La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

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ESTONIE

Les leçons tirées du conflit armé sud-osséto-géorgien et les prévisions sur le rapport ultérieur des forces dans l'arène politique mondiale occupent une place privilégiée dans la presse. "Si l'Occident ne fait aucune prévision, c'est qu'il est aveugle. [...] Ce qui s'est produit en Géorgie pourrait avoir lieu chez nous. [...] Les ministres des Affaires étrangères de l'UE qui se sont rencontrés à Bruxelles [...] sont sortis perplexes de leur réunion. [...] La Russie a de nouveau réussi à morceler la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE en particules élémentaires n'ayant à leur base qu'un simple intérêt national". (Postimees, 14.08). "La Russie s'est créée des problèmes insolubles. [...] Seul Cuba a soutenu la Russie dans cette agression. Même l'Iran, le Venezuela, l'Ouzbékistan et la Biélorussie se sont tus. [...] Sur le plan économique, la Russie perdra beaucoup de confiance et des investissements directs. Le gaz et le pétrole peuvent alimenter le régime, mais pas indéfiniment". (SL Öhtuleht, 15.08). "En attaquant la Géorgie, la Russie a rétabli avant tout l'image effrayante de son armée et montré que les garanties avancées par les Etats-Unis, qui se sont enlisés au Proche-Orient, ne valaient rien". (Postimees, 16.08).

Les commentateurs donnent des conseils à l'Occident sur les rapports ultérieurs à entretenir avec Moscou. "Premièrement, il convient de qualifier la Russie d'agresseur et d'Etat révisionniste à l'instar de l'Allemagne des années 1930. Les habitants des pays baltes savent d'expérience ce qui se produira, si on ne le fait pas: l'appétit vient en mangeant. Si la Russie sort innocente de la plus grande agression de ces cinquante dernières années en Europe, elle agira ainsi contre l'Ukraine, la Moldavie et, en fin de compte, contre tous. En outre, il faut déployer des efforts en vue d'isoler la Russie. Il convient de considérer cet Etat comme un paria tant qu'il n'aura pas appris à se conduire comme il faut. [...] L'Occident - avant tout les Européens - doit faire tout son possible en vue de mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de la Russie". (Eesti Päevaleht, 13.08).

LETTONIE

Les journalistes se posent la question suivante: les partenaires au sein de l'UE et de l'OTAN pourront-ils placer les intérêts de l'édification d'un monde démocratique au-dessus des livraisons de gaz et de pétrole à des prix avantageux? "Les événements en Géorgie ont mis en lumière des réalités désagréables pour la Lettonie. [...] La Russie n'a pas abandonné ses ambitions néo-impérialistes. [...] Dépendant fortement du pétrole et du gaz russes, l'Europe s'est avérée impuissante face à la volonté de Moscou. (Dienas biznes, 13.08). La scission semble de plus en plus évidente, premièrement, entre la Russie et les Etats-Unis, deuxièmement, entre les Etats-Unis et l'UE et, troisièmement, à l'intérieur de l'UE. [...] Moscou a de fait approuvé au niveau le plus haut la proclamation de l'indépendance des Abkhazes et des Ossètes". (Telegraf, 15.08).

Les auteurs d'un certain nombre de publications estiment que la Russie abordera la conquête de l'espace postsoviétique en employant la méthode éprouvée en Géorgie. "Le plan stratégique de la Russie vise à rétablir son influence sur le territoire de l'ex-URSS et, qui sait, peut-être même ailleurs. [...] La Géorgie représente un test pour savoir ce que la Russie peut se permettre jusqu'à ce que l'Occident ne commence à lui poser des limites". (Latvijas Avize, 13.08).

"La Lettonie ne peut pas se permettre d'attendre le moment où le Kremlin considèrera les objections contre la construction du gazoduc passant par le fond de la Baltique comme une "agression fasciste" contre les intérêts de la Russie. [...] Nous sommes membre de l'UE, par conséquent, il faut profiter de toutes les possibilités dont nous disposons pour que la "victoire" de la Russie lui revienne le plus cher possible. [...] Enfin, il faut demander à l'OTAN qu'elle élabore un plan de défense de la Lettonie. [...] La Russie considère la Lettonie comme une "fenêtre" sur l'Europe, une fenêtre qui lui appartient, c'est pourquoi elle ne tardera pas à la reprendre, le cas échéant". (Diena, 14.08). "La tactique agressive de la Russie lors du conflit contre la Géorgie témoigne du fait que Vladimir Poutine n'a pas l'intention de renoncer à la doctrine prônant l'influence de Moscou sur tout le territoire de l'ex-URSS. C'est un avertissement tout à fait clair lancé à l'Ukraine et aux autres ex-républiques de l'URSS souhaitant appliquer une politique indépendante vis-à-vis de Moscou". (Diena, 15.08).

LITUANIE

Les analystes estiment que l'Ukraine, la Moldavie et les pays baltes pourraient être les prochaines "victimes" de la Russie. "La Géorgie a fait un grand sacrifice, mais, dans un sens, ce sacrifice est très précieux: le masque de la Russie est tombé. [...] La Géorgie est notre espoir, car le destin de ce pays n'est pas le seul en jeu. Notre destin s'y décide également. De nombreux pays du monde se demandent: et si la Géorgie tombe? Qui viendra ensuite? C'est très simple, ce sera le tour de l'Ukraine, puis des pays baltes". (Delfi.lt, 18.08).

Les paroles de Povilas Gilis, ancien ministre lituanien des Affaires étrangères, ont retenti comme une fausse note dans le choeur commun des médias. A son avis, la république balte est devenue l'instrument de la politique d'autrui. "La Lituanie a trop investi dans Saakachvili. [...] La Géorgie n'est pas aussi innocente qu'on essaie parfois de nous le faire croire. [...] La Lituanie ne s'occupe pas de sa politique étrangère, elle se conduit comme un fantoche des pays forts. Toute cette situation rappelle l'époque de la guerre froide, lorsque les confrontations entre les Etats-Unis et l'URSS ne se déroulaient pas directement entre eux, mais dans des pays du "tiers monde": en Afrique, en Amérique latine ou en Asie". (Delfi.lt, 14.08).

Les experts sont inquiets par rapport aux éventuelles conséquences négatives qui pourraient découler de la position des dirigeants lituaniens sur le conflit en Transcaucasie. "L'aide apportée par la Lituanie à la Géorgie place les entreprises de notre pays dans une situation peu enviable. De la restriction de l'importation de produits alimentaires à la fermeture du "robinet" gazier: voici ce que pourrait coûter à la Lituanie le fait d'avoir apporté son soutien à la Géorgie, en conflit avec la Russie. [...] La Russie ne se bornera pas à des sanctions dans le secteur alimentaire. [...] Le Kremlin emploiera peut-être son arme la plus puissante: les sources d'énergie". (Respublika, 19.08).

Les informations provenant des Jeux olympiques de Pékin sont également présentées dans l'optique de la conjoncture politique mondiale. La victoire remportée par la sélection lituanienne sur l'équipe russe dans le tournoi de basket-ball est interprétée comme une victoire politique importante. "Ce n'est pas une simple victoire. Il était important que les Lituaniens remportent une victoire sur les Russes dans le sens historique et politique. [...] Bien qu'on se borne à affirmer que le sport se tient à distance de la politique, en réalité, il en fait aussi partie". (Delfi, lt, 14.08).

