La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

S'abonner

 

ESTONIE

La nouvelle "ligne directe" entre le président Poutine et la population russe le 25 octobre est présentée par la presse locale comme un "show télévisé" dont l'objectif était de créer l'image du "bon tsar". "La ligne directe rappelait plutôt un discours programme, dans le cade duquel le "tsar-père" stigmatisait l'inertie des pouvoirs locaux et l'hostilité des pays voisins envers la Russie. Il semble que le Kremlin ait un besoin vital de ce genre de dialogue avec le peuple qui crée l'image de "bon tsar" pour montrer que tout ce qu'il y a de meilleur émane de Sa majesté et tout ce qu'il y a de pire de ses sujets. La cour, elle, reste dans l'ombre du monarque" ("Postimees", 26.10).

Selon certains analystes, la montée de la popularité de M. Poutine "élargit ses possibilités de manipulation de l'opinion". Ils soulignent que la population se montre de plus en plus hostile envers les Géorgiens et les autres ressortissants du Caucase. "Avec un tel soutien, le Kremlin peut placer devant à la société n'importe quelle cible en étant sûr qu'elle sera brisée en mille morceaux. Les médias indépendants, certains oligarques, les chercheurs espions et les défenseurs des droits de l'homme sont parmi les cibles déjà détruites. Aujourd'hui, on veut mettre les Géorgiens dans le collimateur. Mais les nerfs de certains Russes commencent à craquer, d'où les appels au combat. Au cours des neuf premiers mois de 2006, trente-trois personnes au physique non slave ont été tuées en Russie" ("Eesti Paevaleht, 28.10).

De l'avis de la presse estonienne, la Russie n'utilise pas exprès toutes ses possibilités pour contraindre l'Iran à renoncer à son programme nucléaire. "Hier, la Russie a fait savoir son désaccord avec le programme proposé par des Etats européens (�). Cela pourrait être le signe précurseur d'une nouvelle bataille acharnée entre les membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Laquelle s'achèvera de toute évidence par une nouvelle résolution impuissante et qui n'aura que très peu de chances d'amener l'Iran à abandonner sa voie nucléaire (�). Les rapports entre la Russie et l'Iran sont comparés aux rapports entre la Chine et la RDPC. Dans les deux cas, les grandes puissances disposent de leviers pour influer sur le comportement de l'autre partie. Mais si la Chine, qui craint des hordes de réfugiés et une montée de l'influence américaine, a su convaincre la Corée du Nord de renoncer à de nouveaux tests nucléaires, la Russie n'est nullement intéressée à museler l'Iran" ("Postimees", 27.10).

LETTONIE

Le récent congrès mondial des Russes de l'étranger à Saint-Pétersbourg, dans le cadre duquel le président Poutine a critiqué la Lettonie et l'Estonie pour la violation des droits des russophones a suscité une attention accrue des médias locaux. En promettant d'appuyer les compatriotes dans leur lutte pour l'égalité en droits, soulignent-ils, le leader russe les a invités à redoubler d'effort pour obtenir la citoyenneté des pays dans lesquels ils résident. "Si autrefois la rhétorique des officiels russes insistait sur la nécessité de rejeter la responsabilité entière de l'"apatridité" (des russophones) sur les autorités locales, maintenant, l'accent se déplace quelque peu : les apatrides sont les seuls à pouvoir trouver une solution pour eux-mêmes. Il se peut que ces propos de Poutine puissent être interprétés comme un appel à se faire naturaliser" ("Telegraf", 25.10).

Le programme de réinstallation des russophones en Russie proposé par M. Poutine suscite des doutes auprès des experts lettons. A leur avis, les russophones ne sont pas disposés à revenir dans leur patrie historique, d'autant plus que les frais budgétaires prévus à cette fin sont nettement insuffisants. "Il est peu probable que l'idée de la réinstallation en Russie attire les apatrides de Lettonie (�). Cette invitation aurait dû être faite il y a dix ans, lorsque les russophones avaient en effet besoin du soutien de la Russie (�). Le budget (russe) consacrera l'équivalent de 616 dollars de frais de réinstallation par personne (�). On pourrait évoquer la possibilité d'une ré-émigration plus ou moins massive si on fait appel à l'expérience de l'Allemagne et d'Israël : dans ces pays, l'assistance aux migrants s'élève à des dizaines de milliers de dollars" ("Telegraf", 25.10). Les russophones "ont choisi leur voie : rester à l'étranger mais obtenir de la Russie le plus d'argent possible pour combattre l'oppression (�). Au lieu de la réinstallation, les délégués (du congrès) ont proposé d'augmenter le financement des communautés russes à l'étranger, afin qu'elles puissent s'opposer aux persécutions des nationalistes" ("Biznes&Baltija", 26.10).

LITUANIE

Les appréciations données par la presse lituanienne au bilan du sommet informel de l'UE avec la participation de la Russie à Lahti, en Finlande, rendent un son de plus en plus pessimiste. "Le discours de Vladimir Poutine ne cesse de gagner en fermeté : l'homme politique russe montre que l'avis de la communauté internationale ne l'intéresse nullement. C'est une nouvelle preuve qu'il est difficile de se quereller avec la Russie. La recherche de sources (d'énergie) alternatives devient plus énergique. Souvent, on a l'impression que ses ex-alliés abandonnent la Russie, l'un après l'autre. Mais le président russe est toujours sûr de lui. Il est convaincu que les dirigeants des pays européens qui n'ont pas caché leur indignation finiront pas se mettre avec lui à une même table pour lui demander de renforcer les liens commerciaux. Même si on est déjà las des affirmations selon lesquelles les leviers économiques sont plus efficaces que les déclarations politiques et même que les engagements juridiques, force est de constater que cette fois-là également l'Union européenne ne pourra, selon toute vraisemblance, faire connaître sa position de principe, le marché russe des ressources étant bien trop important pour elle ("Atgimimas", 30.10).

Commentant les nouveaux accords russo-ukrainiens sur le prix du gaz, la presse locale y voit une nouvelle preuve de l'utilisation, par la Russie, de l'"arme énergétique" à des fins politiques. "Même si cela n'est confirmé officiellement, la Russie ne cache pas que l'Ukraine, en obtenant du gaz à 130 dollars les 1 000 mètres cubes, devra s'en tenir à certains engagements politiques. A savoir : mener un référendum sur la question de son adhésion à l'OTAN et proroger le traité sur le stationnement de la flotte russe de la mer Noire en Crimée au-delà de 2017. Il y a aussi des engagements économiques. L'Ukraine accepte la médiation de la Russie dans l'achat du gaz en Asie centrale et prend l'engagement de ne pas modifier les tarifs de transit des ressources énergétiques russes" ("Verslo zinios", 26.10).

La presse fait état de bruits au sujet des négociations menées par le groupe polonais PKN Orlen, propriétaire des raffineries lituaniennes Mazeikiu Nafta, avec des consortiums américains, dans le but de créer une entreprise conjointe et de construire l'oléoduc Odessa-Brody-Plock-Mazeikiai qui contournera la Russie. "Ceux qui dès à présent sont à recherche de gisements de pétrole et sont prêts à investir des milliards (de dollars) dans la construction de l'oléoduc de la Caspienne qui contournera la Russie entrent en jeu. Les Russes feront tout pour traîner en longueur le début de la construction. Ils ne veulent pas que le transport de pétrole échappe à leur contrôle. PKN Orlen a besoin d'un partenaire fort, lequel, au besoin, pourrait mener des négociations fermes avec les Russes. Il serait naïf de croire que, sans les Etats-Unis, on pourrait défendre ses intérêts dans cette partie du monde" ("Lietuvos rytas", 27.10).

UKRAINE

L'idée du Premier ministre russe Mikhaïl Fradkov de "synchroniser" l'adhésion de la Russie et de l'Ukraine à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a suscité une vive discussion parmi les hommes politiques et les journalistes. Certains experts estiment que Moscou souhaite persuader Kiev d'�uvrer plus activement à la création de l'Espace économique unique (EEU). "La Russie a plusieurs raisons de s'opposer à l'adhésion ukrainienne à l'OMC. Une raison politique - elle désire ardemment prouver sa suprématie dans l'espace postsoviétique - et une raison économique - l'idée de créer l'EEU avec son Union douanière" (Podrobnosti, 30.10).

Les analystes ont réagi très négativement aux propos du président russe Vladimir Poutine qui avait promis d'aider l'Ukraine à se défendre contre des pays tiers si elle le demandait. "Le Kremlin souhaite présenter publiquement l'Ukraine comme un pays inférieur... M.Poutine pourrait facilement mettre fin à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de l'Ukraine... Aucun pays sauf la Russie n'a eu de prétentions territoriales vis-à-vis de l'Ukraine, n'a ouvertement soutenu une force politique ukrainienne aux élections" (Ukrainskaya pravda, 25.10).

Les médias considèrent la levée de l'embargo sur l'importation de produits ukrainiens d'origine animale comme une aumône du Kremlin qui a déjà réussi à diminuer la compétitivité des producteurs ukrainiens dans ce secteur. "On considère l'ouverture des frontières russes aux produits laitiers et carnés ukrainiens comme une entente très importante... alors que... la production de nos usines a notablement baissé, beaucoup d'entre elles sont près de la faillite et d'autres ont pratiquement achevé leurs négociations sur leur vente à des sociétés russes" (ProUA, 26.10).

MOLDAVIE

Selon les observateurs, l'adoption de la nouvelle Constitution serbe a miné le projet de Moscou de proclamer le précédent du Kosovo (en cas d'accession à l'indépendance, ndlr) "principe universel" de règlement des conflits régionaux. "Il faut oublier tous les propos démagogiques sur le droit des régimes séparatistes - l'Ossétie du Sud, l'Abkhazie ou la Transnistrie - à l'indépendance. Ceux qui portent atteinte à l'intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie inventeront, sans doute, d'autres "principes universels", mais pour le moment, on peut se réjouir de l'échec d'une véritable armée de stratèges et de techniciens de la politique hostile à l'intégration européenne de la Moldavie" (Moldova Suverana, 31.10).

ARMENIE

La plupart des analystes sont unanimes à estimer que, sur la question des divergences russo-géorgiennes, l'Arménie ferait mieux de garder la neutralité. "L'Arménie doit trouver la bonne approche dans la question du règlement des relations entre notre partenaire stratégique (Russie) et notre voisin millénaire (Géorgie). Qui plus est, il nous faut être très prudents pour que nos relations avec la Géorgie ne s'aggravent pas" (Hayots Ashkhar, 25.10). "Soutenant telle ou telle partie au conflit russo-géorgien, l'Arménie se retrouverait dans une situation extrêmement vulnérable" (Azg, 26.10).

L'attitude des Russes à l'égard des "Caucasiens" est interprétée par les journalistes comme un témoignage explicite de la prolifération du fascisme dans ce pays. "A travers toute la Russie, la vague de tendances anti-caucasiennes s'est brusquement renforcée� Les individus à la peau teintée ont inondé toute la Russie et il faut les combattre� Chaque jour pratiquement, les médias rapportent des agressions contre des "allogènes"� Tout comme dans certains pays de l'Europe dans les années 1930, la diffusion massive des idées fascistes en Russie commence par l'intolérance à l'égard des immigrés ou des étrangers tout court� Le fascisme commence à se manifester au quotidien. Il commence, par exemple, quand la population autochtone se met à jalouser ceux qui sont venus d'ailleurs et ont commencé tout à coup à travailler dans le pays, à faire du commerce. Le fascisme commence quand les autochtones sont irrités par la langue, l'accent, la forme du nez et la couleur des cheveux des intrus" (Hayots Ashkhar, 25.10).

GEORGIE

Les experts constatent que l'Union européenne (UE) et l'Alliance de l'Atlantique Nord réagissent assez modérément aux sanctions dont Moscou a frappé la Géorgie. Les experts préviennent qu'une telle "indulgence" sur fond des excès de la politique russe est bien capable d'encourager l'extension du fascisme tout d'abord en Russie et ensuite à travers toute l'Europe. "L'OTAN n'a pas intérêt à s'engager dans une confrontation violente avec la Russie� Il est vrai que l'OTAN est beaucoup plus puissante que la Russie sur le plan militaire. Quoi qu'il en soit, l'Alliance se voit bien obligée de s'abstenir d'attiser la tension dans ses relations avec la Russie". "Certains pays d'Europe sont prêts à affronter la Russie, et il y en a aussi d'autres qui ne le veulent pas. Si aujourd'hui l'avis qu'"il ne faut pas fâcher la Russie" prévaut en Europe, demain la Russie se formera complètement en tant qu'Etat fasciste� Autrefois, l'Europe ne s'était pas opposée à Hitler, en lui donnant ainsi le "feu vert", et par la suite, le fascisme allemand a envahi toute l'Europe. Si la même chose se produit aujourd'hui et si l'Europe ne souhaite pas s'opposer à la Russie, le fascisme en gestation en Russie pourrait bien arriver en Europe sous forme de fascisme slave. Et il sera beaucoup plus difficile d'en venir à bout que du fascisme allemand. Ce pays est beaucoup plus grand" (Rezonansi", 27.10).

La plupart des Géorgiens sont persuadés que seule une rencontre personnelle des présidents pourrait réellement contribuer à la normalisation des relations avec la Russie. Les médias proposent leur version pour expliquer le refus de Vladimir Poutine de rencontrer Mikhaïl Saakachvili. "Le patron du Kremlin n'envisage pas une telle rencontre� Il a ses conditions� Moscou demande à Tbilissi un laissez-passer pour l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Saakachvili le refuse pour le moment. La Russie et la Géorgie n'ont pas réussi à s'entendre. Leurs intérêts ne coïncident tout simplement pas. Poutine ne cessera de persécuter les Géorgiens en Russie et n'ouvrira le marché russe aux vins et autres produits géorgiens que si la Russie adhère à l'OMC. D'autre part, Saakachvili ne délivrera à la Russie un "visa" d'entrée à l'OMC que si les Russes font des concessions sur l'Abkhazie et Tskhinvali, c'est-à-dire si la Géorgie contrôle le tunnel de Roki et le Psoou. Par ailleurs, Moscou demande à Washington de faire pression sur Tbilissi. Dans le cas contraire, Poutine menace aussi Bush de sanctions. Il peut, par exemple, interdire prochainement l'importation en Russie de volaille américaine. Or, les sprats fumés lettons ont déjà été sacrifiés à l'OMC. La Russie menace d'autres pays également de leur fermer l'accès de son marché" (Alia, 28.10).

AZERBAIDJAN

La presse soumet à une critique virulente la politique du Kremlin en matière de réorganisation des marchés de produits d'agriculture sur le territoire de la Russie. La "guerre des bazars", déclenchée par le président de la Russie, se poursuit� Il est fort peu probable que Vladimir Poutine et les autres se préoccupent effectivement de donner aux fermiers la possibilité de vendre leurs produits sur des marchés publics, car tout spécialiste de l'agroéconomie se rend parfaitement bien compte que le paysan-producteur n'a tout simplement pas le temps de se tenir derrière le comptoir-caisse. Et le "nationalisme des cavernes" est plus un instrument qu'un motif. Tout simplement, la vente des légumes, des fruits et des fleurs est une "couche" économique colossale représentant des millions de chiffre d'affaires qui échappe encore aujourd'hui au contrôle des bureaucrates russes corrompus� A première vue, une telle "guerre des bazars" promet de graves ennuis avant tout aux pays d'où sont venus sur les marchés russes des marchands, devenus tout à coup des hôtes indésirables� et en premier lieu à l'Azerbaïdjan� D'autre part, en Russie, les retraitées, les enseignants, les médecins et autres citoyens démunis auront à acheter une marchandise à un prix beaucoup plus élevé. Et les producteurs agricoles russes pour qui toute cette campagne a été lancée auront affaire aux fonctionnaires auxquels ils préféraient auparavant les revendeurs non russes. Et ce, sans parler des conséquences de l'ultranationalisme qui ne se feront pas non plus attendre. Reste encore à voir qui - l'Azerbaïdjan ou la Russie - devra payer les pots cassés de la "politique de bazar" lancée par le Kremlin" (Ekho, 26.10). "Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a proclamé la lutte pour la priorité des "représentants de la nationalité titulaire" sur les marchés, tout en érigeant cette campagne en "projet national"� Et la question de savoir si Moscou doit s'attendre à sa "Nuit de Cristal" n'a hélas rien de rhétorique� La situation a déjà atteint cette limite où une "réaction politique" s'impose à l'hystérie anti-caucasienne déchaînée avec la bénédiction du Kremlin" (Ekho, 27.10).

KAZAKHSTAN

La presse se focalise sur le voyage du président français Jacques Chirac en Chine et la proposition qu'il a faite à ses collègues européens de lever l'embargo sur les exportations d'armes vers ce pays. Les médias mettent également en relief le texte de soutien à la Géorgie adopté par l'OTAN peu avant le déplacement à Moscou du secrétaire général de l'Alliance atlantique Jaap de Hoop Scheffer. De ces deux événements, les analystes déduisent une nouvelle tendance dans la politique orientale de Bruxelles dont l'objectif serait de détruire l'axe Moscou-Pékin. "Les déclarations faites en Chine et en Russie par plusieurs hauts responsables occidentaux confirment que la politique orientale (de l'Union européenne) est en train de se diversifier. On n'exclut pas qu'il s'agisse là d'une tentative de rompre l'axe diplomatique Moscou-Pékin qui exaspère de toute évidence les milieux politiques occidentaux. L'expérience montre que la Chine ressent un vif intérêt pour n'importe quel partenariat dans des domaines divers, surtout lorsque ce partenariat se révèle avantageux" (Liter.kz, 28.10).

KIRGHIZIE

Les experts constatent à l'unanimité que la Russie est le principal partenaire stratégique de la Kirghizie. "Dieu seul sait comment la Kirghizie aurait pu développer son économie sans la Russie. Dans les relations bilatérales avec la Russie, le statut de la langue russe dans notre pays revêt une grande importance. Hélas, certains responsables politiques appellent à priver le russe de son statut de langue officielle en proposant d'amender la Constitution. S'ils parviennent à leurs fins, cela aura une incidence négative sur les relations russo-kirghizes" (Apta, 26.10).

OUZBEKISTAN

La presse d'opposition se montre préoccupée face à l'extradition par la Russie de l'Ouzbek Roustam Mouminov accusé dans son pays de participation à des opérations armées et de propagande de l'extrémisme. "Cette expulsion a suscité l'inquiétude du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le HCR a appelé les autorités russes à fournir des explications, et les dirigeants de Tachkent à ne pas oublier ses engagements internationaux dans le domaine des droits de l'homme" (Ferghana.ru, 28.10). "L'extradition a eu lieu le jour où la Cour européenne des droits de l'homme a statué, à la demande des représentants de Roustam Mouminov, sur l'inadmissibilité de son extradition... La Russie a donc dédaigné la décision de Strasbourg de manière flagrante... Le transfert illégal de Roustam Mouminov aux autorités ouzbèkes peut être considéré comme un enlèvement, et la hâte extraordinaire de ses auteurs... comme un témoignage de leur intérêt personnel" (Moussoulmanski Ouzbékistan, 26.10).

TADJIKISTAN

La presse continue de suivre de près les démarches déployées des autorités russes vis-à-vis des travailleurs immigrés, sujet sensible pour le Tadjikistan. "Depuis le début de 2006, la Russie a expulsé 60.000 personnes, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan étant les deux premières destinations... Le 18 octobre dernier, la Douma (chambre basse du parlement russe) a amendé le Code administratif en durcissant les sanctions en cas de violation de la législation relative à l'immigration. Désormais, l'employeur devra verser 4.000 à 12.000 dollars d'amende par immigré illégal dépisté dans une entreprise ou un chantier" (Avesta, 25.10). "Moscou a ouvert la chasse aux immigrés clandestins. L'objectif de l'opération est de dépister les immigrés clandestins et les étrangers violant le régime des passeports et des visas... Un contrôle réalisé sur seulement deux marchés moscovites, Timiriazevski et Prestij-M, a permis de découvrir notamment 77 contrevenants d'origine tadjike, ouzbèke et azerbaïdjanaise, mais aussi de saisir 9 faux permis de travail" (Avesta, 26.10).

Les médias sont déçus face au refus ou à l'incapacité de la Russie d'autoriser la compagnie aérienne tadjike TajikAir à augmenter le nombre de destinations et de vols dans les régions russes. "Les villes russes n'ont pas envie d'ouvrir leurs portes devant TajikAir. Moscou et Ekaterinbourg s'opposent à une augmentation de vols de la compagnie aérienne tadjike... La société a demandé le feu vert des autorités russes pour relever de 9 à 14 par semaine le nombre de ses vols vers Moscou. Mais les Russes ont refusé... Une demande identique a été adressée à Ekaterinbourg qui a donné la même réponse" (Avesta, 26.10).

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала