Revue de la presse russe du 29 septembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta.ru

La Russie construira des réacteurs nucléaires au Venezuela

Le Venezuela a accepté la proposition russe d'entamer une coopération en matière de construction de réacteurs nucléaires.

Moscou et Caracas ont déjà mis en place un groupe de travail approprié, a annoncé dimanche le président Hugo Chavez. Le projet sera confié à la compagnie russe Atomstroyexport, chargée également de construire la centrale nucléaire de Bouchehr en Iran, un autre "pays voyou". Si Caracas ne laisse pas les observateurs de l'AIEA pénétrer sur le site, la construction entraînera des problèmes avec les Etats-Unis, avertissent les spécialises.

Atomstroyexport, principal maître d'oeuvre russe dans le domaine de la construction d'ouvrages nucléaires à l'étranger, confirme l'existence d'ententes en la matière avec Caracas. Cette même société sera chargée de la mise en oeuvre du projet. "Il est encore prématuré d'en parler concrètement", a confié à Gazeta.ru Irina Essipova, chef du service de presse d'Atomstroyexport. "Etant le seul pays à avoir mis en exploitation deux réacteurs de nouvelle génération à l'étranger au cours de ces quinze dernières années, nous avons formulé notre proposition et celle-ci a été acceptée, a-t-elle fait remarquer. Nous attendons le moment opportun pour entamer le travail".

La coopération dans le domaine nucléaire est complétée par la création d'un consortium russo-vénézuélien chargé d'investir des milliards de dollars dans la mise en valeur de gisements pétroliers et gaziers au Venezuela. Il réunira le vénézuélien PDVSA, le géant Gazprom ainsi que les russes Lukoil, TNK-BP et Rosneft. Le consortium devrait débuter ses activités au Venezuela puis dans d'autres régions d'Amérique latine.

Les deux pays ont intensifié leur coopération dans le domaine militaire, ce que Chavez a qualifié de moyen "d'équilibrer l'influence américaine dans le monde". Début septembre, des chasseurs russes ont été envoyés au Venezuela pour participer à des exercices conjoints: il s'agissait de leur premier vol en Amérique latine depuis la fin de la guerre froide. Des manoeuvres conjointes des flottes russe et vénézuélienne devraient également avoir lieu avant la fin de l'année en mer des Caraïbes. La coopération avec le Venezuela, ainsi qu'avec Cuba et le Nicaragua, s'approfondit sur toile de fond de la détérioration des relations entre Moscou et Washington.

Ce projet nucléaire au Venezuela préoccupe l'administration américaine, aux yeux de laquelle Chavez représente l'adversaire le plus important de l'hémisphère occidental. D'ailleurs, note Pavel Zolotarev, directeur adjoint de l'Institut des Etats-Unis et du Canada de l'Académie russe des sciences, bien que le problème de prolifération des technologies et matériaux nucléaires soit très délicat pour les Etats-Unis, les travaux de création de cette centrale nucléaire au Venezuela n'entraîneront sans doute pas de crise comparable à celle en Iran. "Il n'existe aucune limitation concernant le nucléaire civil, à l'exception d'une seule exigence: tous les travaux doivent être effectués en respectant les normes de l'AIEA, indique l'expert. Des complications avec Washington pourraient intervenir uniquement dans le cas où Caracas refuserait de laisser les spécialistes de l'AIEA visiter ses sites, comme le font l'Iran et la Corée du Nord".

RBC Daily

Gazprom s'implante en Italie

Le russe Gazprom et les italiens A2A et Iride ont signé un accord portant sur la création d'une coentreprise sur le marché gazier italien.

En 2009 le volume des livraisons de Gazprom atteindra 900 millions de m3. Les experts estiment, que grâce à cette nouvelle entreprise conjointe le géant russe pourrait élargir sa part du marché italien du gaz de plus de 40%.

Le droit de nommer le président du conseil d'administration de cette coentreprise appartient à Gazprom, celui de choisir le directeur exécutif reste à A2A.