BIELORUSSIE

Pour plusieurs médias, il ne fait aucun doute que l'attaque des troupes géorgiennes contre Tskhinvali a été provoquée, pour beaucoup, par Moscou. "La Russie a attisé ce conflit durant des années, sans déployer beaucoup d'efforts pour y mettre un terme. Elle a contribué au maintien de la tension dans la région, en utilisant cette situation comme un moyen de pression, dont on peut profiter à tout instant. C'est la Russie qui a incité les rebelles d'Ossétie du Sud à renforcer les pressions sur Tbilissi et à avancer des exigences qu'aucun leader géorgien ne pouvait accepter. Certes, cette guerre est un acte aventuriste du président géorgien. Mais Moscou tentait d'en arriver là depuis longtemps déjà. Si Mikhaïl Saakachvili n'était pas tombé dans ce piège, le conflit aurait éclaté pour une autre raison". (Nache mnenie, 15.08).

Certains experts supposent que la Russie s'en tiendra, par la suite également, à une politique agressive et autoritaire dans ses rapports avec les pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants), à cause de ses "complexes impériaux". "L'Ukraine pourrait être le prochain "point chaud". Les dirigeants russes s'interrogent déjà ouvertement sur la question de savoir s'il faut respecter ou non l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Des leaders russes ont également avancé que la Crimée - faisant partie de l'Ukraine - devait être rattachée à la Russie. La pression exercée par la Russie sur la Moldavie a également entraîné le partage de cette petite ex-république de l'URSS. [...] La Russie a probablement une idée fixe, selon laquelle une entité supranationale dirigée par le Kremlin doit contrôler la majeure partie des territoires de l'ex-URSS". (Nache mnenie, 16.08).

Les médias d'opposition soulignent que la Russie représente l'une des principales menaces pour la souveraineté de la Biélorussie. "Après avoir tant bien que mal "contraint Tbilissi à la paix", Moscou se souvient de ses alliés dans la CEI et commence à analyser leur réaction face aux événements dans la zone du conflit. [...] Quel que soit le sort de l'amorphe Union Russie-Biélorussie, le problème de l'indépendance de la Biélorussie se pose de plus en plus sérieusement". (Telegraf, 13.08).

UKRAINE

Les commentateurs indiquent que l'opération en Ossétie du Sud était nécessaire à Moscou pour créer une conjoncture politique avantageuse dans l'espace postsoviétique. "Exerçant un protectorat sur les régimes non reconnus, la Russie freine le processus d'adhésion de la Géorgie et de la Moldavie à l'OTAN (qui n'admet pas les Etats ayant des problèmes territoriaux non réglés) et maintient le trouble dans ces régions. Une politique de la baïonnette démultipliée par une "diplomatie gazière" est un moyen universel pour rechercher des agresseurs et les contraindre à la paix, dans n'importe quel point où se trouvent des "soldats de la paix" et des intérêts russes". (Zerkalo nedeli, 16.08).

Certains observateurs déclarent sans équivoque qu'une intervention de l'armée russe sur le territoire de l'Ukraine et de la Moldavie pourrait avoir lieu dans un avenir proche. "L'intervention russe en Géorgie [...] est un premier pas vers le rétablissement de l'Empire russe. Cela suppose aussi la conquête de l'Ukraine et de la Moldavie dans un avenir proche, peut-être même en 2009". (Den, 16.08).

Les médias supposent que les événements tragiques qui ont eu lieu en Ossétie du Sud accéléreront considérablement le processus d'intégration de l'Ukraine et de la Géorgie dans les structures militaires occidentales. "Si la Géorgie était membre de l'OTAN, la Russie n'aurait pas osé attaquer un Etat indépendant faisant partie d'un bloc militaire et politique aussi influent. [...] La guerre en Ossétie devait persuader l'OTAN que la Russie représente une réelle menace dans la région, c'est pourquoi il convient d'aider l'Ukraine et la Géorgie en les admettant dans le système collectif de sécurité euro-atlantique". (Gazeta 24, 14.08).

Les experts n'excluent pas que l'Ukraine puisse suivre, dans un avenir proche, l'exemple de la Pologne qui a accepté le déploiement d'intercepteurs américains de missiles sur son territoire. "La guerre osséto-russo-géorgienne a rendu Washington et Varsovie plus conciliants. [...] La présence d'armements aussi puissants dans les Etats voisins devrait entraîner un changement dans la doctrine défensive de l'Ukraine. [...] Nous aurons aussi des partisans du déploiement du système américain chez nous, mais c'est un pas dangereux à faire, car la réaction de la Russie sera certainement négative". (Segodnia, 15.08).

MOLDAVIE

Les intervenants dans la presse d'opposition sont certains que la Russie est également capable de déclencher des hostilités dans d'autres zones de "conflits gelés" sous prétexte de défendre ses citoyens. "La Moldavie, comme la Géorgie, se trouve dans la sphère des intérêts stratégiques de la Russie. Des forces russes de maintien de la paix, prétendant nous protéger, se trouvent également en Transnistrie. Mais l'exemple de l'Ossétie du Sud prouve qu'elles sont capables non seulement de défendre, mais aussi d'attaquer". (Timpul de dimineata, 13.08). "On a laissé entendre [à la Moldavie] que l'aviation russe pourrait la rayer de la carte, si elle tentait de placer la Transnistrie sous son contrôle". (Jurnal de Chisinau, 15.08).

Les médias de Chisinau estiment que les humeurs radicales s'accentuent au sein de la population russophone de la Moldavie sous l'influence de la Russie. "Quand on sent derrière soi le dos solide de la Russie et qu'on assiste au défilé de colonnes de chars russes en Géorgie, il n'y a alors plus besoin de s'intégrer dans un autre pays". (Timpul de dimineata, 13.08). "Le nationalisme contagieux qui prédomine (en Russie) se fraie un chemin en Moldavie. [...] La minorité russe devient un grand problème pour la Moldavie". (Jurnal de Chisinau, 19.08).

ARMENIE

Certains médias accusent en priorité la Géorgie, dont le président est nécessaire à Washington pour lutter contre Moscou, d'avoir déclenché un conflit sanglant. "A la suite de cette guerre insensée, la Géorgie a perdu des villages en Ossétie du Sud et les gorges de Kodori en Abkhazie qui étaient jusqu'à ces derniers temps contrôlées par des unités géorgiennes. [...] Tout cela est arrivé, car le "projet américain", c'est-à-dire Mikhaïl Saakachvili, a décidé de jouer à Napoléon Buonachvili. Les provocations de Tbilissi n'ont jamais cessé dans cette zone". (Golos Armenii, 19.08).

Les journaux d'opposition mettent l'accent sur "la cruauté particulière et le cynisme" des actions russes en Transcaucasie. "Sa rhétorique "pacificatrice" peu convaincante [...] dissimulait une démonstration de "muscles" impérialistes. Aucun objectif "humaniste" ne peut justifier des actions militaires sur tout le territoire de la Géorgie, et encore moins des bombardements sur des localités situées loin de l'Ossétie. Tout cela s'accompagne d'un bourrage de crâne sans précédent et de la diffusion [...] d'informations totalement unilatérales". (Aravot, 13.08).

GEORGIE

Les médias tentent de révéler les véritables objectifs de la Russie. "Aucun individu sensé dans le monde ne croit pleinement aujourd'hui à l'intention sincère du Kremlin d'être le garant et le rempart de la paix", surtout dans le contexte des bombardements dans l'ensemble de la Géorgie. [...] La raison est évidente: un empire veut dominer le monde. [...] L'erreur fondamentale et évidente du Kremlin est de se comparer aux Etats-Unis du point de vue géopolitique. [...] Hélas, si elle n'est pas un acteur de second plan, la Russie est encore loin d'être favorite dans cette lutte. [...] Elle ressemble plutôt à l'Iran ou au Venezuela". (Georgia Online, 13.08). "L'objectif de l'empire est de renverser le gouvernement légalement élu par le peuple de notre Etat... avant de rappeler ses troupes sur les "positions qu'elles occupaient initialement". (Georgia Online, 14.08).

Les commentateurs estiment qu'en faisant démonstration de sa puissance militaire, la Russie a commis une erreur irréparable: en fin de compte, elle a perdu la Géorgie et nui à son image internationale.

"Vladimir Poutine a commis une grosse erreur en montrant à la Géorgie la puissance de la botte russe. La Russie était dangereuse tant que les Géorgiens ignoraient ce dont était capable un ours en colère. Nous avons saisi ce que représentaient un char russe, le "professionnalisme" de l'occupant russe, l'odeur de brûlé d'un avion russe abattu et toute la "puissance" russe. La Russie a vaincu l'armée géorgienne, en revanche, elle a perdu la guerre diplomatique, médiatique et morale non seulement dans la région, mais aussi sur l'ensemble des continents. La Russie a perdu la Géorgie pour toujours". (Ahali taoba, 13.08).

AZERBAIDJAN

De l'avis de la majorité des experts, les actions de Moscou dans la zone du conflit sud-osséto-géorgien entraîneront la baisse ultérieure de son influence dans le monde. "La confrontation grandiose entre Moscou et Tbilissi a donné naissance à plusieurs facteurs historiques significatifs. [...] La décision de Mikhaïl Saakachvili de retirer la Géorgie de la CEI occupe à ce titre une place à part. L'appel du président géorgien aux autorités ukrainiennes à suivre son exemple en ce sens à suggéré à la Russie de tristes idées découlant de la menace de perdre définitivement ses positions dans les parties clés de l'espace postsoviétique". (Kaspiï, 15.08). "L'évincement de la Russie de diverses régions du monde a commencé il y a longtemps, mais elle n'a combattu que lorsqu'on a essayé de l'évincer du Caucase. Le Caucase est très important pour la Russie: en perdant le contrôle du Caucase du Sud, elle perdra presque automatiquement le contrôle sur le Caucase du Nord. C'est pourquoi elle continuera certainement à lutter, malgré un bouquet de sanctions internationales qui pourrait lui coûter des centaines de milliards de dollars". (Novoïe vremia, 15.08).

L'irruption de chaînes de télévision russes dans l'espace médiatique de l'Azerbaïdjan a indigné les commentateurs. "Le Kremlin, qui a fait irruption en Géorgie, emploie différentes méthodes en vue de faire de la propagande dans notre pays. Les chaînes de télévision russes ont commencé à émettre illégalement sur le territoire de l'Azerbaïdjan. [...] Des émissions consacrées à la gloire de l'armée russe ont été retransmises. [...] Les chaînes russes retransmettent de manière intensive des informations sur la guerre contre la Géorgie [...] et répandent l'idée que la Russie a un rôle prédominant dans la région". (Musavat, 15.08).

KAZAKHSTAN

La solidité des rapports entre Astana et Moscou est mise en doute une nouvelle fois. D'après les auteurs de certaines publications, le conflit armé avec la Géorgie a montré à la Russie qu'elle n'avait aucun réel allié dans l'arène mondiale et il est peu probable que les rapports chaleureux avec certaines anciennes républiques soviétiques puissent être conservés dans les conditions critiques de la confrontation militaire de la Russie avec les forces soutenues par l'Occident. "On se trompe en pensant que Noursoultan Nazarbaïev s'en tient à une orientation pro-russe. Même en admettant que le Kazakhstan se range aujourd'hui, sans aucune condition, aux côtés de la Russie, cela ne signifiera nullement qu'Astana ne changera pas demain de position sous la pression de Washington. [...] L'attitude du Kazakhstan envers la Russie dépendra de l'état de la Russie elle-même. Si la Russie est forte, le Kazakhstan restera à ses côtés; si la Russie se désintègre, il est peu probable que le Kazakhstan veuille se décomposer avec elle ou périr sous ses décombres. [...] Il est évident que Noursoultan Nazarbaïev trahira la Russie! D'ailleurs, les hommes politiques qualifient même cette trahison de prévision! [...] L'essentiel n'est même pas de savoir quand cela aura lieu, mais s'il sera le premier ou le dernier à le faire". (Zona KZ, 19.08).

Selon les prévisions des médias, le conflit en Ossétie du Sud n'est que la répétition d'une guerre inévitable entre la Russie et l'Occident. La Géorgie est la première des anciennes républiques fédérées à prendre des mesures extrêmes, en cherchant à sortir de la zone d'influence de la Russie. En principe, les Etats-Unis soutiendront ce pays qui leur permettra de venir à bout de la Russie non seulement en tant que superpuissance mais aussi en tant que participant à la politique mondiale. "Le compte à rebours de la guerre sacrée contre la Russie a commencé, à moins qu'elle ne décide avant cela de se désintégrer et de se rétrécir jusqu'à atteindre les dimensions de la principauté de Moscou. Mais, dans ce cas, la guerre sera d'autant plus nécessaire, car les Etats-Unis et l'Europe ne pourront pas se permettre d'y laisser un prince détenant la bombe atomique. Bref, la guerre entre l'Occident et la Russie est inévitable. Mikhaïl Saakachvili manifeste sa volonté d'agir à l'avant-garde des activités militaires". (Zona KZ, 19.08).

KIRGHIZSTAN

Analysant les événements en Ossétie du Sud, certains commentateurs puisent leur inspiration dans les sources intarissables de la sagesse populaire. "Les Ossètes et les Abkhazes recherchent le soutien de la Russie et la Géorgie, celui des Etats-Unis. Pourvu qu'il n'arrive pas ce contre quoi met en garde le proverbe: "Lorsque deux chameaux se battent, c'est toujours la mouche se trouvant entre les deux géants qui en est la victime". (Alibi, 06.08).

TURKMENISTAN

Les sources d'opposition soulignent que la Russie possède des intérêts économiques importants dans la zone du conflit. D'après les analystes, c'est en vue de saboter le travail du pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan que la Russie soutient les humeurs séparatistes sur les territoires non reconnus de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan. "Le pipeline Bakou-Tbilissi-Ceyhan [...] est une sorte d'os coincé dans la gorge de la diplomatie pétrogazière russe. Les tubes contournent la Russie. [...] Le partage de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan ainsi que le soutien aux régimes séparatistes apparaissent comme la seule issue possible pour la Russie. La Géorgie et l'Azerbaïdjan ont le droit à l'intégrité, le gouvernement russe ne doit pas mettre des bâtons dans les roues de ces républiques. [...] La Russie sait parfaitement ce que représentent le séparatisme et le terrorisme. La Russie en a fait l'expérience et en garde un goût amer, cependant, elle contribue aujourd'hui au séparatisme dans les petites républiques". (Paihas, 08.08).

Les journalistes estiment que les actions décisives de Mikhaïl Saakachvili, qui a donné l'ordre d'attaquer Tskhinvali, ont été sous tendues par la protection d'un "sage conseiller" occidental et que le conflit a été organisé, selon eux, en vue de "gâcher la fête" des Jeux olympiques de Pékin. "Quelle était donc la raison de ce "sage conseiller" pour recommander au guide du peuple géorgien d'attaquer Tskhinvali? [...] On dit que le conseiller supposé de Saakachvili ne peut pas "supporter" la Chine. Si les actions militaires coïncident avec le début des Jeux olympiques, les bulletins d'information commenceront par la description des hostilités. Alors, personne ne remarquera le début des Jeux olympiques. Par conséquent, l'intégrité territoriale de la Géorgie et le peuple de l'Ossétie du Sud sont devenus les victimes d'une simple opération publicitaire destinée à neutraliser les Jeux olympiques de Pékin." [...] Il faut rendre hommage au pragmatisme et au cynisme de "l'ami expérimenté" du guide du peuple géorgien: il n'est pas donné à tout le monde de parvenir à utiliser en tant que monnaie d'échange les ambitions des uns et les vies des autres". (Tourkmenskaïa iskra, 10.08).

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