Revue de la presse russe du 8 août

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MOSCOU, RIA Novosti

RBC Daily, Gazeta, Moskovski komsomolets

Une nouvelle guerre commence dans le Caucase

La Géorgie a finalement fait ce à quoi elle se préparait depuis plusieurs années: Tbilissi a déclenché une guerre contre l'Ossétie du Sud, rapportent vendredi les quotidiens RBC Daily, Gazeta, et Moskovski komsomolets.

La proche parenté avec les Ossètes du Sud entraînera immanquablement dans la guerre l'Ossétie du Nord et, par conséquent, tout le Caucase russe. Tbilissi et Washington ne cachent pas leur intention d'évincer la Russie de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, quitte à employer pour cela la force militaire.

L'ex-premier ministre sud-ossète Oleg Teziev a déclaré qu'une véritable guerre avec l'emploi d'armements lourds se déroulait dans la république. "Il est erroné de parler d'une petite confrontation. Une véritable guerre fait rage depuis déjà une semaine en Ossétie du Sud", a-t-il déclaré au quotidien Gazeta.

Une des particularités de cette nouvelle guerre osséto-géorgienne est sans doute la forte polarisation des positions de la Russie et des Etats-Unis. Les intérêts diamétralement opposés de Moscou et de Washington en Transcaucasie étaient évidents dès le début des années 90, mais à cette époque-là, les parties pouvaient encore faire semblant de se trouver "au-dessus de l'affrontement". A présent, les Etats-Unis et leurs alliés ne font pas que soutenir ouvertement la Géorgie, ils mettent en garde assez nettement la Russie quand à un éventuel "réchauffement" du Caucase du Nord (Mattew Bryza, assistant de la secrétaire d'Etat américaine, l'a maintes fois déclaré). Compte tenu de l'intention de volontaires caucasiens de combattre aux côtés de l'Ossétie du Sud et du fait que les flots de réfugiés sud-ossètes pourraient aggraver les tensions osséto-ingouches dans le district Prigorodny de l'Ossétie du Nord, cela pourrait très bien arriver.

La Russie continue à exprimer sa préoccupation et invite les parties à la réconciliation, mais ni Tbilissi, ni les autres capitales du monde ne la considèrent comme neutre, surtout après les récentes promesses du ministère russe des Affaires étrangères et du commandement de la Région militaire du Caucase du Nord de défendre les citoyens russes dans les républiques non reconnues, ainsi que le vol démonstratif des chasseurs russes au-dessus de Tskhinvali. Des sources au sein du ministère russe de la Défense ont fait savoir au quotidien RBC Daily que les troupes de la Région militaire du Caucase du Nord avaient été mises en état d'alerte.

"Toutes les décisions concrètes sur le transfert des troupes et l'emploi des armes sont la prérogative des dirigeants politiques, a-t-on fait remarquer au ministère. Si l'ordre est donné, nos troupes entreront dans la zone du conflit en vue de défendre les citoyens russes".

"La reprise des hostilités ne fera qu'inciter la Russie à reconnaître les républiques (autoproclamées), a déclaré au quotidien Moskovski komsomolets Konstantin Zatouline, député de la Douma (chambre basse du parlement russe) et directeur de l'Institut des pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants). Bien que cela puisse entraîner de vives réactions, la reconnaissance est nécessaire pour que la Géorgie cesse d'espérer qu'après une nouvelle provocation l'Ossétie du Sud rendra les armes".

Le parlementaire estime que le retour de l'Ossétie du Sud au sein de la Géorgie ne peut être obtenu qu'au prix d'un bain de sang et que cela ne contribuerait pas à l'instauration de la paix, mais provoquerait au contraire une guérilla dans la région.

Gazeta.ru

La Russie tente de réanimer ses alliances stratégiques de l'époque soviétique

En essayant de rétablir ses rapports avec Cuba, la Russie poursuit l'unique objectif de créer des ennuis à Washington, lit-on vendredi dans le quotidien Gazeta.ru.

Si l'amitié avec le Venezuela et l'Iran apporte des dividendes économiques et financiers (d'ailleurs, pas si importants que ça, comme le font remarquer certains hommes politiques russes), en ce qui concerne Cuba, on peut difficilement l'affirmer.

"Il faut rétablir nos positions à Cuba et dans d'autres pays", a déclaré ces jours-ci Vladimir Poutine. Le rétablissement des positions ne signifie certainement pas qu'il faut vendre aux habitants de l'île des voitures Lada ou des pièces détachées pour chars et avions. C'est une allusion claire au rétablissement de l'alliance stratégique qui existait à l'époque de la guerre froide, lorsque l'île était un avant-poste militaire soviétique à proximité des côtes américaines.

De nombreux médias ont tout de suite supposé qu'une base de porte-avions russe serait installée à Cuba. La question de l'utilité ou du danger de créer des formations de porte-avions dans la Marine de guerre russe est l'affaire des spécialistes. Mais il convient de rappeler une chose: même si ces formations apparaissent, la flotte de la Russie restera beaucoup plus faible que les flottes des pays de l'OTAN. Le stationnement supposé de bombardiers stratégiques à Cuba ne sera pas non plus efficace: les avions de ce type sont capables de frapper avec des missiles nucléaires à une distance de mille kilomètres, et leur présence à 90 milles de la Floride ne fera que dégrader leur potentiel de combat.