Les compagnies ont également signé un accord à long terme sur permettant à Gazprom de livrer du gaz à cette nouvelle entreprise. Il entrera en vigueur le 1er octobre, sera valable jusqu'à 2022 et pourra même être prolongé de 5 ans. Le volume des livraisons de gaz se chiffrera d'abord à 900 millions de m3 par an, mais il pourrait s'accroître dans les années à venir.

Gazprom essaye depuis longtemps d'augmenter sa part du marché gazier italien, mais il n'a obtenu que très récemment des résultats notables. Il y a deux semaines le géant russe a reçu l'autorisation de la Commission européenne d'acheter la compagnie énergétique Enia Energia en coopération avec l'italien Enia S.p.A. et l'autrichien Centrex Europe Energy & Gas AG. Gazprom n'a pas encore rempli toutes les formalités relatives à cette transaction, mais a déjà préparé le nouveau marché.

Cette coentreprise accordera en fait à Gazprom un accès direct au consommateur italien, estime Svetlana Savtchenko, directrice du département des projets d'investissement de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsiï. Et l'Italie est un des marchés les plus attrayants pour Gazprom, car le prix de vente au détail du gaz y est l'un des plus élevé d'Europe. Aujourd'hui le monopole russe ne vend directement aux consommateurs italiens qu'un peu plus de 2 milliards de m3 du gaz. Cette coentreprise devrait permettre à Gazprom d'augmenter sa part du marché italien du gaz de plus de 40%, fait remarquer Mme Savtchenko.

Les revenus des livraisons de Gazprom en Italie pourraient augmenter de 35 à 70 millions de dollars. Le chiffre final dépendra de si la coentreprise arrive à vendre du gaz directement à la population. Malgré la création de cette entreprise conjointe, le niveau des livraisons directes de gaz de Gazprom en Italie restera assez faible, c'est-à-dire qu'elles représenteront moins de 15% de tout le marché italien, indique Svetlana Savtchenko.

Selon l'analyste du groupe d'investissement Kapital Vitali Krioukov, cette nouvelle coentreprise pourrait générer un revenu annuel de 700 à 800 millions de dollars grâce à la vente de 900 millions de m3 de gaz. Si ce volume d'hydrocarbures était vendu à la frontière italienne et non sur le marché intérieur, les revenus seraient deux fois moins importants.

Gazeta

La Russie se dotera d'ici 2020 d'un système unifié de défense aérienne et spatiale

Le chef suprême des armées russes Dmitri Medvedev, intervenant vendredi lors d'une réunion des commandants des régions militaires à Orenbourg, a rendu publiques les principales directions de développement des Forces armées d'ici à 2020.

Mais le président n'a fait que glisser sur la principale nouveauté: un système unifié de défense aérienne et spatiale, capable de protéger le pays contre une attaque de missiles ou terroriste, devrait être mis en place en Russie d'ici douze ans.

L'Etat-major général des Forces armées a perçu la déclaration du chef suprême des armées comme le début d'un processus d'adhésion des Troupes spatiales, représentant actuellement une arme à part entière, à la structure de défense antiaérienne, faisant partie de l'armée de l'air. Il n'est pas exclu qu'une structure indépendante soit créée sur la base des Troupes spatiales et du système de défense antiaérienne et que l'armée de l'air soit dissoute.

"Il est davantage probable que le système de défense antimissile de Moscou constitue une structure séparée, mise en liaison avec les troupes radiotechniques et les troupes de défense sol-air puis transformée en une formation importante avec des éléments déployés au Sud, en Extrême-Orient et dans d'autres régions du pays", a estimé l'un des responsables du ministère de la Défense.

L'ancien chef d'Etat-major principal des Troupes de missiles stratégiques Viktor Essine a expliqué qu'à la différence des Etats-Unis, la Russie n'avait pas la possibilité de déployer des éléments de son système antimissile en dehors de son territoire. "Même si l'on considérait Cuba ou le Venezuela comme d'éventuels emplacements pour les antimissiles russes, ceux-ci seraient incapables d'atteindre les pas de tir situés dans le Nord des Etats-Unis. Pour y parvenir, il faudrait construire des installations antimissiles au Kamtchatka et à Sakhaline", a-t-il précisé.

Selon M. Essine, il est très onéreux et inefficace de couvrir l'ensemble du territoire russe d'éléments du système antimissile. Il suffirait, en revanche, d'équiper les grandes villes, les centres industriels du pays et les endroits où sont basées les forces nucléaires stratégiques antimissiles. "Ni le budget national ni le Fonds de stabilisation ne suffiront pour assurer une protection à cent pour cent, a relevé l'expert. Il nous importe de montrer à l'adversaire potentiel que nous sommes prêts à nous défendre et que nous sommes capables de riposter, quel que soit le scénario des événements qui se déroulent. C'est une dissuasion stratégique que nous cherchons à développer".

"La Russie occupe une position ferme, selon laquelle il ne faut pas militariser l'espace et mettre en orbite des systèmes d'armes. Tant que les Etats-Unis ne le feront pas, la Russie n'enverra pas d'armes dans l'espace", a souligné le spécialiste.

Dans le même temps, il a fait savoir que la Russie possédait suffisamment de technologies lui permettant de mettre en orbite des armes de destruction puissantes dans des délais très courts.

Kommersant

Gazprom Neft et TNK-BP accusés de détenir le monopole

Le Service fédéral de politique antimonopole (FAS) a révélé les premiers résultats des enquêtes ouvertes pour non-respect de la concurrence sur le marché des produits pétroliers: Gazprom Neft et TNK-BP ont été jugés coupables.

Gazprom Neft et TNK-BP, qui représentent 22% de l'industrie pétrolière russe, ont été accusés d'exercer un monopole et pourraient perdre 2% de leurs recettes en 2007. C'est la première fois que le Service fédéral met une amende à une compagnie pétrolière, calculée sur la base de son chiffre d'affaires sur le marché russe. Le jugement relatif à Rosneft et Lukoil, qui contrôlent 40% des raffineries, sera prononcé en octobre.

Selon les fonctionnaires, ces compagnies ont fixé des prix trop élevés et créé des conditions discriminatoires pour les entreprises extérieures. Les prix des produits pétroliers pour leurs propres filiales sont considérablement différents des prix pour les clients extérieurs, explique le directeur adjoint du FAS Anatoli Golomolzine. Selon le Service fédéral, Gazprom Neft a commis ces violations dans l'ensemble des secteurs du marché des produits pétroliers: celui de l'essence, du kérosène d'aviation, du gazole et du mazout, tandis que TNK-BP ne s'est attaqué qu'aux marchés de l'essence et du kérosène.

Le FAS pourrait infliger une amende à ces compagnies, représentant entre 1 et 15% de leurs recettes en 2007 dans les domaines où des violations ont été commises, indique M. Golomolzine. Il s'agit des premières amendes calculées à partir du chiffre d'affaires sur le marché russe car jusqu'à présent elles ne concernaient que certaines régions. Selon le responsable du FAS, le montant de cette amende ne sera connu qu'au cours du mois d'octobre.

La loi limite l'amende à 2% de la recette totale. Dans le cas de Gazprom Neft l'amende pourrait se chiffrer à 8,7 milliards de roubles (237,2 millions d'euros) au maximum, et celle de TNK-BP ne dépassera pas 8 milliards de roubles (220 millions d'euros).

Anatoli Golomolzine indique que le FAS pourra se limiter à une amende minimale, or Gazprom Neft ne reconnaît pas ses torts et souhaite contester toutes ces accusations. TNK-BP quant à lui affirme qu'il agit dans le cadre de la concurrence libre et tentera de le prouver au FAS.

D'autre part, ces compagnies pétrolières ont la possibilité d'augmenter les prix pour leurs filiales afin de déjouer les accusations du FAS et que leurs bénéfices ne soient pas consolidés, affirme Denis Borissov de la compagnie d'investissement Solid. Par ailleurs, le FAS n'arrive pas toujours à faire valoir ses décisions devant la justice, estime Valeri Nesterov de Troïka Dialog.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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