Revue de la presse russe du 23 septembre

S'abonner
MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Moscou et Kiev resteront "amis et partenaires"

Le 1er octobre correspond à la date limite pour présenter la demande de retrait du Traité d'amitié, de coopération et de partenariat entre la Russie et l'Ukraine, rappelle mardi le quotidien Kommersant.

En dépit de nombreux griefs réciproques, Moscou et Kiev envisagent toutefois de le prolonger par défaut, pour une nouvelle période de dix ans.

Il était facile de prédire que l'Ukraine et la Russie, en fin de compte, ne pousseraient pas l'affaire jusqu'à rompre un "grand" traité, un tel dénouement présentant des avantages pour les deux parties.

Pour Kiev, ce document a une grande valeur, avant tout parce qu'il contient la confirmation juridique de la reconnaissance par Moscou de l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières actuelles. Cela suffit pour faire reculer tant les partisans de l'indépendance que les importants hommes d'affaires qui ont appris depuis longtemps à profiter des instruments de la souveraineté afin de promouvoir leurs propres intérêts commerciaux.

L'Ukraine n'est pas un pays balte. Dans son mouvement vers l'Occident, elle ne s'est jamais assigné la tâche de couper définitivement tout lien avec la Russie, et c'est pour cette raison notamment que l'Ukraine ne peut l'emporter dans ce conflit sans avoir une perspective précise d'adhésion à l'UE et à l'OTAN. Bien au contraire, elle a essayé de préserver à l'Est tout ce qui n'éclipse pas la priorité de son intégration euro-atlantique, mais aussi de plaire à Berlin et Bruxelles, grâce justement aux perspectives de coopération avec la Russie.

En ce qui concerne la Russie, pour elle, la décision de ne pas "faire basculer la barque" paraît également optimale. Juste après le conflit avec la Géorgie, la révocation officielle de la reconnaissance de la Crimée en tant que territoire ukrainien aurait entraîné de nouvelles complications dans les relations avec l'Occident, à la seule différence que Kiev n'aurait pas eu à convaincre qui que ce soit de son attachement à la paix et de l'agressivité de sa voisine. Et quelles que soient les divergences qui règnent au sein de l'Europe, personne ne sait quelle aurait été sa réponse.

La question relative au stationnement de la Flotte russe de la mer Noire à Sébastopol aurait alors acquis une nouvelle dimension. D'un point de vue juridique, il n'y a aucun lien direct. Mais on sait que les accords réclamés par la Russie portant sur la flotte ont été échangés contre le "grand" traité. Le retrait de la Russie de celui-ci aurait pu représenter une modification radicale des circonstances et servir de fondement pour la dénonciation par l'Ukraine de l'ensemble de la base juridique de la présence de la Flotte russe de la mer Noire en Crimée, et ce, avec des conséquences très dangereuses.

Enfin, l'utilisation du traité en tant que levier destiné à empêcher l'adhésion ukrainienne à l'OTAN n'est plus d'actualité aujourd'hui. Les hommes politiques kiéviens ont déjà eux-mêmes, sans la moindre intervention de la part de Moscou, tout fait pour ne pas profiter du Plan d'action pour l'adhésion à l'Alliance, au moins jusqu'aux élections présidentielles.

Vedomosti, Gazeta

Gazprom en phase de pénétrer le marché américain du gaz

L'expansion de Gazprom en Amérique latine ne cesse de s'accélérer: le géant russe pourrait lancer son premier site de production de gaz liquéfié à l'étranger au Venezuela, lit-on mardi dans les quotidiens Gazeta et Vedomosti.

Certains experts estiment que la coopération avec d'autres fournisseurs de gaz aiderait le monopole russe à pénétrer le marcher américain.