Cuba traverse une période difficile: à la suite des expériences socialistes, l'économie de l'île se trouve dans une situation catastrophique. Certes, les bombardiers et les porte-avions russes permettraient à Raul Castro d'intimider, comme en 1962, le voisin du Nord, l'opposition qui se renforce et l'immense diaspora cubaine aux Etats-Unis.

Mais que signifie Cuba pour la Russie, outre la nostalgie des symboles romantiques de la révolution cubaine? A-t-elle l'intention de montrer aux Etats-Unis qu'elle est prête à une nouvelle guerre froide? La Russie n'y est pas prête. L'URSS a perdu la guerre froide alors qu'elle avait une population deux fois plus grande que la Russie actuelle, possédait une économie développée, ne serait-ce que dans le secteur militaro-industriel, une immense armée et de nombreux alliés. A présent, la Russie est un fournisseur de matières premières pour les pays développés, un pays dont l'armée n'est pas préparée au combat et qui n'a presque pas d'alliés. Moscou ne parvient pas à établir de véritables relations d'alliance même avec la Biélorussie. La Chine tente de se servir de la Russie, non sans succès: l'histoire du veto commun de Moscou et de Pékin concernant le tyran zimbabwéen Robert Mugabe est plus que significative. La Chine a des intérêts économiques importants au Zimbabwe et, en général, en Afrique. Sa position est compréhensible. Mais la Russie n'a pas d'intérêts là-bas. Pourtant, Moscou a soutenu Pékin. Pourquoi? Pour causer des ennuis à Washington et à Londres. Le "retour à Cuba" est un maillon de cette même politique.

Vedomosti

Préparation aux JO: plus d'un million de dollars par athlète russe

La préparation aux Jeux olympiques qui s'ouvrent aujourd'hui à Pékin a coûté plus de 500 millions de dollars au budget russe, et encore 50 millions ont été versés par des hommes d'affaires: près de 1,2 million de dollars a par conséquent été dépensé pour chacun des 467 sportifs qui représenteront la Russie en Chine, lit-on dans le quotidien Vedomosti.

Leur préparation a été financée par trois sources: le budget de l'Etat, les sponsors du Comité olympique russe et le Fonds de soutien aux participants aux JO, institué en 2005 par 10 grands entrepreneurs russes (entre autres, Roman Abramovitch, Oleg Deripaska, Vaguit Alekperov et Vladimir Potanine) et dirigé par le président Dmitri Medvedev lui-même.

12 milliards de roubles (plus de 510 millions de dollars) ont été puisés dans le budget entre 2005 et 2008 pour la préparation des athlètes. Cette somme est comparable avec les dépenses d'autres grandes puissances sportives (la Chine a dépensé plus de 500 millions de dollars en trois ans, l'Allemagne 196,5 millions en 2008, et la Grande-Bretagne 530 millions de dollars en trois ans). Sur cette somme, 4 milliards de roubles (167 millions de dollars) ont été dépensés pour les salaires, encore 2 milliards pour les bourses aux étudiants et aux entraîneurs, et le reste pour l'entretien et la rénovation des centres d'entraînement et des écoles, les équipements, etc.

Cet argent a été consacré au développement de toutes les disciplines sportives concernées, souligne le président du Comité olympique russe Léonid Tiagatchev, il est impossible d'en dégager une somme destinée précisément aux athlètes russes qui participeront aux JO.

Les hommes d'affaires ont dépensé plus d'un milliard de roubles pour la préparation de l'équipe russe. Le Fonds de soutien aux participants aux JO a alloué 650 millions de roubles (plus de 27 millions de dollars), et encore 290 millions de roubles (plus de 12 millions de dollars) pour le programme des primes aux athlètes. Selon Alexandre Katouchev, directeur exécutif du fonds, en fonction des succès des sportifs, ce programme pourrait atteindre 340 millions de roubles.

Le fonds avait affecté 4 millions de dollars pour les primes lors des Jeux olympiques d'hiver de Turin en 2006. M. Katouchev a fait savoir par l'intermédiaire de son porte-parole qu'aucune décision sur le montant des primes pour les Jeux de Pékin n'avait encore été prise. L'Etat versera quant à lui 100.000 euros aux médaillés d'or, 60.000 aux médaillés d'argent et 40.000 aux médaillés de bronze, soit deux fois plus que pour les JO de Turin.

Les contributeurs du fonds versent des sommes dont le montant n'est pas rendu public. Les versements augmentent d'une année à l'autre, indique Anton Michnov, chef du service sponsoring de Lukoil. Un représentant d'Interros (groupe de Vadimir Potanine) précise que les versements de tous les fondateurs sont égaux. Oleg Deripaska s'est contenté d'affirmer: "Nous avons versé la somme que le fonds réclamait". Alexandre Gafine, membre du conseil des directeurs d'Alfa-Bank, suppose que la contribution de Piotr Aven (son président) pourrait atteindre 1 à 1,5 million de dollars par an.

Selon Leonid Tiagatchev, le budget total du fonds s'élèverait à 100 millions de dollars. Il assure les principaux financements extrabudgétaires, fait remarquer Guennadi Chvets, porte-parole du Comité olympique russe. Les versements des sponsors du Comité olympique se sont quant à eux réduits: avant les Jeux d'Athènes, ils s'élevaient à quelques dizaines de millions de dollars, à présent, ils se situent à 6 millions de dollars, a poursuivi un autre employé du Comité olympique.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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