La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

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ESTONIE

La presse locale centre son attention sur les rapports russo-géorgiens. La Russie est désignée comme responsable de leur détérioration. "Avec la Géorgie, les autorités russes sont claires : arrêtez ce remue-ménage avec l'OTAN, sinon vous en verrez de toutes les couleurs. Tout simplement, elles ont attendu le moment opportun pour justifier leurs actions ("Postimees", 06.10). "La ligne pro-occidentale de la Géorgie, son désir d'adhérer à la fois à l'OTAN et à l'UE irritent Russie. Moscou considère la Géorgie comme sa basse-cour" ("Parnu Postimees",06.10).

Les journalistes estiment que l'un des facteurs agaçant Moscou est la personnalité du président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, arrivé au pouvoir avec la "révolution des roses". "Un homme qui parle couramment l'anglais et qui est en mesure de susciter l'intérêt permanent des agences d'information occidentales diffèrerait fortement des leaders classiques des Etats postsoviétiques (�). Formé aux Etats-Unis, Saakachvili est un démocrate. Le président russe Vladimir Poutine dit que la démocratie existe également en Russie. La théorie des relations internationales qui dit que les Etats démocratiques ne se font jamais la guerre, ne risque-t-elle de s'écrouler maintenant ? Ou l'un des participants au conflit n'est pas un démocrate ? " ("Postimees", 07.10).

Certains journaux estiment que l'Estonie est tout simplement obligée de prendre le parti de la Géorgie. "La Géorgie est un Etat clef dans la libération de l'UE de sa dépendance énergétique envers la Russie. La région caspienne pourrait couvrir jusqu'à 25% des besoins de l'UE et la part du lion de cette énergie pourrait être transportée par la Géorgie (...). La Géorgie donne à l'Estonie la possibilité de se réincarner dans la politique UE - Russie" ("Eesti Paevaleht") 10.10).

LETTONIE

L'assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa a suscité une nouvelle vague de critiques envers le Kremlin. Moscou est accusé de mener une offensive contre la liberté d'expression. "L'Etat (russe) a établi son contrôle sur toutes les chaînes et les journaux populaires. Ce qu'écrivent les journaux à faible tirage destinés aux intellectuels, tel que "Novaïa-Gazeta" (où travaillait Mme Politkovskaïa, ndlr), ne préoccupe guère le Kremlin, ces éditions n'exerçant pas beaucoup d'influence sur l'opinion. Mais Politkovskaïa était très influente" ("Diena", 10.10). "L'assassinat de Politkovskaïa est vu en Occident et dans les milieux libéraux de la Russie comme une nouvelle offensive contre la liberté de la parole en Russie (�). Les événements de Tchétchénie ont été le principal thème des reportages de Politkovskaïa et, dans leur majorité, ils ne plaisaient ni aux dignitaires de Moscou qui soutenaient la guerre en Tchétchénie, ni au premier ministre de cette république Ramzan Kadyrov" ("Neatkariga rita avize", 9.10).

Dans le même temps, certains journaux supposent que l'assassinat de la journaliste pourrait être une provocation minutieusement planifiée en Occident et dont l'objectif était de présenter la Russie sous un jour défavorable, comme un pays où les normes démocratiques et les droits de l'homme sont violés. "L'assassinat de Politkovskaïa fait sans aucun doute le jeu de l'Occident. Ce dernier mois, on assiste à une puissante attaque informelle contre la Russie (�). On peut même tracer une ligne : pressions sur la Géorgie - pressions sur les Géorgiens - pressions sur les journalistes démocratiques indépendants. Après, on accuse le régime de Poutine de "fascisation" et d'autres péchés contre la démocratie. On ignore si l'Occident est le commanditaire de cet assassinat mais, sans conteste, il en est le premier bénéficiaire" ("Vesti-segodnia", 9.10).

