Revue de la presse russe du 9 septembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Novye izvestia

Moscou ne peut assurer le retour des réfugiés géorgiens en Ossétie du Sud

La Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye a commencé à étudier la plainte déposée par la Géorgie pour "nettoyage ethnique" en Ossétie du Sud, Tbilissi exige également que le retour des Géorgiens dans leurs foyers soit assuré, lit-on mardi dans le quotidien Novye izvestia.

Moscou est également intéressé par le retour des réfugiés, mais il est peu probable que cela soit possible dans la situation actuelle, compte tenu de l'apparition bien compréhensible de tendances anti-géorgiennes chez les Ossètes.

Tbilissi aborde avec un grand optimisme la perspective de ce procès. "Nous avons toutes les raisons d'espérer un verdict juste de la part du Tribunal de La Haye, car la Géorgie peut fournir des preuves irréfutables des cas de nettoyage ethnique qui ont eu lieu en Ossétie du Sud, a affirmé le ministre géorgien de la Réintégration Temour Iakobachvili. Ce qui importe pour nous, ce n'est pas de punir la Russie d'une façon ou d'une autre, notre principal souci concerne le retour des réfugiés dans leurs foyers."

Nombreux sont ceux en Géorgie qui espèrent que Moscou contribuera au retour des réfugiés. "Quelle que soit la décision du Tribunal de la Haye, la Russie devra régler le problème des déplacés en provenance d'Ossétie du Sud, a expliqué le politologue géorgien Paata Zakareïchvili. C'est une sorte de test pour le contingent militaire qui se veut être un contingent de maintien de la paix. C'est, pour la Russie, le seul moyen d'éviter d'être accusée de nettoyage ethnique".

La Russie est face à un choix difficile: d'une part, elle doit montrer qu'elle rétablit rapidement et habilement le calme en Ossétie du Sud, de l'autre, les fonctionnaires et les parlementaires russes ont essayé jusqu'à présent de prouver que les Géorgiens et les Ossètes ne pouvaient pas vivre ensemble, afin que tout le monde reconnaisse l'indépendance de cette république.

A présent, les hommes politiques russes tentent d'intégrer ces deux thèses à leur position. "Que la décision du Tribunal de la Haye suive la loi à la lettre, ou qu'elle s'avère être le résultat d'un arrangement politique, dans tous les cas, la Russie doit, à mon avis, faire tout son possible pour assurer aux Géorgiens le retour à une vie paisible en Ossétie du Sud, a indiqué Alexeï Ostrovski, président du comité pour les Affaires de la CEI (Communauté des Etats indépendants) de la Douma (chambre basse du parlement russe). Effectivement, nous avons d'abord affirmé que les Géorgiens et les Ossètes ne pouvaient pas vivre ensemble, mais il était alors question d'une cohabitation au sein d'un Etat unique. Au niveau des gens, il n'existe aucun problème dans les rapports entre ces peuples".

"Les villages géorgiens ayant été dévastés, il est peu probable que les Géorgiens veuillent y retourner, estime Alexeï Malachenko, du Centre Carnegie de Moscou. Cela sera peut-être possible plus tard, lorsque les plaies auront un peu cicatrisé, mais pas aujourd'hui."

Nezavissimaïa gazeta

Moscou a évalué le préjudice causé à l'économie de la Géorgie

Les autorités russes ont rendu publiques les premières évaluations approximatives du préjudice causé à la Géorgie au cours de l'opération de "contrainte à la paix", lit-on mardi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

D'après les données du ministère russe des Affaires étrangères, rien que les pertes directes de la Géorgie en matière d'infrastructure ont constitué un milliard de dollars, soit environ 8% du PIB du pays. Cette somme coïncide avec les évaluations citées auparavant par Tbilissi. Les experts qualifient cependant ce chiffre d'exagéré: Moscou exagère l'efficacité de l'action destructrice de sa machine de guerre, et Tbilissi veut obtenir des alliés des sommes importantes pour les employer à la reconstruction.

Leonid Grigoriev, directeur de l'Institut de l'énergie et des finances, ne croit pas que les pertes subies par l'économie géorgienne s'élèvent à un milliard de dollars. "Notre ministère des Affaires étrangères a cité les évaluations géorgiennes qui suscitent des doutes, car les calculs géorgiens sont incompréhensibles, et la Géorgie a probablement inclus dans les pertes civiles des ouvrages comme, par exemple, une route détruite menant à l'une de ses bases militaires, a déclaré l'expert. Les pertes militaires de la Géorgie sont importantes, mais si l'on fait abstraction des ouvrages militaires et du matériel de guerre, il est évident que les pertes civiles directes de l'économie sont très insignifiantes, ce qui a été confirmé par les Européens eux-mêmes, qui avaient supposé qu'elles seraient bien plus grandes".

De l'avis de Leonid Grigoriev, bien qu'il soit encore impossible d'évaluer les pertes dans les villages situés dans la zone du conflit entre les villes de Gori et de Poti, il est évident que les militaires n'ont détruit dans ces deux villes que quelques ouvrages. "Seules quelques maisons de Gori situées près de la base militaire ont été endommagées, alors qu'on a bien vu que le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a donné des conférences de presse dans de luxueuses salles tantôt à Gori, tantôt à Poti, ville dans laquelle rien n'a été détruit, où seules des vedettes militaires ont été coulées", a-t-il rappelé.

N'importe quel conflit conduit inévitablement à la réduction de toute activité économique, mais les images de la télévision ont témoigné que le port de Poti n'avait pas cessé de fonctionner au moment de la présence des chars russes dans cette ville, a affirmé l'expert.

"Les principales zones de développement de la Géorgie n'ont pas été touchées, c'est pourquoi je prévois plutôt des reports, mais pas d'annulation pour toute une série de projets", a résumé Leonid Grigoriev.

Gazeta

Gaz: le Kazakhstan et la Russie pourraient faire front commun en Europe

Le Kazakhstan envisage sérieusement d'acheter au détail avec Gazprom des actifs gaziers en Europe, a déclaré Timour Koulibaïev, président de l'association KazEnergy (qui regroupe les organisations des secteurs pétrogazier et énergétique kazakhs), lit-on mardi dans le quotidien Gazeta.

Gazprom n'a ni confirmé, ni démenti cette information, en expliquant que l'achat en commun au détail d'actifs gaziers en Europe n'était, pour l'instant, qu'un souhait exprimé par la partie kazakhe, et non une réalité objective.

Timour Koulibaïev n'est pas seulement une éminente personnalité dans la politique et l'économie du Kazakhstan, il est aussi le mari de Dinara, l'une des filles du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev. Il occupait auparavant le poste de premier vice-président du monopole kazakh du pétrole et du gaz KazMunaïGaz. D'après les données de Forbes, sa fortune dépasse 2 milliards de dollars. Les experts locaux affirment que Timour Koulibaïev a de bonnes chances d'assumer à l'avenir le poste de président.

Ces paroles de l'un des hommes les plus riches et les plus influents du Kazakhstan pourraient, en réalité, n'être qu'un ballon d'essai. En effet, la Russie et le Kazakhstan sont en train de négocier le prix du gaz kazakh qui sera livré en 2009 à l'Ukraine en passant par la Russie. Le Turkménistan et l'Ouzbékistan ont déjà convenu avec Gazprom que le prix serait établi selon la formule européenne, déduction faite des frais de transport, de la marge du monopole russe et des taxes à l'exportation. Aucune entente avec le Kazakhstan n'est encore intervenue. Si elle intervient, le souhait d'Astana d'acheter des actifs énergétiques en Europe pourrait être l'une des concessions possibles que pourra se permettre Gazprom en réponse à la loyauté d'un des principaux producteurs de gaz dans la région.

