Revue de la presse russe du 25 septembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Vremia novosteï

Moscou-Washington: Téhéran peut dormir tranquille

On sait désormais que le premier gagnant dans les discussions houleuses russo-américaines autour de la Géorgie est l'Iran car la dispute entre les deux grandes puissances lui offre du temps supplémentaire pour réaliser son programme nucléaire.

A présent, Téhéran peut ainsi se consacrer à cette tâche sans craindre l'introduction éventuelle de nouvelles sanctions internationales.

Moscou a renvoyé l'ascenseur à Washington, qui s'était violemment opposé à la politique russe dans le Caucase, et a pratiquement gelé leur coopération en matière de règlement du problème iranien en rejetant la demande américaine de convoquer d'urgence une réunion des Six (Russie, Etats-Unis, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) afin d'étudier le dossier nucléaire iranien au niveau des ministres des Affaires étrangères. Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, "l'état actuel du programme nucléaire iranien ne nécessite pas de prendre des mesures extraordinaires".

Jusqu'à présent, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté trois séries de sanctions contre l'Iran: en décembre 2006, en mars 2007 et en mars 2008. Ces mesures visaient à limiter les activités financières et économiques internationales de Téhéran et à empêcher les responsables Iraniens s'occupant du programme nucléaire de quitter le pays. Néanmoins, ces mesures n'ont pas poussé l'Iran à suspendre ses activités nucléaires qui, comme le soupçonnent les Etats-Unis et l'Union européenne, pourraient revêtir un caractère militaire.

"Appeler l'Iran à respecter les exigences de la communauté internationale en le menaçant de sanctions est une cause perdue, estime Nina Mamedova, chef du département de l'Iran à l'Institut d'études orientales de l'Académie russe des sciences. Les Etats-Unis continueront à insister sur un durcissement de la position à l'égard de l'Iran, bien qu'il n'existe guère de leviers de pression sur Téhéran. L'introduction de sanctions sur les exportations de pétrole iranien pourrait être la seule solution véritablement efficace, mais le reste du monde n'acceptera sans doute pas une telle mesure".

Ces derniers temps, certains signes portent à croire que l'administration Bush pourrait opter pour la retenue, non seulement en raison de l'inefficacité des pressions exercées sur Téhéran, mais également par volonté d'obtenir le soutien actif de la Russie dans le règlement du problème afghan. Si Islamabad, préoccupé par les tentatives américaines pour étendre la zone des hostilités contre les talibans aux zones frontalières du Pakistan, décide de cesser de coopérer avec les Etats-Unis, la Maison Blanche sera obligée d'obtenir l'assentiment de la Russie pour utiliser plus activement son infrastructure, en premier lieu certains pipelines et voies ferrées.

"Les troupes des Etats-Unis et de leurs alliés n'ont jamais obtenu de résultats tangibles dans la lutte contre les talibans, a souligné Ajdar Kourtov, expert de l'Institut russe d'études stratégiques. Déjà fin 2001, ceux-ci avaient été déclarés vaincus, et pourtant, ils ont continué d'agir sur l'ensemble du territoire du pays et ont même élargi leurs activités". Dans de telles conditions, échanger l'Iran contre l'Afghanistan semble être une variante tout à fait acceptable pour les Etats-Unis.

Kommersant

Russie-Venezuela: une coopération assez limitée

Le président vénézuélien Hugo Chavez rencontrera aujourd'hui son homologue russe Dmitri Medvedev à Orenbourg pour soutenir la Russie face à la Géorgie et probablement faire certaines déclarations antiaméricaines.

Etant donné que Hugo Chavez a déjà accompli la plupart de ses objectifs économiques lors de sa visite en Chine, il est possible qu'il utilise son voyage en Russie pour se préparer aux prochaines élections, qui s'avèreront probablement difficiles.

Pékin et Caracas ont annoncé qu'ils allaient essayer d'augmenter le fonds commun pour le développement économique et social crée il y a un an, dans lequel la Chine devrait à nouveau investir 4 milliards de dollars et le Venezuela 2 milliards. Chavez a promis d'augmenter les exportations de pétrole en Chine jusqu'à 500.000 barils par jour en 2009 et jusqu'à 1 million en 2011. Le vénézuélien PDVSA et le chinois Sinopec ont signé un accord portant sur la construction de trois raffineries de pétrole en Chine et une au Venezuela. Pékin devra également construire trois grands pétroliers. Compte tenu de l'ampleur de ces projets, n'importe quelle forme de coopération que Moscou proposera à Chavez semblera sans doute peu intéressante.

