Revue de la presse russe du 19 juin

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Moscou reprend les livraisons d'armes au Proche-Orient

D'après les données de plusieurs sources proches du complexe militaro-industriel, la Russie a abordé la mise en oeuvre d'un contrat de livraison de cinq chasseurs intercepteurs MiG-31E à la Syrie conclu cette année par Rosoboronexport (agence russe d'exportation d'armes). Cela atteste du fait que Moscou reprend les livraisons d'armes au Proche-Orient, après une certaine pause provoquée par la guerre de l'année dernière au Liban. Cette transaction peut s'avérer avantageuse également pour l'Iran qui finance l'acquisition d'armes par Damas conformément au traité irano-syrien sur la défense commune.

Boris Aliochine, directeur de l'Agence fédérale pour l'industrie, a confirmé au quotidien Kommersant l'existence d'un contrat pour des MiG-31E, mais a refusé de citer l'acheteur. Selon les données dont dispose le quotidien, un lot de chasseurs Mig-29M/M2 a également été vendu à la Syrie. Exportés pour la première fois, ces avions ont des caractéristiques techniques semblables à celles du MiG-35 que la Russie propose à l'Inde. Le montant du contrat pour les MiG-31 et un lot de Mig-29M/M2 conclu avec la Syrie est estimé à un milliard de dollars.

La vente d'un lot de chasseurs russes à la Syrie peut évidemment susciter une immense résonance en Occident. D'ailleurs, en ce moment, une éventuelle critique américaine à ce sujet n'inquiétera probablement pas Moscou, car, dans le dialogue Russie-Etats-Unis, le système de défense antimissile reste le problème clé: à présent, tous ces problèmes seront probablement examinés ensemble.

La position occupée par Téhéran sur la défense antimissile confirme indirectement que l'Iran peut tirer un certain avantage de la transaction conclue. Ainsi, après que Vladimir Poutine a proposé à George W. Bush de lutter contre la menace iranienne en utilisant conjointement la station radar de Gabala en Azerbaïdjan, les autorités de Téhéran ont déclaré soudain qu'elles ne considéraient pas l'initiative de la Russie comme hostile et que la proposition de Vladimir Poutine ne se répercuterait nullement sur les rapports russo-iraniens.

La coopération militaire entre la Russie et la Syrie a été gelée au début des années 90 à cause de problèmes survenus dans le remboursement des dettes pour les livraisons soviétiques. Après le rétablissement des contacts en 1996, l'armée syrienne a reçu de la Russie des systèmes de missiles antichars Kornet-E et Metis-M, des lance-grenades RPG-29, des missiles antichars téléguidés Bastion, Cheksna et Reflex, ainsi que des armes d'infanterie. Les contrats signés en 2004 et 2005 portaient sur la fourniture de systèmes de DCA Strelets équipés de missiles Igla-S et d'une cinquantaine de systèmes antiaériens missiles-canons Pantsir-S1 pour 730 millions de dollars. Un contrat sur la modernisation par la Russie de 1.000 chars T-72 a été conclu en 2006. En outre, la Russie prévoit de perfectionner le système de DCA syrien.

Vedomosti

Moscou à nouveau classée ville la plus chère du monde pour les étrangers

Moscou a été classée, pour la deuxième fois consécutive, ville la plus chère du monde pour les étrangers, selon le cabinet Mercer Human Resource Consulting, indique mardi le quotidien Vedomosti.

Une fois par an, Mercer étudie le coût de la vie pour les étrangers travaillant dans 143 villes du monde. Les consultants comparent les coûts de 200 marchandises et services, y compris le prix de la location d'un appartement, des repas dans les restaurants et des transports.

Mercer compare les prix d'articles analogues dans différents pays, par exemple ceux des yaourts Danone, des chemises Lacoste, des voitures Volkswagen, Volvo et BMW. C'est le coût de la vie à New York qui est pris comme référence (100 points).

En 2007, la vie à Moscou s'est avérée d'un tiers plus chère qu'à New York (la différence n'était que d'un quart il y a un an). Le coût de la vie a augmenté dans l'ensemble des pays européens (et notamment à Londres, à Copenhague et à Paris) suite à la chute du dollar. En revanche, New York est passée du 10e au 15e rang.

Moscou est suivie dans le classement par Londres, Séoul, Tokyo et Hong Kong. Sofia a été reconnue comme la capitale européenne la moins chère. Saint-Pétersbourg, tout comme l'année dernière, se classe 12e.

"Il est très cher de vivre à Moscou", regrette un professeur d'anglais originaire du Montana (Etats-Unis). Le transport et les restaurants y sont une fois et demie voire deux fois plus chers par rapport à Boston ou Philadelphie".

Moscou manque d'hôtels bon marché, alors que le prix d'une chambre dans les hôtels de luxe dépasse celui des hôtels européens, note un économiste indépendant. On peut y trouver un logement relativement bon marché pour 600 dollars par mois mais les appartements de luxe sont plus chers qu'aux Etats-Unis, remarque un web designer de Chicago. A Moscou, on doit payer pour le logement 20% à 30% de plus qu'à Berlin et 10% de plus qu'à Londres, s'indigne un gestionnaire de la représentation d'une compagnie de constructions mécaniques.

Des cadres supérieurs viennent travailler à Moscou de l'étranger. Leur travail est bien rémunéré et ils sont prêts à des dépenses considérables, explique Evgueni Nadorchine de la banque d'investissement Trust.

Il y a encore un an, les salaires élevés et les avantages des expatriés compensaient largement la cherté de la vie moscovite, estime la directrice des ressources humaines d'une grande banque d'investissement. Par contre, aujourd'hui, l'inflation est plus élevée pour les étrangers que pour les Russes, leurs salaires fixes étant payés en monnaie étrangère et ne correspondant pas aux dépenses toujours grandissantes, commente-t-elle.

L'étude de Mercer ne concerne pas les Moscovites. Les dépenses que peuvent se permettre les cadres étrangers ne reflètent pas le "panier de consommation" du Moscovite moyen, a expliqué à l'agence de presse Interfax le vice-maire de Moscou Iouri Rosliak.

Les positions de Moscou dans le classement de Mercer ne devraient pas trop changer d'ici deux à quatre ans, assure Evgueni Nadorchine.

Vremia novosteï

La Russie a déjoué les attentes de l'Occident

En fin de compte, le monde des affaires a reconnu, semble-t-il, que la Russie était l'un des pays les plus prometteurs du point de vue des investissements. La somme nette de 60 milliards de dollars de capitaux privés arrivés depuis le début de l'année en témoigne de manière éloquente. "La Russie est aujourd'hui un centre international d'influence économique et politique absolument nouveau, qualitativement plus fort et stable", a déclaré lundi au cours d'une conférence organisée par la compagnie Renaissance Capital le président de son directoire Stephen Jennings.

Selon les prévisions de la compagnie, dans les dix prochaines années, Moscou deviendra l'un des cinq ou six principaux centres financiers du monde et la deuxième capitale financière d'Europe, par son importance, après Londres.

"L'essor de la Russie s'est avéré surprenant pour la majorité des observateurs et représente une menace, selon nombre d'entre eux, a affirmé Stephen Jennings. La rapidité avec laquelle la Russie a rétabli ses positions dans l'arène internationale a suscité le mécontentement de certains milieux. Les moyens qu'elle a employés pour cela [...] n'étaient pas conformes au scénario attendu. Que ce soit bon ou mauvais, en tout cas la Russie a choisi une voie différente de celle qu'attendait l'Occident".

Selon l'ancien secrétaire d'Etat américain Colin Powell, la Russie est en droit d'avancer vers ses objectifs comme elle l'entend, "le peuple russe est un grand peuple qu'il faut respecter", de même que ses intérêts en matière de politique et d'économie.

La croissance économique phénoménale de 7,9% enregistrée au premier trimestre en Russie inspire la confiance aux investisseurs (le taux d'inflation restant dans les limites des 8% prévus sur l'année). Les experts du FMI estiment que l'économie russe pourrait avoir progressé à la fin de l'année de 7% (la prévision officielle est de 6,5%).

Quant aux réformes, elles sont selon toute vraisemblance plutôt mortes que vives. Par contre, la création d'institutions de développement grâce, pour beaucoup, à ces conditions propices bat son plein.

Andreï Charonov, vice-ministre du Développement économique et du Commerce, les a divisées en institutions d'infrastructure et d'innovations. Parmi les premières, il a rangé la Banque de développement en voie de création, les zones économiques spéciales, le fonds d'investissement, les accords sur les concessions (selon le ministre, cet instrument doit être lancé d'un moment à l'autre) et les technopôles. Parmi les seconds, il range la Société russe à capital risque (RVK), les sociétés régionales à capital risque et la Corporation russe de nanotechnologies.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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