LITUANIE

Toutes les éditions lituaniennes parlent de l'assassinat d'Anna Politkovskaïa. Rappelant qu'elle était l'une des critiques impitoyables du Kremlin, la plupart des médias concluent au caractère politique du crime, estimant qu'il a trait aux activités professionnelles de la journaliste et qu'il avantageait le pouvoir russe. "Anna Politkovskaïa était comme une écharde pour le président Vladimir Poutine qui appuie la politique criminelle en Tchétchénie. L'ex-agent du KGB ne pouvait pas s'attendre à un meilleur cadeau pour son anniversaire" ("Lietuvos zinios", 09.10). "Une personne de moins, un problème de moins" : voilà ce qu'ont décidé ceux qui détiennent l'argent et l'information en Russie" ("Lietuvos rytas", 09.10). "Le premier ministre tchétchène pro-Moscou Ramzan Kadyrov pourrait être impliqué dans ce crime. A. Politkovskaïa a publié de nombreux articles mettant à nu le régime de ce personnage (�). La version selon laquelle des officiers russes qui servent en Tchétchénie pourraient organiser l'assassinat de Politkovskaïa n'est pas non plus à exclure. Après ses articles, nombre d'actions en justice ont été intentées à l'encontre de militaires russes en Tchétchénie" ("Lietuvos rytas", 10.10).

La fusion de deux compagnies d'aluminium russes, RusAl et SUAL, et du suisse Glencore est commentée par la presse locale du point de vue de l'impact que la Russie pourrait exercer sur les marchés internationaux. "RusAl est en train de créer la plus grande entreprise d'aluminium dans le monde et, par cela même, il renforce l'influence du président Vladimir Poutine sur les prix du métal (�). Estimé à 30 milliards de dollars, ce marché ouvre la voie à la naissance en Russie d'un nouveau monopole, à l'instar du géant du gaz Gazprom. La nouvelle structure contrôlera 100% du marché russe de l'aluminium et sera la plus puissante des sociétés d'aluminium dans le monde, dépassant l'américaine Alcoa" ("Verslo zinios", 10.10).

UKRAINE

Selon la presse, Moscou fait traîner la délimitation de la frontière maritime en insistant pour que la mer d'Azov et le détroit de Kertch reçoivent le statut d'eaux intérieures et que la ligne de démarcation soit tracée sur le fond marin. La Russie refuse d'accepter les conditions de Kiev, car l'Ukraine pourrait ainsi entrer en possession d'une plus grande partie de la mer d'Azov dont le plateau continental recèle d'importantes réserves de gaz. En acceptant les conditions ukrainiennes, le Kremlin risque de perdre en perspective un de ses leviers de pression énergétique sur le pouvoir ukrainien.

Les médias reconnaissent le caractère provocateur du comportement de Tbilissi vis-à-vis de la Russie, mais sont convaincus que le leader géorgien a su consolider la nation à la veille des élections face à la "menace russe" et a réussi à discréditer Moscou sur le plan politique. Plusieurs périodiques appellent les autorités ukrainiennes à suivre l'exemple de la Géorgie et à faire preuve de détermination dans la défense de ses propres intérêts. "L'Ukraine a des choses à apprendre de la Géorgie. La Russie a déjà perdu certains atouts à l'égard de l'Ukraine... Le robinet gazier a déjà été fermé une fois... Le monde ne comprendra pas un deuxième resserrage" (Delo, 04.10). "Pour l'Ukraine, la Géorgie n'est pas seulement un partenaire stratégique... Du comportement de Kiev dépendra largement l'attitude à son égard en cas de litiges avec la Russie" (Zerkalo Nedeli, 07-13.10).

MOLDAVIE

Les journaux pro-roumains estiment que la Moldavie reçoit enfin une chance historique de se libérer de l'influence russe. "Chisinau doit mettre à profit l'aspiration des Etats-Unis et de l'OTAN à braconner dans les chasses russes, d'autant plus qu'il a pour avocat Bucarest qui est prêt à l'appuyer dans la voie de l'intégration dans les structures euro-atlantiques. Pour cela, il faut dénoncer les accords sur la création de la CEI, entreprendre toutes les démarches diplomatiques et juridiques et réunir toutes les conditions nécessaires à l'adhésion et aussi réviser les dispositions constitutionnelles sur la neutralité de la République de Moldavie" (Flux, 04.10).

Selon les commentateurs, le Kremlin est en train de créer l'image d'un ennemi extérieur pour maintenir son pouvoir. "Moscou a perdu pratiquement tous ses bons voisins. Qui plus est, ces derniers temps, il est à couteaux tirés avec nombre d'entre eux. L'exemple le plus flagrant est le scandale des espions en Géorgie qui a déclenché une forte crise dans les relations bilatérales (Moldova Suverane, 04.10).

La déclaration de la Douma (chambre basse du parlement russe) sur la légitimité du référendum en Transnistrie, république séparatiste moldave à majorité russophone, a déclenché de vives réactions. "La Russie a été et demeure, comme nous le voyons, l'ennemi numéro un de la Moldavie" (Flux, 10.10).

ARMENIE

Les médias approuvent totalement le comportement de Tbilissi, et les événements en cours y sont présentés comme un échec de la Russie au Caucase. "Au fond, les autorités de la Géorgie mènent aujourd'hui une lutte pour l'indépendance de l'Etat et la sauvegarde de ses territoires" (Aravot, 04.10). "A l'heure actuelle, la Russie se livre à une terreur non dissimulée à l'égard de la Géorgie" (Aikakan Zhamanak, 07.10). "Tout indique que la Russie est perdante. Quoi qu'il en soit, elle ne veut guère le reconnaître. Pourtant, son refus de le reconnaître rend sa position encore plus désavantageuse" (168 jam, 07.10).

Les journaux qualifient le blocus des transports frappant la Géorgie, sanction qui, à cause de la situation géographique du pays, a aussi affecté l'Arménie, de preuve supplémentaire du "je-m'en-foutisme" de Moscou quant à son partenariat avec Erevan. "Tout porte à croire que l'on s'attend à la compréhension de notre part. Quoi qu'il en soit, � il arrive que notre allié stratégique qu'est la Russie instaure, bon gré mal gré, le blocus de l'Arménie"; "Mais si les Géorgiens savent au moins au nom de quoi ils doivent supporter toutes ces difficultés, notre situation à nous peut difficilement être qualifiée autrement que d'absurdité tragique" (Aravot, 04.10). "Cela ne peut tout simplement pas empirer. En effet, qu'est-ce qui peu être pire que la situation d'aujourd'hui quand on ne peut plus aller même en voiture de l'Arménie en Russie qui en est séparée par quelque 300 kilomètres de territoire géorgien, alors que l'on ne peut même pas faire allusion et ce, depuis cette dernière quinzaine d'années, à la communication ferroviaire entre nos deux pays via la Géorgie.

Or, le blocus de la zone tampon entre l'Arménie et la Russie qu'est la Géorgie ne s'est pour le moment pas répercuté sur l'économie arménienne. Somme toute, nous avons une immunité solide face au blocus" (Voix de l'Arménie, 05.10).

Les experts signalent l'autre problème urgent de l'Arménie qu'est la nécessité de garantir sa sécurité énergétique. La "principale énigme" du blocus de la Géorgie, et - par effet de boomerang - de l'Arménie, reste le sort du grand gazoduc russe� La perspective de la persistance de la tension dans les relations russo-géorgiennes oblige tout simplement aujourd'hui l'Arménie à accélérer autant que possible la pose du gazoduc Iran-Arménie car si la situation se déstabilise encore plus ou si des hostilités se déclenchent en Ossétie du Sud, il n'est pas à exclure que le gazoduc russe ne soit tout bonnement plus en état de fonctionner" (Hayots Ashkhar, 06.10).

GEORGIE

Les sanctions appliquées par Moscou contre la Géorgie en réponse à l'arrestation dans ce pays et l'accusation d'espionnage de quelques officiers russes a constitué le principal sujet de la semaine. La société a accueilli très douloureusement la nouvelle de l'expulsion massive de Géorgiens de Russie. Or, les médias ont été encore plus indignés en apprenant l'initiative de la police de Moscou qui enjoint aux instituteurs de la capitale de dresser les listes des enfants aux noms géorgiens. "La police a décidé de rechercher les Géorgiens à Moscou en recensant leurs enfants fréquentant les écoles moscovites� Jeudi, certaines écoles de Moscou ont été alertées par des commissariats de police qui leur ont formellement réclamé les listes des élèves aux noms géorgiens" (Grouzia Online, 06.10).

Les défenseurs des droits de l'homme établissent des parallèles entre les persécutions des Géorgiens en Russie et le génocide des Juifs en Allemagne nazie. "Ce qui se fait en Russie à l'égard des Géorgiens ethniques, y compris à l'égard des mineurs, est un exemple classique de xénophobie, de racisme et de discrimination ethnique� C'est pareil à ce qui s'était produit dans les années 1930-1940 en Allemagne quand le génocide des Juifs a été suivi de celui des représentants d'autres ethnies" (Akhali Versia, 09.10).

Les médias signalent l'intensification des groupes nationalistes russes qui appuient avec ferveur la politique de persécution des Géorgiens en Russie, pratiquée par le Kremlin. "Les groupes ultranationalistes ont déclaré leur total soutien à la politique du président Vladimir Poutine et se disent prêts à aider la police à dépister les Géorgiens. Ils forment d'ores et déjà à Moscou des brigades spéciales dont l'objectif principal est d'établir les lieux de résidence des Géorgiens� Pour ce qui est de la police moscovite, elle a d'ores et déjà ouvert la chasse aux enfants géorgiens� Ainsi, la persécution et la discrimination des Géorgiens sont érigées en Russie au rang de politique d'Etat" (Rezonansi, 07.10).

Somme toute, la réaction de la Russie a été reconnue comme absolument inadéquate et portant atteinte avant tout à la Russie elle-même. "La Géorgie supportera finalement le blocus russe, mais il reste à savoir si l'image du pays voisin n'en pâtira pas au bout du compte" (Sakartvelos Respublika, 04.10).

L'opposition manifeste toujours son soutien au pouvoir dans le conflit entre deux pays. "La Russie ne fait pas qu'attaquer les autorités de la Géorgie, mais tout le peuple géorgien. Face à la Russie, nous devons faire front uni, car la Russie est l'ennemi numéro un de la Géorgie� Le problème Saakachvili existe bel et bien, mais c'est un problème intérieur de la Géorgie et la Russie n'y a rien à voir" (Akhali Taoba, 05.10).

AZERBAIDJAN

Le scandale d'espionnage russo-géorgien a servi aux médias d'opposition de prétexte pour discuter de la sécurité nationale de l'Azerbaïdjan. "L'arrestation d'espions russes en Géorgie, la dégradation ultérieure des relations entre ces deux pays et le blocus de la Géorgie instauré par le Kremlin ont conféré une actualité toute particulière au problème du réseau d'espionnage russe en Azerbaïdjan. A ce jour, par l'intermédiaire de ses trois structures de renseignement, la Russie a installé en Azerbaïdjan tout un réseau d'agents qui, tout en étant très efficace, reste bien déguisé" (Ekspress, 05.10). "Non seulement en Géorgie, mais aussi en Azerbaïdjan, le Renseignement russe a créé son réseau d'agents. Il n'en est pas moins vrai que certains de ses membres sont déjà démasqués. Quoi qu'il en soit, il serait naïf d'affirmer que ce réseau n'existe plus aujourd'hui� En Azerbaïdjan cependant la situation évolue tout autrement, compte tenu du fait que c'est justement le concours des services spéciaux russes qui y est engagé par les autorités en place pour se maintenir au pouvoir" (Yeni Musavat, 05.10).

La presse prédit que la politique manifestement anti-géorgienne du Kremlin peut aussi exercer un impact négatif sur les relations russo-azerbaïdjanaises. "C'est que la Géorgie est beaucoup plus proche de l'Azerbaïdjan que la Russie. Deux Etats du Caucase du Sud auront finalement à payer ensemble les pots cassés par la Russie. Il est très peu probable que l'actuelle aggravation brutale des relations entre la Géorgie et la Russie n'affecte pas l'Azerbaïdjan. En effet, ayant canalisé l'essentiel de ses flux d'exportation de pétrole et de gaz à travers la Géorgie, l'Azerbaïdjan est devenu vitalement intéressé à la stabilité politique de son voisin de l'ouest. A présent, la Russie a pratiquement imposé un blocus à la Géorgie, en suspendant toutes les liaisons de transport et en bloquant les virements postaux vers ce pays. Mais les fonctionnaires du Kremlin ont-ils bien calculé leurs démarches, en adoptant des sanctions aussi inédites à l'égard de la Géorgie? Un comportement aussi dur de la Russie peut se répercuter assez sérieusement sur ses relations non seulement avec la Géorgie, mais aussi avec l'Azerbaïdjan" (Zerkalo, 04.10).

KAZAKHSTAN

Le Forum des régions frontalières de la Russie et du Kazakhstan qui a réuni à Ouralsk les présidents des deux pays est à la une de la presse de cette semaine. L'optimisme des journaux pro-gouvernementaux qui ont couvert le sommet contraste fort avec les publications de la presse d'opposition indignée par l'organisation "à la soviétique". "Le beau soleil du matin réchauffait les âmes des Ouraliens venus accueillir les cortèges présidentiels avec ovations, sourires et banderoles" (Kazakhstanskaïa Pravda, 05.10). "Pendant trois jours, les marchés et les grands magasins, mais aussi les établissements de divertissement, ont été fermés par précaution. Pas de cours dans certaines écoles et établissements d'enseignement supérieur... Les étudiants originaires de la campagne ont été renvoyés chez eux quelques jours plus tôt, ceux des villes ont été assignés à résidence à l'exception de quelques jeunes éprouvés qui, avec leurs professeurs, ont été forcés à emplir les rues empruntées par le cortège pour imiter un grand bonheur et accueillir les "pères des peuples" avec fanions et ballons. Presque tous les fonctionnaires publics ont connu le même sort: ce jour-là, ils n'avaient pas besoin d'enseigner à l'école, de soigner les malades, d'accueillir les handicapés et les retraités, autrement dit de faire leur travail" (Navigator-II, 04.10).

KIRGHIZIE

Le thème des migrations de la main-d'oeuvre est toujours présent dans les médias qui sont préoccupés par l'augmentation du nombre de Kirghizes quittant leur pays. Certains périodiques estiment que la nation kirghize risque de devenir une minorité ethnique. "Dans certains villages kirghizes, il n'y a presque plus de jeunes: ils travaillent tous en Russie.... Cela promet de grandes pertes pour l'avenir de la nation et de la culture nationale des Kirghizes" (Jany Kylym, 06.10).

OUZBEKISTAN

Les médias ouzbeks suivent de très près l'évolution des relations russo-géorgiennes. On constate que malgré un blocus partiel, la Russie continue de remplir ses engagements en matière de livraison de gaz vers la Géorgie. "La Russie a suspendu ses liaisons aériennes et postales avec la Géorgie. En revanche, le gaz russe continue à alimenter ce pays. Plus tôt, Moscou a plus d'une fois affirmé qu'il n'avait pas l'intention d'utiliser les hydrocarbures comme une arme politique" (Tochkent Okchomi, 05.10).

La presse craint qu'avec l'adoption de nouvelles lois en Russie, les travailleurs immigrés ouzbeks ne perdent la possibilité d'envoyer de l'argent par la poste dans leur pays. "La Douma russe envisage d'examiner un projet de loi permettant au gouvernement... d'interdire les opérations bancaires et les virements à l'étranger... Ces mesures sont tout à fait applicables vis-à-vis d'autres pays de la CEI dont les ressortissants complètent les rangs de la main-d'oeuvre en Russie" (Ferghana.ru, 05.10).

TADJIKISTAN

La presse redoute que le monopole d'électricité russe UES ne quitte les pays de la CEI, en premier lieu le Tadjikistan. "Le Tadjikistan est en attente. UES s'apprête à vendre 60% de la compagnie Inter RAO EES (filiale d'UES) qui contrôle les actifs énergétiques de la compagnie dans les pays de la CEI... Inter RAO EES possède 75% des actions de la centrale hydraulique de Sangtouda-1 au Tadjikistan. En cas de vente de cette société à un investisseur privé, le sort des travaux de construction et les conditions de la transaction avec le gouvernement tadjik risquent d'être remis en question. "Une telle démarche de la part d'une compagnie russe est assez inattendue et peut avoir une incidence négative sur ses partenaires dans les pays de la CEI, estime le directeur du Centre des prévisions économiques, Firdavs Karimov. La compagnie s'est engagée à construire la centrale hydraulique de Sangtouda au Tadjikistan en évinçant les investisseurs iraniens, et elle assume donc une responsabilité morale dans le cadre de ces contrats"" (Avesta, 04.10).

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