Revue de la presse russe du 12 septembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta

Gaz: l'Azerbaïdjan veut concurrencer Gazprom sur les marchés européens

Les projets de Bakou de commencer à effectuer des livraisons directes de gaz à l'Europe ont été soutenus hier par la Grèce, les fonctionnaires azerbaïdjanais espèrent que le gaz caspien pourra bientôt faire concurrence au gaz russe, alors que les experts russes en doutent, lit-on vendredi dans le quotidien Gazeta.

Selon le ministre grec du Développement Christos Folias, à terme la Grèce pourrait devenir pour l'Azerbaïdjan la porte de l'UE. Les bases de ce processus seront jetées prochainement avec la signature d'un accord à quatre entre l'Azerbaïdjan, la Turquie, la Grèce et l'Italie sur le transport du gaz de la Caspienne en Europe.

Le gisement de Shah Deniz (ses réserves constituent 1.200 milliards de m3) servira de base de ressources pour la mise en oeuvre des ambitions gazières de Bakou. Le gaz sera transporté en Grèce par le territoire de la Turquie, par le gazoduc sud-caucasien (Bakou-Tbilissi-Erzurum) et celui de Karacabey-Komotini (qui relie les systèmes de transport du gaz de la Turquie et de la Grèce). En 2011, lorsque le gazoduc Poséidon (passant par le fond de l'Adriatique du port grec de Stavrolimenas jusqu'au port italien d'Otrante) sera mis en service, le gaz azerbaïdjanais commencera à être livré à l'Italie.

En ce moment, le principal exportateur de gaz vers la Grèce et l'Italie n'est autre que Gazprom (avec respectivement 80 et 25% de parts de marché). Mais Bakou est certain que le gaz de la Caspienne peut faire concurrence au gaz russe. Selon les fonctionnaires azerbaïdjanais, dans les années à venir, le gaz caspien pourrait conquérir environ 30% du marché grec (environ un milliard de m3). L'Azerbaïdjan est également prêt à livrer à l'Italie environ 8 milliards de m3 de gaz par an.

Compte tenu de l'aspiration de l'Europe à diversifier les livraisons, Bakou réussira probablement à atteindre ses objectifs, affirment les experts. Mais cela n'entraînera pas de réduction substantielle de la part de Gazprom sur le marché italien.

"Bien que l'Azerbaïdjan possède des réserves gazières considérables (environ 1.500 milliards de m3), pour l'instant, il est certainement incapable d'exporter d'importants volumes de gaz. Entre 2009 et 2015, la république pourra exporter vers l'Europe au maximum 10 milliards de m3 par an", indique Svetlana Savtchenko, directrice du département des projets d'investissement de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsiï. D'après elle, de tels volumes de livraison ne représentent pas une grave menace pour les positions de Gazprom sur les marchés européens.

"Cependant, plus l'Europe aura de fournisseurs, même peu importants, plus Gazprom verra s'éroder sa position de monopole", souligne l'expert.

Gazeta

Affichage: pour JC Decaux, le leadership mondial passe par la Russie

La corporation News Outdoor Russia a officiellement annoncé jeudi à ses employés un changement de propriétaire: Rupert Murdoch, patron de la News Corporation, vend son département russe d'affichage au français JC Decaux, l'un des leaders mondiaux dans ce domaine, lit-on vendredi dans le quotidien Gazeta.

Les experts ne sont pas enclins à attribuer cette décision du magnat anglo-saxon aux récentes perquisitions effectuées dans la compagnie.

La transaction est évaluée à plus d'un milliard de dollars, dont une partie sera couverte par la cession d'actions JC Decaux à Rupert Murdoch (la compagnie française prépare pour cela une émission supplémentaire). On ne sait pas encore quelle part obtiendra la News Corporation.

D'après les experts, Murdoch avait décidé de vendre cet actif russe bien avant les récentes perquisitions intervenues dans la compagnie. Comme l'a expliqué Andreï Berezkine, directeur de la société d'études Espar-analitik, le marché de l'affichage publicitaire extérieur progresse à des cadences accélérées dans le monde entier, tandis qu'en Russie la part de la publicité extérieure s'est stabilisée, et accuse même une tendance à la baisse. M. Murdoch n'a certainement pas manqué de le constater.

