Revue de la presse russe du 10 janvier

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MOSCOU, RIA Novosti

Izvestia

La présidentielle géorgienne sonne le glas des révolutions colorées

L'élection présidentielle géorgienne a ceci de positif que chacun peut choisir à sa guise la version des évènements qui lui plait le plus, rapporte-t-on jeudi dans les colonnes du quotidien Izvestia.

On peut, comme l'ont fait les dirigeants de plusieurs pays, féliciter M. Saakachvili pour sa victoire avant même la proclamation officielle des résultats, fussent-ils préliminaires. On peut aussi se passer de félicitations. On peut parler de triomphe de la démocratie géorgienne, comme on peut en douter. On peut affirmer, comme l'opposition, que Saakachvili a reçu 42% des voix au premier tour, comme on peut être d'accord avec les 52% officiellement annoncés. Tous auront raison, dans la mesure où les nombreux mécanismes d'observation des élections et d'établissement des résultats électoraux au travers d'observations très poussées n'ont aucune base solide.

La loi électorale de n'importe quel pays et qui plus est les instructions des différentes ONG chargées de l'observation des élections ne peuvent en aucun cas être mis au même niveau que des codes de procédure devant définir les conditions précises permettant d'annuler les résultats d'un scrutin. Même si dans les enclaves nationales, où vivent en majorité des Arméniens et Azerbaïdjanais si "attachés" à Saakachvili, les résultats de l'élection ont été établis à l'avance sans aucun souci de correspondance avec la réalité, ce qui devrait en découler n'est écrit nulle part. Et ce, que cela implique une annulation générale des élections, leur annulation dans les enclaves uniquement, ou même rien du tout. Le retard prolongé et inexpliqué dans le décompte des bulletins de vote fait tache, mais encore une fois il ne s'agit pas d'une partie d'échecs rapide, où la chute du drapeau implique des conséquences bien précises.

Chacun le sait, des élections peu claires sur le plan de la procédure peuvent se terminer par une révolution de couleur (d'où vient Saakachvili lui-même?), mais cela n'est pas obligatoire. Dans le cas présent, Saakachvili va semble-t-il conserver son fauteuil de président. A la différence de 2003, où les erreurs en matière de procédure avaient conduit à la "révolution des roses", en 2008 ces mêmes erreurs semblent ne devoir conduire à rien du tout.

Quand les dissensions mûrissent jusqu'à un certain point et que les parties se considèrent comme prêtes pour une bataille décisive, le casus belli s'impose de lui-même ou, au besoin, est créé de toutes pièces. Quand il n'y pas de volonté ou de possibilité d'arriver à un conflit ouvert, n'importe quel incident, fût-il équivalent à 10 casus belli réunis, passe modestement au second plan.

Du point de vue des perspectives internes de développement du pays, très importante est la question de savoir jusqu'à quel point les élections qui s'y déroulent sont honnêtes et, par conséquent, jusqu'à quel point le pouvoir s'y forme de manière légitime. Mais du point de vue de la politique actuelle, intérieure comme internationale, la question est toute autre: "Qui contrôle efficacement le territoire?" Si, comme c'est le cas aujourd'hui avec Saakachvili, ce contrôle est assez efficace, alors personne ne viendra chercher la petite bête.

Vedomosti / Gazeta.ru

Russie juste veut déjà honorer la mémoire de Poutine

Un projet de loi visant à perpétuer la mémoire de Vladimir Poutine a été déposé à la Douma, indiquent jeudi Vedomosti et Gazeta.ru.

Les députés de la fraction Russie juste ont proposé de créer avec des fonds publics un Centre de l'héritage historique des ex-présidents, dans le cadre duquel sera instauré un musée de l'ancien chef de l'Etat, comportant notamment ses archives et travaux scientifiques. Le document ne semble pas concerner Boris Eltsine.

Le fond du projet consiste de fait à perpétuer la mémoire de l'époque du président Vladimir Poutine, qui quittera officiellement ses fonctions en mai prochain.

Conformément au projet de loi, chaque centre de ce type sera institué sur décision de l'administration présidentielle, décision qui doit être prise en accord avec le chef de l'Etat sortant. Le financement du centre doit être effectué grâce à des moyens accordés annuellement par le budget fédéral. Des sources de financement supplémentaires ne sont cependant pas exclues.

La création du centre, selon les calculs des membres de Russie juste, demandera 1,225 milliards de roubles (soit 34 millions d'euros) qui devront être tirés du budget fédéral, ainsi qu'un financement annuel de 122.5 millions de roubles (3,4 millions d'euros). L'administration du Kremlin sera chargée de l'organisation du centre en accord avec l'ex-président pendant un an à compter de la fin de son mandat.

Malgré ce financement fédéral, le centre bénéficiera d'une indépendance unique: les organes du pouvoir n'auront aucun droit de se mêler de son activité, de le fermer ni de le mettre en faillite. Le centre recevra également le droit d'entretenir une activité économique afin d'atteindre ses propres objectifs, c'est-à-dire qu'il pourra, par exemple, commercialiser des souvenirs à l'effigie de Vladimir Poutine.

Cette loi, si elle est adoptée, ne concernera pas le premier président russe Boris Eltsine. "La validité du projet de loi proposé ne s'étendra qu'au président en activité, Vladimir Poutine, cependant cette question pourrait faire l'objet de débats lors de son examen en deuxième lecture", a précisé l'un des auteurs du projet, le député Mikhaïl Emelianov.

Une source au sein de l'administration présidentielle a indiqué n'avoir eu vent d'aucune discussion à ce sujet au Kremlin. A en juger par les multiples déclarations de l'actuel chef de l'Etat sur sa volonté de poursuivre une activité intense après mai 2008, celui-ci n'a apparemment pas l'intention de perdre son temps à s'occuper de son héritage, a-t-on ajouté.

Sur fond d'attentes de ce que Poutine devienne premier ministre, la question sonne plutôt mal, s'étonne Mikhaïl Vinogradov, directeur général du Centre de conjoncture politique. Apparemment, en faisant coïncider ce projet de loi avec la première session de la Douma, les membres de Russie juste ont souhaité attirer l'attention, a-t-il avancé.

Gazeta

Le prix du gaz ouzbek augmentera graduellement pour Gazprom

Le monopole gazier russe achètera au premier semestre 2008 du gaz ouzbek au prix de 130 dollars les 1.000 m3, puis à 150 dollars les 1.000 m3 au deuxième semestre, lit-on jeudi dans les colonnes du quotidien Gazeta.

C'est un rapport de la société ouzbèke Avesta Investment Group fait qui état de cet accord. Cela signifie que le consortium russe a réussi à persuader ses partenaires d'éviter la confrontation et d'accepter d'augmenter graduellement les prix. Chez Gazprom, on se refuse à commenter cette information.

L'année passée le holding russe a acheté du gaz ouzbek pour 100 dollars les 1.000 m3. Cependant, à la veille du Nouvel an, à la suite du Turkménistan et du Kazakhstan, Tachkent a exigé que Gazprom augmente le prix à 180 dollars, un tarif que le géant gazier a considéré comme inacceptable. Au maximum, le consortium a accepté d'examiner un prix allant de 130 à 150 dollars les 1.000 m3.

Déjà les analystes notaient que les positions de l'Ouzbékistan dans ce conflit n'étaient pas aussi fortes que celles de ses voisins. Il vend à Gazprom moins de gaz que le Turkménistan et le Kazakhstan, et n'intéresse pas le monopole gazier du point de vue du transit. En outre, il n'y a pas d'autres acheteurs pour le gaz ouzbek, et cette situation n'est pas près de changer. Apparemment, Gazprom a réussi à défendre ses positions avec succès.

Selon Mark Markartur, directeur du département de préparation des décisions stratégiques de la société 2K Audit - Delovye konsoultatsiï, l'Ouzbékistan n'avait aucune chance d'arriver à un accord avec Gazprom pour des livraisons à 180 dollars les 1.000 m3. "Un prix aussi élevé pour le gaz centrasiatique obligerait Gazprom à revoir ses accord tarifaires avec tout un groupe de pays exportateurs. Entre autres, le Turkménistan aurait pu exiger lui aussi de nouvelles conditions, alors que les négociations avec ce pays sont déjà difficiles, souligne l'expert.De plus, l'augmentation des prix à l'achat se serait ressentie sur les consommateurs. Par exemple, il aurait fallu revoir les accords conclus avec l'Ukraine, ce qui aurait pu conduire à un sérieux conflit sur le plan international."

"En bref, a-t-il poursuivi, l'Ouzbékistan ne s'attendait probablement pas à ce que la compagnie russe cède à ses exigences. Apparemment, la barre a été mise à 180 dollars les 1.000 m3 afin de conserver une marge de négociation." D'après M. Markartur, Tachkent s'est probablement orienté sur une augmentation des prix jusqu'au niveau de son voisin turkmène.

D'autant qu'un prix aussi bas arraché par Gazprom pourrait avoir des conséquences négatives dans le futur: s'étant mises d'accord avec la Russie, les républiques centrasiatiques pourraient entamer dès cette année des négociations avec la Chine, dont les besoins en gaz augmentent de façon constante.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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