 de Saint-Pétersbourg.

Selon les annales, Novgorod elle aussi avait eu le statut de capitale de la Russie. De nos jours cette cité est une capitale provinciale, le chef-lieu de la région de Novgorod, l'une des 89 entités de la Fédération de Russie.Великий Новгород - план древнего города

 Jadis les terres novgorodiennes couvraient une immense superficie allant de la mer Baltique jusqu'à l'Oural. Ce n'est pas pour rien qu'une autre cité, Nijni Novgorod (aujourd'hui grand centre industriel), avait surgi sur les rives de la Volga. En quelque sorte un "piquet" planté par les Novgorodiens pour délimiter les zones orientales de leurs possessions.

Sur la toile de fond de la Russie féodale démembrée, Veliki Novgorod tranchait d'avec les principautés de petite taille. C'était un état indépendant de plein droit, solide, riche, libre. On disait que c'était une ville "libre" parce qu'elle avait donné le jour à une forme particulière d'organisation politique, la République novgorodienne. Pendant 342 ans (1136-1478) elle avait vécu selon des lois parfaitement démocratiques. Les princes-gouvernants de même que les archevêques étaient élus publiquement et, une fois entrés dans leurs fonctions, ils ne pouvaient plus prendre de décisions importantes sans l'assentiment du Vetché (assemblée) populaire. L'énorme cloche de l'église Sainte-Sophie appelait le peuple sur la grand-place où se déroulaient des événements rappelant fort ce que nous observons dans les parlements d'aujourd'hui. Les décisions n'étaient prises qu'à la majorité écrasante des voix. Tout citadin était libre de dire ce qui lui semblait utile. Les lois de la République novgorodienne étaient en avance sur leur temps, mais elles dynamisaient la prospérité spirituelle et matérielle des citoyens. En tant que ville dont la grandeur était respectée par les voisins et partenaires européens, Veliki Novgorod avait été invitée à la Ligue de la Hanse qui au XIVe siècle réunissait 70 grands centres commerciaux d'Europe.

Les rapports de Veliki Novgorod avec ses voisins, tant occidentaux qu'orientaux, notamment avec les principautés de Moscou et de Vladimir-Souzdal, étaient tendus et souvent "sanglants". Au XIIIe siècle la république avait été sérieusement menacée par les féodaux allemands et suédois, mais les envahisseurs avaient reçu la leçon qu'ils méritaient. A l'époque les troupes russes étaient commandées par le prince Alexandre Nevski qui devait devenir une légende, un héros national et un saint parmi les saints russes. La liberté d'esprit novgorodienne irritait l'autoritaire et ambitieux régent de Moscou Ivan III. En 1477, il rassembla sous les murailles novgorodiennes une troupe nombreuse qui mit fin à l'existence de la République novgorodienne et subordonna ses terres à l'Etat de Moscou.Великий Новгород

A propos de l'exemple de Veliki Novgorod, le berceau de la démocratie russe, beaucoup d'historiens russes estiment que dès ses sources l'Etat russe aurait pu devenir non pas une monarchie, mais une république. Cependant, pour diverses raisons ce sont les principes autocratiques qui prirent le dessus.

L'"âge d'or" de Novgorod a incontestablement "déteint" sur l'aspect extérieur de la ville. Des architectes débordant de talent ont créé des édifices remarquables, qui mille ans après continuent d'étonner tant leurs lignes sont parfaites. Ce sont principalement des églises et des monastères construits pour pouvoir résister, dont les pierres avaient été scellées avec du mortier à base d'oeuf.

Malheureusement, la plupart des ouvrages architecturaux ont été détruits pendant la Seconde Guerre mondiale. L'armée d'occupation hitlérienne avait tout réduit en cendres. Certains monuments sont miraculeusement restés intacts. Les plus anciens sont l'église Sainte-Sophie (1045) située dans l'enceinte du kremlin.

Il faut relever ici qu'une ville russe ancienne serait inimaginable sans un kremlin (forteresse). C'est ici que l'on trouvait les centres administratif, religieux et social.

Le kremlin de Novgorod est implanté en bordure du Volkhov et vu de là il est particulièrement beau: on a l'impression qu'il a surgi d'un gouffre aquatique, érigeant ses murailles crénelées et ses tours solennelles.

Le monastère de Blagovechtchensk se trouve à quelques verstes de la ville. Il a été construit au XIIe siècle. Il y a là également l'église de la Nativité-de-la-Vierge, érigée elle aussi au XIVe siècle, et que les Russes ont toujours considéré comme leur "protectrice". Parmi les curiosités plus récentes de Veliki Novgorod la plus connue est certainement le monument Millénaire de la Russie, dressé en 1862 d'après un projet du sculpteur Mikhaïl Mikechine.

Mais quelle est donc l'existence des Novgorodiens aujourd'hui? A l'époque soviétique cette région russe située hors de la zone du Tchernoziom (Terres noires) figurait parmi les moins développées. Maintenant la région de Novgorod possède 190 entreprises à capital étranger, dit son gouverneur, Mikhaïl Proussak en ajoutant qu'à ce jour 638 millions de dollars y ont été investis. Ce que font les Novgorodiens pour gagner leur pain quotidien? La région a une terre peu propice à l'agriculture, son sous-sol est très pauvre en minerais. Par contre, la forêt est abondante en résineux et en pins pour constructions navales. Les papeteries, les entreprises de transformation du bois, l'industrie du meuble fournissent le gros du travail des Novgorodiens.

Ceux qui viennent dans la région sont aussi séduits par les souvenirs novgorodiens. Les plus typiques sont assurément par les clochettes du Valdaï, qui, à ce qu'on dit, chassent le mal, ainsi que les articles en écorce de bouleau aux formes les plus inattendues, notamment les boîtes dont la vertu est de bien conserver l'odeur des feuilles de thé. Les touristes sont aussi séduits par les articles de lin, dont les champs en été impriment des reflets bleutés au paysage.

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