Revue de la presse russe du 11 septembre

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MOSCOU, RIA Novosti

RBC Daily

L'Occident prépare le remplacement du président géorgien

Les nuages continuent de s'accumuler au-dessus du président géorgien, lit-on jeudi dans le quotidien RBC Daily.

Au cours de débats sur la récente guerre en Géorgie, des représentants du Pentagone et de la chambre des représentants du Congrès ont, en fait, reconnu que c'était Tbilissi qui avait lancé les hostilités en attaquant l'Ossétie du Sud. Dans le même temps, l'OSCE a rappelé au leader de la "révolution des roses" les irrégularités enregistrées au cours des élections législatives du 21 mai. Se rendant compte du danger d'une confrontation avec Moscou, Washington a probablement décidé de remplacer ce "malencontreux" président par un politique pro-occidental ayant une réputation irréprochable.

"L'administration américaine est prête à remplacer Mikhaïl Saakachvili: les rapports avec la Russie sont plus importants pour Washington que la personnalité du leader de la Géorgie. La démission de Saakachvili permettra de reprendre un dialogue normal avec Moscou. C'est très important pour George W. Bush, car il ne veut pas rester dans l'histoire des Etats-Unis comme le président qui a "perdu" la Russie", estime Anatoli Outkine, directeur du Centre d'études internationales de l'Institut des Etats-Unis et du Canada de l'Académie russe des sciences.

Un rapport publié mercredi par l'OSCE au sujet des nombreuses irrégularités qui ont entaché les élections législatives du 21 mai dernier en Géorgie témoigne également de la préparation d'un "remaniement à Tbilissi". Le compte rendu publié aussitôt après les élections ne mentionnait pas cela: les observateurs n'avaient pas mis en doute le caractère "démocratique" des élections géorgiennes. "L'OSCE modifie rarement ses jugements portés sur tel ou tel événement. Il s'avère que les irrégularités constatées en Géorgie étaient connues, mais que tout le monde a préféré les passer sous silence", a indiqué une source au sein d'une des représentations européennes de l'OSCE.

Il semble que l'Occident soit prêt à sacrifier le président géorgien: puisqu'il ne s'est pas acquitté du rôle qui lui avait été réservé, il va se retrouver dans une "décharge" politique.

Nezavissimaïa gazeta

L'OTAN pousse le Kazakhstan à soutenir la Géorgie

Lors de sa visite de deux jours au Kazakhstan qui débute aujourd'hui, le secrétaire général adjoint de l'OTAN Claudio Bisogniero pourrait proposer à Astana de participer au programme de l'Alliance visant à soutenir la Géorgie et l'Ukraine sur le plan énergétique, affirme jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta, se référant à des sources au gouvernement kazakh.

L'ambassadeur américain au Kazakhstan John Ordway a publiquement exprimé ces jours-ci le souhait de voir Astana occuper une position tranchée sur la situation dans le Caucase du Sud. "Les Américains veulent que le Kazakhstan soutienne la Géorgie, a déclaré Dossym Satpaïev, directeur du Groupe kazakh d'évaluation des risques. Moscou attend également qu'Astana occupe une position nette, mais bien évidemment différente. Se trouvant entre le marteau et l'enclume, le Kazakhstan s'en tiendra, autant que possible, à une politique de neutralité".

Le président Noursoultan Nazarbaïev s'est prononcé en faveur des mesures prises par la Russie en vue de garantir la stabilité dans la région, mais il ne semble pas pressé de reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.

"Pour faire une telle proposition au Kazakhstan, il faut avoir des arguments convaincants. Astana doit savoir ce qu'il recevra en échange. Mais, pour l'instant, ce n'est pas le cas", a souligné M. Satpaïev. Noursoultan Nazarbaïev a déclaré qu'il n'était pas contre les itinéraires alternatifs de transport de ressources énergétiques, "s'ils sont avantageux du point de vue économique". Le projet Odessa-Brody-Plotsk proposé par l'Ukraine n'est pas avantageux sur le plan économique pour le Kazakhstan, estime l'expert. "En ce qui concerne l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, son attrait a diminué, car le niveau des risques politiques et en matière d'investissement dans la région s'est accru. Même l'Azerbaïdjan essaie de réorienter une partie de ses ressources énergétiques en direction de la Russie", a ajouté Dossym Satpaïev.

Le Kazakhstan qui a investi environ 2 milliards de dollars dans l'économie de la Géorgie a misé sur une infrastructure de transport qui lui permettrait d'exporter des produits vers les marchés extérieurs, avant tout, du pétrole brut. Cependant, il faut bien comprendre que son principal partenaire n'était pas la Géorgie, mais l'Azerbaïdjan, avec lequel il a une frontière maritime commune. Les projets de coopération entre Astana et Bakou prévoyaient d'exporter des hydrocarbures par la Caspienne et de construire des raffineries de pétrole sur le territoire azerbaïdjanais.

"Les risques éventuels liés aux investissements dans l'économie géorgienne seront compensés par les nouvelles possibilités qui s'ouvrent en Azerbaïdjan. Je ne suis pas sûr que l'OTAN puisse attirer le Kazakhstan de son côté. L'économie du Kazakhstan, comme celle de l'Azerbaïdjan, est telle qu'elle permet d'agir sans protecteurs extérieurs", a indiqué Ajdar Kourtov, expert de l'Institut russe d'études stratégiques.

Kommersant

Après les étrangers, les résidents quittent le marché russe

Un nouveau recul du marché américain des valeurs a eu hier des répercussions dans le monde entier, et ce sont à nouveau les indices russes qui ont le plus baissé, lit-on jeudi dans le quotidien Kommersant.

A présent, les investisseurs étrangers ne sont plus les seuls à vendre leurs actifs, les résidents eux-mêmes transfèrent leurs capitaux en dehors du pays en cherchant à sauver ce qui peut encore l'être. Selon les analystes, l'Etat pourrait placer sous son contrôle des actifs attrayants sous prétexte de soutenir le marché.

"Le pessimisme des investisseurs a augmenté avec l'affaire Mechel, le conflit des actionnaires de TNK-BP et l'escalade du conflit en Géorgie", indique Oleg Jelezko, partenaire exécutif du groupe de compagnies d'investissement Da Vinci Capital.

Les statistiques financières témoignent que ce sont à présent les résidents qui sont pris de panique. "Les échanges de devises augmentent vertigineusement ces derniers temps: cela veut dire que, dans les conditions de l'affaiblissement considérable du rouble à cause de l'intervention trop tardive de la Banque de Russie dans la situation, les résidents ont cédé à la panique et vendu tout, en achetant des dollars", explique Evgueni Nadorchine, analyste de la banque Trust. De l'avis de Valeri Essaoulenko, directeur général du groupe de conseil NeoCenter, on vendra même ce qui n'aurait jamais été vendu dans d'autres conditions, et beaucoup de ventes seront effectuées au rabais.

Les résidents ne se bornent pas à se débarrasser de leurs titres et à acheter des devises, ils transfèrent également leurs capitaux en dehors du pays. Cette situation inquiète la Banque de Russie qui a instamment recommandé aux organisations de crédit d'accorder une attention particulière aux opérations de transfert de sommes d'argent par des personnes morales-résidentes vers des comptes ouverts dans des banques du Kazakhstan, de Moldavie, d'Estonie, de Lettonie et de Chypre.

"Il a semblé pendant un certain temps que les schémas de fuite de capitaux du pays avaient été fermés, mais ils fonctionnent toujours. Le non-retour des recettes provenant de l'exportation et le prépaiement de l'importation sont particulièrement répandus".

Pendant que les investisseurs étrangers et les résidents quittent le marché russe, l'Etat va pouvoir profiter des actifs bon marché, prévoient les experts. "Les compagnies et corporations publiques comme VTB ou Rostekhnologuiï ont actuellement un moyen relativement civilisé d'acheter des actifs bon marché", ce qui sera accueilli non pas comme une "renationalisation de velours", mais comme un soutien au marché", a déclaré Alexandre Zakharov, directeur du département des opérations sur le marché des valeurs de la compagnie financière Métropole. Selon lui, l'Etat pourrait placer sous son contrôle un grand nombre d'entreprises, ce qui suscite des appréhensions chez certains investisseurs. "D'ailleurs, la situation actuelle est telle que certains actifs ne peuvent intéresser personne, sauf le gouvernement", estime-t-il.

Gazeta.ru

Russie-OPEP: Moscou souhaite un dialogue régulier

La Russie souhaite un dialogue plus étroit avec l'OPEP et pourrait commencer pour cela à livrer des armements très modernes dans certains pays du Proche-Orient, en échange de leur soutien, lit-on mercredi dans le quotidien Gazeta.ru.

La Russie n'est pas membre de l'OPEP mais assiste depuis longtemps aux réunions de l'organisation en qualité d'observateur. Cette fois, Moscou a envoyé à la conférence du cartel à Vienne l'influent vice-premier ministre Igor Setchine. C'est la première fois que la délégation russe est conduite par un responsable gouvernemental d'un tel niveau.

Selon le directeur adjoint du Centre des technologies politiques Alexeï Makarkine, la proposition de Moscou de passer à un dialogue régulier est une démonstration des intentions russes destinée à l'Occident. "Le Kremlin veut montrer qu'en cas d'aggravation des relations avec les Etats-Unis et l'Europe il peut prendre une position plus sévère qu'aujourd'hui, explique-t-il. La Russie n'a pas l'intention d'adhérer à l'OPEP (à cause des quotas limitant l'extraction de pétrole), mais elle voudrait créer un mécanisme fonctionnel de coordination et de consultation avec le cartel en utilisant son statut d'observateur."

"La politique de Washington, qui baisse sciemment les prix du pétrole, provoque actuellement un certain mécontentement dans de nombreux pays, même en Arabie Saoudite, allié fiable des Etats-Unis, a indiqué Dmitri Abzalov, expert du Centre de conjoncture politique. C'est pourquoi la Russie a toutes les chances d'obtenir le soutien nécessaire. Dans cette optique, l'organisation d'une session de l'OPEP à Moscou est sans doute un geste à destination des pays qui s'opposent aux Etats-Unis".

Selon M. Abzalov, la Russie a de quoi intéresser ses alliés potentiels au sein de l'OPEP. "Il s'agit de projets dans le domaine de l'infrastructure et de la métallurgie, qui intéressent beaucoup les pays du Proche-Orient, ainsi que de la coopération militaire et technique, estime-t-il. Le fait est que l'armement que les Etats-Unis livrent au Proche-Orient est loin d'être des plus modernes, ce qui suscite le mécontentement de pays comme l'Irak, l'Iran et l'Arabie Saoudite, dans un contexte où l'industrie militaire israélienne se développe de façon constante. En particulier, nos systèmes de défense antiaérienne sont manifestement plus compétitifs que leurs équivalents américains".

Selon Dmitri Abzalov, la Russie pourrait donc commencer à livrer des armements afin d'obtenir ce qu'elle veut: une augmentation des prix mondiaux du pétrole.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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