Gazprom a annoncé hier la signature d'un mémorandum avec la société publique vénézuélienne Petroleos de Venezuela (PDVSA) sur le projet d'exploitation du gisement Blanquilla Oeste y Tortuga. Ce dernier est considéré comme la troisième phase de l'autre grand projet Delta Caribe Oriental, dont la valeur totale atteint 20 milliards de dollars (chaque phase compte ses propres participants). Le lancement de la troisième phase est prévu pour 2016. Les partenaires de Gazprom, qui possède 15% du projet, sont PDVSA (60%), l'italien Eni (10%), le malaisien Petronas (10%), ainsi que Energias de Portugal (5%), indique un responsable du géant russe. Cette phase du projet coûtera 6,41 milliards de dollars.

Selon Vitali Krioukov, analyste du groupe d'investissement Kapital, la troisième phase du projet Delta Caribe Oriental a été très peu étudiée et exige des investissements considérables dans la prospection et l'extraction du gaz, tout comme dans la construction du site de liquéfaction du gaz. "Ces investissements sont très risqués et pourraient ne pas se justifier en cas d'aggravation de la situation sur le marché", ajoute-t-il.

Alexandre Chtok, directeur du département Due Diligence de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsiï, estime que Gazprom devrait trouver un moyen d'attirer les fonds nécessaires pour ce projet, qui ouvre des perspectives très favorables au monopole russe: "Gazprom peut désormais compter sur le marché américain du gaz liquéfié, compte tenu du fait que les Etats-Unis sont l'importateur numéro un du gaz vénézuélien. De plus, Gazprom se rapproche de plus en plus de la réalisation de son projet de création d'une sorte d'OPEP du gaz".

M. Chtok indique qu'il est peu probable que dans la situation actuelle Washington veuille acheter du gaz à Gazprom, mais le géant russe pourrait pénétrer le marché américain en créant une coalition avec le Venezuela et d'autres pays exportateurs de pétrole.

Les analystes soulignent que le projet vénézuélien rapproche Gazprom d'un vieux rêve: participer à l'élaboration d'un projet de construction d'un système transcontinental de pipelines en Amérique latine qui réunirait le Venezuela, le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, le Paraguay et la Bolivie en un réseau énergétique commun.

Vedomosti, Vremia novosteï

Moscou remboursera Astana pour ses pertes dues à la guerre en Géorgie

La Russie remboursera les pertes encourues par le Kazakhstan en raison de la guerre en Géorgie au moyen d'investissements dans son économie, indiquent mardi les quotidiens Vedomosti et Vremia novosteï.

La société Mechel y investira environ 1 milliard de dollars. La firme a lancé un complexe minier aménagé sur le gisement de minerais de chrome Voskhod à l'occasion du forum russo-kazakh pour la coopération des régions frontalières organisé à Aktioubinsk avec la participation de huit régions du Kazakhstan et de seize régions russes.

Le président russe, Dmitri Medvedev, a souligné qu'il examinait une fois par mois avec [son homologue kazakh] Noursoultan Nazarbaïev la coopération sur la scène internationale, et le leader kazakh a confirmé de son côté que les deux Etats occupaient des positions semblables, notamment au sujet de la Géorgie.

Le jour de l'arrivée de Medvedev, le ministre kazakh de l'Agriculture Akylbek Kourichbaïev a annoncé l'abandon du projet de construction d'un terminal de céréales dans le port géorgien de Poti. Cette décision est liée "aux problèmes internationaux, à la situation en Géorgie", a-t-il reconnu.

Il s'agit d'une deuxième mauvaise surprise pour Tbilissi de la part d'Astana au cours de ces dernières semaines. La compagnie publique KazMunaïGaz, propriétaire des réseaux de gaz de Tbilissi, avait précédemment décidé de s'abstenir de construire une raffinerie de pétrole à Batoumi. D'ailleurs, cette décision s'expliquait officiellement par le manque de terrain propice à la construction d'une grande entreprise et non par des aspects politiques.

Avant le début du conflit armé, la Géorgie s'attendait à une croissance économique à deux chiffres (12,4% l'année dernière). Le FMI, qui prévoyait que la croissance du PIB géorgien atteindrait 9% cette année, a rabaissé son pronostic à 3,5%.

"Des circonstances de force majeure ont entraîné la réduction des investissements. Les différents domaines attrayants de l'économie, tels que la construction et les transports, présentent désormais de grands risques", a expliqué à Vremia novosteï l'expert géorgien Gueorgui Khoukhachvili. Selon lui, "il ne reste qu'à espérer que la nouvelle administration américaine ne rejettera pas les promesses faites par les actuels dirigeants des Etats-Unis qui se sont engagés à accorder à la Géorgie une aide d'un montant d'un milliard de dollars". Les autorités géorgiennes espèrent obtenir une assistance internationale à hauteur de 3 à 4 milliards de dollars.

La Géorgie était la seule, avec la Russie, à bénéficier des investissements kazakhs, indique Andreï Grozine de l'Institut des pays de la CEI, et le Kazakhstan était le deuxième investisseur en Géorgie après les Etats-Unis (entre 2 et 2,5 milliards de dollars au cours de ces 5 à 6 dernières années), investissant en premier lieu dans les transports et l'énergie. La Russie a donc prouvé qu'elle était capable de transformer l'infrastructure géorgienne en un tas de ruines en l'espace de quelques jours seulement, résume l'expert.

Gazeta.ru

Anatoli Tchoubaïs prend la tête de Rosnano

Sur décret du président russe Dmitri Medvedev, Anatoli Tchoubaïs a pris la tête du groupe public russe des nanotechnologies (Rosnano), lit-on mercredi dans le quotidien Gazeta.ru.

L'ancien patron d'Electricité de Russie (RAO EES Rossii) affirme qu'en 2015 le niveau des ventes des nano-produits atteindra 1 billion de roubles (27,1 milliards d'euros). Les experts estiment que la nomination de Tchoubaïs est liée à son aptitude à trouver des compromis avec les groupes concurrents.

L'ancien chef de RAO EES aime les gros chiffres: en 2008 sa gestion a rapporté 1 billion de roubles (27,1 milliards d'euros) d'investissements privés à l'énergétique russe et en 2012 le programme d'investissements dans ce secteur devrait se chiffrer à 4,3 billions de roubles (116,5 milliards d'euros). Le volume des ventes de la nano-industrie russe devrait égaler le chiffre d'affaires actuel des compagnies énergétiques anciennement rattachées à RAO EES, a affirmé M. Tchoubaïs. Pour le moment, le budget fédéral n'a alloué que 130 milliards de roubles (3,5 milliards d'euros) à Rosnano, créé en juillet 2007.

Les experts ne sont pas d'accord quant aux perspectives de travail d'Anatoli Tchoubaïs en qualité de PDG de Rosnano. "Au sein de ce groupe public on verra s'aggraver la lutte entre deux groupes influents pour les ressources fédérales: l'un dirigé par Tchoubaïs, l'autre par les frères Kovaltchouk", estime Dmitri Abzalov, expert du Centre de conjoncture politique.

Mikhaïl Kovaltchouk est le directeur de l'Institut Kourtchatov et membre du conseil de surveillance de Rosnano, tandis que son frère Iouri Kovaltchouk est copropriétaire de la banque Rossia. Les deux frères sont considérés comme des amis proches de Vladimir Poutine.

Il est cependant tout à fait possible que M. Tchoubaïs ait été nommé pour équilibrer les intérêts de ces différents groupes de pouvoir et d'affaires. "Tchoubaïs pourra probablement trouver un compromis entre des personnes différentes, car il a déjà réussi par le passé à s'entendre avec de nombreux et fervents opposants à la reforme énergétique, notamment avec les gouverneurs et les actionnaires minoritaires de RAO EES", indique Alexeï Makarkine, directeur adjoint du Centre des technologies politiques.

Selon M. Makarkine, l'objectif d'Anatoly Tchoubaïs consisterait à former un mécanisme réel de partenariat entre l'Etat, la science et les investisseurs privés, qui pourrait par la suite devenir un exemple de fonctionnement pour de tels groupes publics. L'équipe de Rosnano restera la même, mais M. Tchoubaïs pourrait y introduire certains de ses compagnons de l'époque de la réforme de RAO EES, ajoute-t-il.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала