Revue de la presse russe du 6 août

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MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta.ru

Les bombardiers stratégiques russes bientôt de retour au-dessus de l'Océan Indien

Les bombardiers stratégiques russes pourraient bientôt effectuer à nouveau des patrouilles dans la zone de l'Océan Indien, lit-on mercredi dans le quotidien Gazeta.ru.

Cette déclaration du général Alexandre Zeline, commandant en chef des forces aériennes russes, intervient quelques jours avant le début d'exercices militaires communs entre les Etats-Unis et l'Inde. La Russie, de même que les Etats-Unis, avait mis fin à ces patrouilles stratégiques en 1992, mais, 15 ans plus tard, elle a décidé de revenir à cette pratique: le premier vol d'avions russes dans cinq zones du globe a eu lieu le 17 août 2007. Mais un seul vol démonstratif a alors été effectué dans le bassin de l'Océan Indien, tandis que les vols au-dessus de l'Atlantique Nord et du Pacifique se sont poursuivis.

Selon Vladimir Evseïev, chercheur du Centre de la sécurité internationale à l'Institut d'économie mondiale et de relations internationales de l'Académie russe des sciences, le choix des zones de patrouille s'explique par l'impossibilité "d'une présence durable de la flotte dans l'Océan Indien, pour des raisons techniques", alors que les patrouilles y sont toutefois nécessaires.

D'après de nombreux analystes, l'Inde est déterminée ces derniers temps à revoir ses rapports avec les Etats-Unis en vue d'évoluer vers un rapprochement. Washington est également enclin à approfondir sa coopération avec le principal acteur de l'Asie du Sud. Après avoir imposé un embargo sur les livraisons de matières nucléaires à l'Inde, à la suite de la création par New Dehli de la bombe atomique en 1998, les Etats-Unis sont maintenant prêts à reprendre la coopération en échange de l'admission d'experts internationaux dans les sites nucléaires indiens. L'Inde participera pour la première fois aux exercices américains Red Flag, qui débuteront samedi prochain sur la base aérienne Nellis, dans le désert du Nevada, et se prolongeront pendant deux semaines.

Les actions actuelles de la Russie ont un effet de propagande, explique M. Evseïev, car elles visent non pas à assurer une dissuasion contre les Etats-Unis, mais à "lancer un avertissement à l'Inde" qui considère l'Océan Indien comme la zone de ses intérêts prioritaires. Le fait que l'aviation stratégique n'emporte plus d'ogives nucléaires confirme qu'il s'agit là d'un acte de propagande. "A la différence de l'Union soviétique qui maintenait périodiquement des navires dans l'Océan Indien, possédait une flotte et des avions au Vietnam, et entretenait un groupement de combat en Ethiopie, l'effet de notre présence sera dans ce cas plutôt symbolique que réel", a-t-il ajouté.

De l'avis d'Alexandre Tsalko, général d'aviation de réserve, la déclaration d'Alexandre Zeline ne contient effectivement aucune velléité militaire. "Le commandant en chef ne peut pas prendre de décisions de ce genre", a-t-il déclaré. Une telle décision pourrait être prise "par le ministre de la Défense ou par le président", a-t-il expliqué.

Vedomosti

La justice russe déclare fictive une transaction entre BP et TNK-BP Management

489,6 millions de dollars ont été versés par TNK-BP aux actionnaires britanniques pour le travail effectué par les employés de BP entre 2003 et 2008, une somme que le tribunal d'arbitrage de Tioumen, examinant une plainte de la société Tetlis, a considérée comme un cadeau fait à la compagnie britannique, lit-on mercredi dans le quotidien Vedomosti.

De l'avis du tribunal, en réalité, le transfert de cet argent a été une transaction fictive. Le tribunal constate l'absence de contrats de travail qui pourraient prouver la réalité de l'accord en question, et avance l'argument suivant: BP et TNK-BP Management n'ont pu confirmer à qui et pour quoi la compagnie russe avait payé cette somme d'argent. Les parties ont signé une fois par mois des actes sur l'octroi de personnel, mais ceux-ci ne contiennent aucune donnée sur les fonctions des personnes envoyées par BP, ni sur le volume du travail qu'ils ont accompli, il n'y a pas non plus de preuves des sommes dépensées par BP pour les frais de déplacement de ces employés. Conclusion: le but de l'accord était exclusivement d'effectuer des paiements et la transaction cachait "un transfert désintéressé de sommes d'argent". Autrement dit, il s'agit purement et simplement d'un don.