Avec cette acquisition, les Français visent autre chose. Comme l'affirme Vladimir Evstafiev, vice-président de l'Association russe des agences de communication (AKAR), le rachat de News Outdoor Russia leur permettra de devenir leaders mondiaux du secteur. "Et ce, sans parler des positions de leader que la compagnie occupera sur le marché russe", ajoute Andreï Berezkine. JC Decaux travaille depuis trois ans sur le marché ukrainien où elle est également numéro un, a poursuivi l'expert.

La part de News Outdoor sur le marché russe de l'affichage urbain est actuellement d'environ 20%. Les analystes estiment que JC Decaux a des chances de pouvoir la porter à 35%. Un système d'attribution par enchères des supports publicitaires est en vigueur en Russie depuis le 1er juillet dernier. "A présent, un petit opérateur ne pourra plus concurrencer les poids lourds du secteur. Les sociétés se retrouvent dans une situation pas très égalitaire. Les petits opérateurs soupçonnent les grands acteurs d'avoir imposé cette loi à la Douma (chambre basse du parlement russe)", a expliqué Andreï Berezkine au quotidien Gazeta. D'ailleurs, Sergueï Jelezniak, ancien directeur général de News Outdoor Russia, est actuellement député de la Douma.

Izvestia

Mer Noire: l'OTAN montre sa faiblesse mais effraie la Russie

L'apparition de navires des pays de l'OTAN dans la mer Noire représente une nouvelle preuve de l'impuissance politique et militaire de l'Alliance, lit-on vendredi dans le quotidien Izvestia.

Malheureusement, la Russie interprète toujours ce genre de signaux à l'inverse. Moscou préfère ignorer le fait que l'OTAN diminue très rapidement son potentiel de guerre, et que l'élargissement de l'Alliance à l'Est se solde par un affaiblissement et non par un renforcement du bloc. La Russie refuse également de voir que les pays de l'Europe continentale envoient en Afghanistan des contingents très limités, et que les Anglo-Saxons sont par conséquent incapables de mener deux guerres en même temps (en Irak et en Afghanistan). Les événements en Géorgie n'ont fait que confirmer ces conclusions.

Il est naturel que tous les pays de l'Alliance atlantique aient unanimement pris le parti de la Géorgie. Tbilissi n'a cependant reçu aucune aide militaire de l'OTAN lors de la guerre russo-géorgienne. Il n'a été question d'aucune livraison d'armement, ni évidemment d'aucune intervention directe dans les combats. L'OTAN n'a même pas pu adopter de résolution plus ou moins cohérente sur les événements en Géorgie.

La composition de l'escadre de l'OTAN qui est entrée en mer Noire après la fin de la guerre a été une nouvelle preuve de l'incapacité de l'Alliance.

L'OTAN possède d'immenses forces navales, incomparables avec la Flotte russe de la mer Noire. Elle compte pas moins de 17 porte-avions, dont aucun n'est cependant entré en mer Noire. Aucun avion n'a non plus atterri sur les aérodromes de la Turquie, de la Bulgarie ou de la Roumanie, laissant l'escadre sans aucune couverture aérienne. Ce fait, à lui seul, témoigne qu'elle n'a pu effectuer aucune pression réelle sur la Russie.

En envoyant une telle escadre vers la Géorgie, l'OTAN a en fait montré, à la Russie, qu'elle était impuissante et tentait tant bien que mal, au minimum, de ne pas perdre la face.

Cela valait-il la peine pour la Russie de faire un tel tapage à propos de ce groupe insignifiant de navires? On se demande bien quelle menace peut représenter cette escadre. 3-4 porte-avions avec leurs formations, autant de groupes opérationnels de navires lance-missiles et une dizaine d'escadrilles d'avions sur des aérodromes de pays riverains de la mer Noire: voilà qui aurait pu inquiéter. La Grande Russie s'est cependant alarmée à cause d'un "tigre de papier": un seul destroyer (le reste de l'escadre est composé de frégates, ayant un potentiel relativement limité en cas de combat naval et pratiquement inexistant contre des objectifs côtiers). On ne peut qu'espérer que cette peur finisse, un jour, par passer.

Par Alexandre Khramtchikhine, de l'Institut d'analyse politique et militaire.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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