L'Année de la Russie en Inde, dont l'ouverture officielle aura lieu en présence du premier ministre russe Viktor Zoubkov au cours de sa visite dans ce pays prévue pour le 12 février, sera, entre autres, un élément moteur pour le développement de la coopération militaire et technique entre les deux pays. Le domaine militaire occupe une place prépondérante dans les contacts économiques russo-indiens.
La coopération militaire repose sur les importants progrès réalisés dans le domaine de la défense. Le nouveau missile de croisière tactique universel BrahMos-2, dont l'appellation provient des premières syllabes de deux cours d'eau, le Brahmapoutre en Inde et la Moskova en Russie, est l'élément de pointe de cette coopération. D'ici cinq ans, ce missile sera livré au ministère indien de la Défense par la coentreprise russo-indienne BrahMos Aerospace, fondée en 1998.
En vol, le missile BrahMos-2 évoluera à une vitesse plus de cinq fois supérieure à celle du son, ce qui le rendra pratiquement indétectable par les moyens d'interception de la DCA. On suppose que cette nouvelle arme sera créée avec la participation de plus de 20 entreprises et bureaux d'études russes, y compris les producteurs des missiles russes Strela et l'usine NPO Machinostroïenie.
Les missiles de cette famille se distinguent par leur universalité: ils peuvent être installés aussi bien sur des rampes de lancement terrestres mobiles (moyens de transport) que sur des navires de surface, des sous-marins et des avions. Autrement dit, tous les types de forces armées peuvent être dotés de cette arme.
C'est bien ce qui se produit dans les faits. Le 21 juin dernier, le missile BrahMos-1 a été livré aux troupes terrestres indiennes. Sa rampe de lancement a été installée sur des plateformes mobiles dérivées des camions Tatra. Ces systèmes de missiles n'ont été remis à l'armée qu'après une série d'essais réussis qui ont confirmé les bonnes performances combatives et l'efficacité de la nouvelle arme.
Selon une déclaration faite par le ministère indien de la Défense le premier janvier dernier, les forces aériennes seront bientôt équipées à leur tour du missile BrahMos-1. Les avions russes polyvalents Su-30 MKI, en version exportation, en seront notamment dotés. Quant à la marine, elle en est équipée depuis 2006.
La portée du premier BrahMos est de 290 km, sa vitesse de croisière est de 920 m/sec, et il peut emporter 300 kg de charges.
Le BrahMos a été conçu à partir du missile de croisière antinavire Yakhont, développé à l'usine NPO Machinostroïenie entre la fin des années 70 et le début des années 80 et destiné à lutter contre des groupements de navires de surface et des navires isolés dans les conditions de tirs nourris et de résistance radioélectronique.
A la différence des missiles de croisière antinavires précédents, relativement spécialisés sur le plan des vecteurs, le nouveau système a été conçu dès le début comme un système universel: il est prévu de l'installer à bord de sous-marins, de navires de surface et de vedettes, d'avions, ainsi que sur des rampes de lancement côtières. Pour le degré d'universalité, il devait surpasser le meilleur missile étranger à ce jour, à savoir le missile de croisière antinavire américain Harpoon.
Les missiles BrahMos ont hérité de toutes les qualités de leur prédécesseur russe: portée du tir au-delà de l'horizon; autonomie totale d'utilisation en situation de combat (une fois lancé, le missile remplit "seul" sa mission); un choix de trajectoires souples (basse, haute-basse); de hautes vitesses supersoniques sur tous les secteurs du vol; uniformité totale pour un large assortiment de vecteurs; et invisibilité pour les radars modernes (technologie Stealth de réduction de la signature de l'engin).
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