Revue de la presse du 29 octobre

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MOSCOU, RIA Novosti

RBC Daily

Kurdistan: une intrusion turque pourrait forcer Washington à agir contre l'Iran

Le président du parlement irakien Mahmoud al-Mashhadani a déclaré vendredi dernier que l'Irak cesserait de livrer du pétrole à la Turquie en réponse à un éventuel embargo économique. Cela intervient après l'ultimatum lancé par le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui avait notamment déclaré qu'Ankara pourrait réduire ses exportations vers son voisin irakien. "Nous jouons le rôle principal dans l'approvisionnement de l'Irak en eau, en produits alimentaires et en énergie, cependant, les terroristes qui agissent contre nous résident tranquillement dans le Nord de l'Irak", avait fait remarquer le premier ministre turc.

Les experts interrogés par RBC Daily estiment qu'Ankara ne pouvait que réagir aux provocations des séparatistes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ne serait-ce que par une menace d'intervention au Kurdistan. D'ailleurs, pour l'instant, il est prématuré de parler d'une opération de grande envergure des militaires turcs, malgré les déclarations bellicistes d'Ankara et les actions lancées par l'armée turque.

Mais les sanctions économiques réciproques de l'Irak et de la Turquie ne pourront avoir de graves répercussions ni sur les économies de ces pays, ni sur les prix mondiaux des hydrocarbures. "Par exemple, le pétrole peut parvenir à Ceyhan en provenance d'Azerbaïdjan. En outre, le prix actuel du pétrole tient déjà compte des risques liés à une éventuelle campagne turque. Si deux dollars s'ajoutent au prix actuel du pétrole, qui frôle les 100 dollars le baril, ce serait une broutille", estime Sergueï Borovikov, expert du groupe pétersbourgeois Edification de l'avenir. Cependant, aussi bien Ankara que Bagdad essaient de s'attirer le soutien des Américains dans le règlement tant des conflits économiques que du problème de l'intervention des Turcs en Irak du Nord.

Les Etats-Unis ont besoin d'une stabilité relative au Kurdistan, car une intervention des Turcs pourrait perturber les plans du Pentagone sur la préparation d'une éventuelle campagne militaire contre l'Iran, en entraînant les Kurdes iraniens dans le conflit. Dans ce cas, la situation échapperait entièrement au contrôle américain, ce qui contraindrait la Maison Blanche à passer des menaces proférées à l'adresse de Téhéran à des actions concrètes. "Washington juge nécessaire de retenir en ce moment la Turquie, pour que les Turcs n'interviennent pas prématurément", estime Sergueï Borovikov.

Vedomosti

L'Europe s'unit

La période de désarroi, qui a duré presque quatre ans en Europe, touche à sa fin, note lundi le quotidien Vedomosti.

La conférence intergouvernementale de l'UE qui a eu lieu le 18 octobre à Lisbonne a abouti à l'adoption d'amendements au Traité sur l'Union européenne réanimant les idées de la Constitution rejetée en 2005 [par les Français et les Néerlandais lors de référendums]. Nul ne doute que l'Europe connaîtra désormais plus de démocratie et que les institutions de l'UE se renforceront. Pour ceux qui tenteront de s'y opposer, les procédures de retrait de l'UE prévues dans le Traité sur l'Union européenne ont été simplifiées au maximum.

Une rencontre des ministres des Finances et des présidents de banques centrales du G7 a eu lieu à Washington le 19 octobre. Aucune action n'a été adoptée en vue de soutenir le dollar, dont la chute freinerait le développement économique de l'Europe. Qui plus est, le FMI a relevé, le 22 octobre, les prévisions de croissance économique pour la zone euro en 2007: de 2,2% jusqu'à 2,5%, en les abaissant dans le même temps pour les Etats-Unis de 2,4% jusqu'à 1,9%. Le volume des emprunts en euros faits sur les marchés internationaux a en outre dépassé au troisième trimestre 2007 le volume des emprunts en dollars américains.

Des changements sont intervenus également dans certains pays de l'UE. Les "démocrates souverains" polonais ont perdu les élections législatives du 21 octobre: à présent, l'Europe "nouvelle" intégrera sans doute plus activement la "vieille" au lieu de se vanter de sa "nouveauté". L'Allemagne a été elle aussi "remise à sa place": la Cour européenne a considéré, dans son arrêt C-112/05 du 23 octobre, que la "loi Volkswagen" du 21 juillet 1960, qui protégeait la compagnie contre tout raid hostile, "enfreint la libre circulation des capitaux" au sein de l'Union. Les professionnels allemands de l'énergie, qui promettaient tout récemment encore de porter plainte devant la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe contre la libéralisation du marché énergétique européen, ont pris le temps de la réflexion et deux jours après, E.ON a fait savoir qu'elle ne pouvait pas garantir à Gazprom un accès exclusif aux ramifications du Gazoduc Nord-Européen.

La division de l'Europe en deux: la "vieille" et la "nouvelle", sera bientôt dépassée. Le marché unique continue de se former et l'unité des Européens face aux concurrents extérieurs ne cesse de se renforcer. La "faiblesse" des Européens n'était, semble-t-il, qu'un paravent qui cachait un regroupement de forces en prévision d'une nouvelle étape de développement.

Par Vladislav Inozemtsev, directeur du Centre d'études de la société postindustrielle, éditeur et rédacteur en chef de la revue Svobodnaïa Mysl ("La pensée libre").

Nezavissimaïa gazeta

La guerre commerciale russo-polonaise proche du dénouement

La guerre commerciale russo-polonaise ayant à son origine l'embargo imposé par Moscou en novembre 2005 sur l'importation de viande polonaise touche à sa fin. Varsovie a consenti à remplir l'exigence principale de Moscou: l'admission d'inspecteurs vétérinaires russes dans les usines polonaises de transformation de viande.

Le règlement du conflit bénéficiera aux Polonais qui accéderont de nouveau au marché russe de la viande, autant qu'à la Russie. Varsovie avait torpillé jusque-là la conclusion d'un nouvel accord entre la Russie et l'Union européenne et menacé, dans le cadre de l'UE, de bloquer l'adhésion de la Russie à l'OMC tant que Moscou ne débloquerait pas les livraisons de viande polonaise.

Comme l'a expliqué un représentant de Rosselkhoznadzor (service fédéral de contrôle agricole), la Russie a formé deux groupes d'inspecteurs pour le travail en Pologne et les documents nécessaires sont en voie de préparation. "Les changements politiques survenus en Pologne ont probablement joué leur rôle pour retirer ce problème de son contexte politique", a indiqué Alexeï Alexeïenko, porte-parole de Rosselkhoznadzor.

La victoire remportée la semaine dernière aux élections législatives par la Plateforme civique de Donald Tusk, parti d'opposition qui s'avère mieux disposé envers la Russie et l'Europe, crée de bonnes prémisses pour atténuer la position inflexible occupée antérieurement par Varsovie.

D'ailleurs, le gouvernement polonais qui démissionne à la suite du changement de pouvoir continue à résister à cet abandon de positions. La ministre polonaise des Affaires étrangères Anna Fotyga a déclaré samedi que son pays n'admettrait pas les inspecteurs russes tant que Moscou ne lèverait pas l'embargo sur les produits d'élevage. Elle quittera pourtant son poste de ministre des Affaires étrangères dans une semaine.

Selon les experts, la Pologne dépend beaucoup des livraisons à la Russie, c'est pourquoi son intérêt pour une levée de l'embargo sur l'importation de viande est bien plus substantiel. Selon les données du ministère polonais de l'Agriculture, avant l'introduction de l'embargo, les recettes provenant de l'exportation de produits carnés vers la Russie constituaient environ 400 millions d'euros par an, soit environ 5% de la totalité des recettes d'exportation du pays. "La part de la viande polonaise dans l'industrie de la viande russe a constitué jusqu'à 10-15%, fait remarquer Agvan Mikaélian, directeur général de FinExpertise. A présent, en cas de levée de l'embargo, il ne faudra compter que sur 5% au maximum, car la niche a été occupée par la viande brésilienne. Qui plus est, le Brésil s'est avéré plus stable sur le plan politique".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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