Par ailleurs, l'histoire des relations russo-vénézuéliennes montre que Caracas n'attache pas beaucoup d'importance à la coopération économique avec la Russie, hormis en ce qui concerne l'achat d'armements. Ces dernières années plusieurs dizaines de compagnies russes, notamment des sociétés énergétiques, ont essayé, en vain, de lancer des projets au Venezuela. Selon l'ancien député et vice-président du Conseil industriel russo-vénézuélien Vladimir Semago, "dès 2002, on a vu échouer quatre ou cinq grands projets entamés par des compagnies russes au Venezuela". Parmi eux, Technopromexport et Energoprom avaient élaboré des projets de construction de centrales thermiques mais ont dû les annuler malgré une étude de faisabilité détaillée. Silovye machiny (Power Machines) et Rousski aluminiï n'ont pas réussi non plus à s'implanter au Venezuela.

La coopération militaire et technique sera évidemment au programme de la visite du président vénézuélien, cependant tout n'est pas parfait même dans ce domaine: Caracas a l'habitude d'acheter moins de matériel militaire qu'il ne le promet. La semaine dernière lors de négociations avec le vice premier ministre russe Igor Setchine à Caracas, les Vénézuéliens ont déclaré que leur priorité était tout d'abord d'acheter des systèmes de défense antiaérienne (les systèmes de missiles de DCA Tor-M1 et Tor-M2E), puis des avions et en dernier lieu trois ou quatre sous-marins. "Le Venezuela achètera nos sous-marins au plus tôt dans deux ans", a indiqué une source proche de l'industrie d'armement.

La partie russe semble ne pas être prête à accorder à Chavez un crédit pour l'achat d'armements (Caracas comptait sur un prêt de 800 millions de dollars). "En tout cas, il n'existe aucune entente sur les sous-marins", a affirmé une source au milieu banquier.

RBC Daily, Kommersant, Vedomosti

Assassinat de Rouslan Iamadaïev: une guerre entre clans tchétchènes en Russie

L'ancien député et membre du parti Russie unie Rouslan Iamadaïev a été tué hier en plein centre de Moscou.

La raison de cet assassinat reste encore indéfinie. Contrairement à ce qui s'est passé, les experts s'attendaient à ce qu'on s'attaque à son frère Soulim Iamadaïev, ex-commandant du bataillon tchéchène Vostok. Après le succès remporté en Ossétie du Sud, il fut destitué et entra en confrontation directe avec le président tchétchène Akhmad Kadyrov. En Tchétchénie le clan Iamadaïev est considéré comme le seul restant hors du contrôle des autorités locales. Selon les analystes politiques, les autorités fédérales seraient responsables du transfert à Moscou du règlement de comptes entre clans tchétchènes.

Rouslan Iamadaïev a rejoint la liste des Tchétchènes influents assassinés à Moscou dans des circonstances plus au moins similaires. Les résultats des enquêtes sur ces crimes sont pitoyables: pas un seul responsable n'a été trouvé. "On peut établir une certaine analogie avec l'assassinat du commandant du détachement Gorets (Montagnards) Movladi Baïssarov (qui a été abattu en novembre 2006 à Moscou par des policiers tchétchènes). Il avait tout d'abord refusé de se subordonner à Kadyrov, puis s'était manifestement opposé à lui, en faisant notamment quelques déclarations médiatiques, a affirmé Oleg Orlov, chef du centre russe de défense des droits de l'homme "Mémorial". Cependant, les personnes sont souvent tuées pour porter préjudice à leurs ennemis. Il n'est pas exclu que le meurtre d'Iamadaïev ait été organisé par quelqu'un qui souhaite ébranler les positions de Kadyrov. Je pense que les enquêteurs adopteront bientôt cette théorie comme hypothèse principale ".

"Khalid (le surnom tchétchène de Rouslan Iamadaïev) était le cerveau de l'opposition à Kadyrov, a indiqué un des amis proches des frères Iamadaïev. Soulim possède une influence réelle, mais il a toujours obéi à son frère. Tuer Khalid signifie neutraliser Soulim pour un certain temps afin de l'assassiner un peu plus tard".

Selon le président du groupe Merkator Dmitri Orechkine, ce nouveau meurtre d'un Tchétchène à Moscou prouve que la vie en Russie devient de plus en plus "caucasienne", ce qui est tout à fait naturel, étant donné que "le modèle de l'ordre établi par les autorités fédérales".

Selon M. Orechkine, Moscou a eu tort de donner carte blanche au président tchétchène. "Si le Kremlin ne peut pas lui payer 1,5 - 2 milliards de dollars par an, Kadyrov visera la souveraineté, estime-t-il. Il saisira les puits de pétrole et nationalisera les compagnies pétrolières. Et cela pourrait arriver très bientôt. La Russie ne pourra pas s'y opposer, car il n'y existe même plus de structures fédérales de force. Vostok se trouve de plus en plus oppressé et le reste des siloviki (représentants des structures de force) sont sous les ordres de Ramzan (Kadyrov)".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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