Le rôle du "donateur" a été joué non pas par la société de gestion TNK-BP Management, mais par TNK-BP Holding et ses filiales chargées de la production, car ce sont eux qui ont rémunéré les services des Britanniques. Cela est confirmé par les données sur les paiements effectués entre BP Exploration Servicies et TNK-BP Management pour 2006, dont il ressort que les revenus propres de TNK-BP Management n'auraient suffi que pour 0,32% des paiements à BP effectués.

La reconnaissance du caractère fictif de la transaction pourrait donner lieu à une exigence de restitution, mais le plaignant doit avant tout "réussir à maintenir" cette décision au niveau des instances supérieures, fait remarquer Dmitri Stepanov, juriste du bureau Ioukov, Khrenov & Partners.

Le tribunal d'arbitrage a décidé d'examiner le contentieux sur la restitution en tant qu'affaire distincte (Tetlis insiste sur la restitution des paiements, desquels seraient retranchés les frais "justifiés" de BP). Il sera examiné après l'entrée en vigueur de la première décision concernant la plainte de Tetlis.

BP prépare un appel, indique son représentant en Russie Vladimir Bouïanov. "L'accord a été signé dans le cadre des documents portant sur la fondation de TNK-BP, tous les frais qu'il entraînait ont été approuvés par le conseil des directeurs de la compagnie mère, y compris par les directeurs russes", rappelle-t-il.

Les représentants d'AAR (consortium des actionnaires russes de TNK-BP), en conflit avec BP depuis six mois, ont maintes fois déclaré qu'ils n'avaient rien à voir avec la plainte de Tetlis, même s'ils la soutiennent sur le fond.

Gazeta.ru

L'Iran attire les métallurgistes russes

Le prix bas du gaz iranien et l'existence de gisements inexplorés de minerai de fer attirent les compagnies métallurgiques, qui semblent ne pas se soucier des risques politiques relatifs à l'Iran: le Combinat métallurgique de Magnitogorsk (MMK) est la première entreprise russe du secteur s'apprêtant à intervenir sur le marché iranien, lit-on mercredi dans le quotidien Gazeta.ru.

Viktor Rachnikov, président de la compagnie russe, a clairement annoncé en mars dernier qu'il était prêt à acheter le bloc de contrôle de l'entreprise iranienne Esfahan Steel Company. Les médias iraniens ont fait savoir hier que treize représentants de MMK avaient visité l'usine.

Pour l'instant, MMK est le seul métallurgiste russe à miser ouvertement sur le marché du Proche-Orient. Cette décision est judicieuse, estiment les experts, car le marché proche-oriental, connaissant un développement vertigineux, riche en pétrole et possédant de nouveaux projets d'infrastructure et de construction, promet des avantages considérables aux aciéries. "Le marché du Proche-Orient plaît beaucoup aux compagnies métallurgiques, car la construction bat son plein dans la région (aux Emirats arabes unis, en Egypte), par conséquent, il y a une réelle demande d'acier. Tous les métallurgistes russes aspirent à intervenir sur ce marché", a expliqué Maxime Khoudalov, analyste de la société financière Métropole, qui constate que les compagnies russes font face à la concurrence des aciéristes ukrainiens et turcs pour les exportations vers l'Iran.

Le Proche-Orient est un "marché prioritaire pour MMK", estime Alexeï Soulinov, analyste de la banque Finam, qui partage l'avis de son collègue, d'autant que la compagnie livre déjà au moins 1 million de tonnes d'acier par an à l'Iran.

L'achat d'une part dans la compagnie iranienne peut s'avérer bénéfique pour MMK, surtout s'il a la possibilité d'exporter les produits ainsi fabriqués vers d'autres pays du Golfe, où l'on peut s'attendre à un accroissement stable de la consommation d'acier dans les prochaines années. Esfahan est spécialisé dans la production de profilés en acier et enregistre actuellement des taux d'accroissement particulièrement importants", fait savoir Alexeï Soulinov. Les riches gisements iraniens de minerai de fer encore insuffisamment exploités pourraient également intéresser MMK, estime quant à lui M. Khoudalov.

Cependant, en s'implantant au Proche-Orient, MMK risque de se heurter à certains risques politiques que les experts ne peuvent pas encore prévoir. Par exemple, MMK pourrait susciter le mécontentement des autorités des Etats-Unis où la compagnie aimerait construire une usine. MMK envisage en effet d'investir un milliard de dollars dans la construction dans l'Ohio d'une usine de tôle d'acier pour automobiles d'un rendement annuel de 1,5 million de tonnes.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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