Cependant, il est peu probable que le Kazakhstan se borne au rôle de fournisseur de ressources. En matière de développement de son activité, KazMunaïGaz prévoit, de même que Gazprom, de parvenir jusqu'au consommateur final. Mais, en raison de la situation géographique du pays, il est peu probable qu'il puisse se passer de l'aide de la Russie, en tout cas, concernant l'Europe.

Les experts estiment qu'un tel partenaire sera utile pour Gazprom. "Agissant de cette façon, Gazprom peut atténuer quelque peu les positions des pays européens à son égard. Il montrera qu'il n'est pas en situation de monopole sur le marché, qu'il est prêt à partager avec ses partenaires éventuels", a déclaré Mikhaïl Zak, chef de la direction analyse de la compagnie d'investissement Veles Kapital.

Alexandre Chatilov, directeur général adjoint du Centre de conjoncture politique de la Russie, partage l'avis de son collègue: "Les entreprises kazakhes sont accueillies en Europe de façon plus loyale que Gazprom. C'est pourquoi on peut parler d'une tentative d'exploiter le facteur image. Il est difficile de faire des prévisions sur les résultats de ce partenariat avec le Kazakhstan, mais cette information peut s'avérer utile".

Gazeta.ru/Vremia novosteï/Rossiïskaïa gazeta.

La Russie répondra à la présence de navires de l'OTAN en mer Noire

En novembre prochain, le Venezuela accueillera un groupe de navires de guerre russes avec le croiseur à propulsion nucléaire Piotr Veliki à sa tête, lit-on mercredi dans les quotidiens Gazeta.ru, Vremia novosteï et Rossiïskaïa gazeta.

Officiellement, les navires russes se dirigent vers Caracas pour prendre part à des manoeuvres dans la région. La semaine dernière, le président russe a cependant menacé les Etats-Unis d'envoyer des bateaux russes dans la mer des Caraïbes.

Possédant deux réacteurs nucléaires de type KN-3 et un équipage de 655 personnes, le Piotr Veliki est entré en service en 1998. L'armement de ce croiseur est l'un des plus puissants au monde. Il est équipé de missiles antinavires Granit, du système de défense antiaérienne S-300F, du système de défense antiaérienne autonome embarqué Kinzhal, ainsi que du système de missiles sol-air Kashtan et du système d'artillerie de 130 mm AK-130, d'une portée de 22 km.

"Du point de vue du droit international, l'organisation de tels exercices navals à proximité de l'Amérique latine est tout a fait justifiée, a expliqué à Rossiïskaïa gazeta Edouard Baltine, ancien commandant de la Flotte de la mer Noire. Un pays a le droit de passer des accords avec tout autre pays sur ce qu'il veut, y compris sur l'organisation de manoeuvres dans ses eaux territoriales ou dans des eaux neutres".

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a assuré à Vremia Novosteï: "Il n'est encore question d'aucune manoeuvre, mais d'une escale du groupe de navires dans un port vénézuélien à des fins d'approvisionnement, ce qui est caractéristique de n'importe quelle flotte dans le cas d'un long voyage". "On dit que la Russie cherche des points d'appui pour renforcer son influence militaire dans différentes régions du monde. On nous accuse de mener un jeu géopolitique. C'est complètement faux. Nous sommes contre la confrontation et contre un retour à la logique du passé. Nous n'allons pas du tout vers cela", a-t-il ajouté.

L'expert militaire Vladimir Evseïev estime quant à lui que ces manoeuvres sont directement liées à l'aggravation des relations entre la Russie et l'Occident. "Il s'agit d'une déclaration extrêmement forte", a-t-il affirmé à Gazeta.ru. "Premièrement, ce sont des manoeuvres conjointes avec le Venezuela, dont la politique est manifestement antiaméricaine du point de vue de Washington. Deuxièmement, la présence du Piotr Veliki dans la mer des Caraïbes donne à comprendre aux Américains que leur territoire est lui aussi vulnérable. Troisièmement, la Russie montre par là-même qu'elle voudrait améliorer ses relations avec beaucoup de pays de la région, proches du Venezuela, c'est pourquoi la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie par le Nicaragua n'est pas l'effet du hasard".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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