Revue de la presse russe du 7 février

S'abonner
MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Moscou juge sous-évaluée la notation de son image de marque

L'agence d'étude du marché américaine Global Market Insite (GMI) vient de publier un classement mesurant les images de marque de 60 villes internationales. La notation est le résultat d'un sondage Internet réalisé auprès de 15.000 interrogés dans 20 villes du monde.

Moscou et Saint-Pétersbourg arrivent en 48e et 40e positions, autrement dit loin derrière Sydney (1e), Londres (2e) et Paris (3e), mais largement devant Manille (Philippines, 58e), Lagos (Nigeria, 59e) et Nairobi (Kenya, 60e). Les chercheurs expliquent cette situation par l'absence de politique d'amélioration de l'image de marque de la capitale russe, tandis que les autorités moscovites dénoncent une pénurie de moyens.

Le baromètre annuel des images de marque des villes internationales est organisé pour la deuxième fois consécutive. En 2005 (résultats rendus publics en 2006), les sondés avaient à choisir entre 30 villes. Moscou a alors occupé la 26e position, Saint-Pétersbourg ne figurant pas sur la liste. "Moscou n'a pas beaucoup progressé sur le plan de l'amélioration de son image de marque par rapport à l'année passée, car il n'a pratiquement pas travaillé dans ce sens", estime le directeur général de la cellule russe de GMI, Alexandre Chachkine.

L'étude qui a duré pendant toute l'année sur le site Internet de GMI se fondait sur six critères suivants: statut international (8e), situation géographique (56e), conditions de vie (54e), habitants (55e), rythme de vie (45e) et potentiel (47e). Dans chacune des catégories, les participants à l'étude devaient mettre des points sur une échelle qui en compte 5.

"D'habitude, Moscou est placée encore plus bas dans les classements de ce genre, constate le chef du comité pour le tourisme de la marie de Moscou, Guennadi Antioufeïev. Cette évaluation n'est pas justifiée. La croissance annuelle de l'afflux touristique vers Moscou se situe entre 10% et 20%. En 2006, la capitale russe a reçu près de 4 millions de touristes. Selon la logique des chercheurs, tout le monde viendrait à Moscou uniquement pour se convaincre que les choses vont mal chez nous." Pour M. Antioufeïev, ce classement se fonde uniquement "sur des stéréotypes". "Le travail d'amélioration de l'image de marque de la ville se poursuit activement. Tout simplement, Moscou ne peut pas se permettre de dépenser sur son image de marque autant que Paris", insiste-t-il.

A noter qu'en août 2006 le maire de Moscou, Iouri Loujkov, a refusé de débloquer 700 millions de roubles (20 millions d'euros) pour améliorer l'image de marque de la ville. Un programme approprié a été approuvé par le gouvernement municipal, mais n'a jamais été signé par le maire.

"C'est déjà bien que nous nous trouvions parmi les villes comme Londres ou Tokyo et que nous fassions partie de ce classement", a pour sa part indiqué un responsable du comité pour les investissements de la mairie de Saint-Pétersbourg. Selon un membre du comité pour le tourisme de la mairie de Moscou, qui a requis l'anonymat, les résultats du classement ont par ailleurs "des dessous politiques", car les pays européens "s'appuient sur de telles études pour attirer des touristes désireux d'aller en Russie" en prévision de la saison touristique.

Vedomosti

La faillite du néoconservatisme aux Etats-Unis: une leçon pour la Russie

Une curieuse situation se crée avant l'élection présidentielle de 2008 aux Etats-Unis, écrit Vladimir Milov, président de l'Institut de politique énergétiaue, dans le quotidien Vedomosti.

Pour la première fois depuis longtemps, le président sortant après avoir accompli deux mandats n'a pas de "successeur", selon l'expression russe. En général, le camp des néoconservateurs américains n'a pas de leader public évident. Les candidats des républicains John McCain et Rudolph Giuliani ne peuvent pas être considérés comme des néoconservateurs.

Cela signifie que les néoconservateurs ont peu de chances de conserver leur influence sur le pouvoir et que, à partir de 2009, la politique sera inévitablement reconsidérée. Autrement dit, dans deux ans, quel que soit le vainqueur - Hillary Clinton, John MacCain, Barack Obama ou Rudolph Giuliani - l'Amérique changera.

Ce tournant est également un indice de la faillite de la politique du néoimpérialisme et du néoconservatisme en tant que telle. Tôt ou tard,

cette politique fondée sur le pseudopragmatisme et l'emploi unilatéral de la force devait conduire à des erreurs stratégiques. Pour George Bush, la guerre en Irak est une erreur fatale qui a montré que le pragmatisme tactique assorti de l'emploi unilatéral de la force et du mépris des normes du droit peut entraîner de grandes pertes stratégiques.

Cette leçon peut être édifiante pour la Russie. Les néoimpérialistes et les néoconservateurs qui triomphent, pour l'instant, dans notre pays se posent pour objectif principal non pas d'assurer le développement économique efficace et le maintien des rapports de bon voisinage avec les autres pays, mais de contrôler un maximum de ressources matérielles à l'intérieur du pays et à l'étranger. Il est évident que les autorités russes qui critiquent, en paroles, les Etats-Unis pour leurs actions unilatérales agressives en politique étrangère les imitent, en fait, et agissent en suivant les pires exemples américains.

Justifiant les sanctions prises l'année dernière contre la Géorgie, même nos officiels les ont comparées à l'embargo américain imposé à Cuba. Pour justifier la livraison d'armes à l'Iran et à la Syrie, ils ont cité l'exemple de la politique traditionnellement appliquée par les Etats-Unis en vue de soutenir les régimes douteux, alliés des Américains.

Autre comparaison : la majorité acquise aux deux chambres du parlement après 2002 a perverti les néoconservateurs républicains et rendu leurs actions encore plus inconséquentes. Il est superflu de citer les analogies avec la réalité russe.

Heureusement pour les Américains, leur système politique permet de corriger les erreurs inhérentes au système de ces dernières années et de se débarrasser des néoconservateurs au pouvoir. En Russie, où il n'y a pas de démocratie, le risque persiste de voir nos propres néoimpérialistes continuer de commettre des erreurs tragiques.

Nezavissimaïa Gazeta

La Russie, nouvelle terre promise pour les travailleurs immigrés

Dans les vingt prochaines années, la Russie aura besoin d'environ 25 millions de travailleurs immigrés, sinon la réduction irréversible de la population active promet la stagnation économique et le déclin du système des retraites. Telles sont les conclusions de l'étude réalisée par l'Institut de l'économie de transition intitulé "Situation économique et politique en Russie en janvier 2007".

Depuis quinze ans, la population russe connaît un sérieux recul, et on s'y est habitué. Si la population active doit baisser d'environ 300.000 personnes cette année, le rythme de décroissance doit s'accélérer dans les années à venir au point que le recul annuel doit atteindre 1 million de personnes en 2010-2018. Ainsi, d'ici 2026, le potentiel du pays en main-d'oeuvre diminuera de 17-18 millions de personnes. Si l'on se rappelle que la population active russe s'élève actuellement à 67 millions de personnes (sur 142 millions au total), la Russie se retrouvera ainsi privée d'un quart de ses bras. Selon des experts de l'Institut de l'économie de transition, cette brèche croissante ne pourra être comblée que par la main-d'oeuvre immigrée.

Pour Evgueni Gontmakher, directeur du Centre de la politique sociale auprès de l'Institut d'économie (Académie russe des sciences), ces prévisions sont trop arithmétiques. "Il faut compléter la population active, mais le chiffre de 25 millions ne signifie pas que nous devons inviter autant de travailleurs immigrés, explique l'économiste. Outre la xénophobie et le nationalisme qui prospèrent en Russie, nous n'avons tout simplement pas autant d'emplois à proposer à cette main-d'oeuvre à laquelle il faudra apprendre le russe et donner une qualification."

Les analystes constatent que la Russie ne peut compter que sur les basses couches du flux migratoire mondial, car les spécialistes diplômés iront plutôt en Europe ou aux Etats-Unis. Selon M. Gontmakher, la Russie ne dispose pas de beaucoup de moyens pour résoudre le problème: elle devra en priorité chercher à attirer des immigrés russophones et ouvrir progressivement ses portes aux immigrés en provenance des pays extérieurs à l'ex-URSS.

Fin 2006, le gouvernement russe a approuvé une série d'amendements à la législation du travail et des migrations. D'une part, ces amendements facilitent l'enregistrement des immigrés; d'autre part, ils introduisent des quotas et des restrictions d'emploi. Selon des experts, ces décisions revêtent un caractère populiste et s'expliquent par l'approche des élections législatives (en décembre 2007) et présidentielles (en mars 2008). "Dès que le nouveau rapport de forces politiques se précisera, les autorités devront soit annuler, soit niveler ces restrictions en cachette", a indiqué M. Gontmakher.

RIA Novosti décline toute responsabilité quant au contenu des articles tirés de la presse.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала