Revue de la presse russe du 5 novembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Rossiïskaïa gazeta

Présidentielle américaine: un événement majeur pour la Russie

L'élection d'un nouveau président aux Etats-Unis et le départ de l'administration Bush revêtent une importance colossale pour Moscou, indique mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

L'angoisse s'accroît car les élections du 4 novembre se sont déroulées sur fond de rhétorique antirusse accentuée, caractéristique ces derniers temps des interventions des élites politiques américaines.

"La Russie aura du mal à coopérer avec le nouveau président des Etats-Unis, quel qu'il soit. Ceci est dû en premier lieu au fait que c'est dorénavant la Russie que l'establishment américain présente comme un ennemi, et non plus le monde islamique, comme le faisait l'administration Bush", affirme Evgueni Mintchenko, directeur de l'Institut international d'expertise politique. 

Les experts sont convaincus que dans la définition de sa politique vis-à-vis de Moscou, Barack Obama accordera davantage d'attention aux problèmes de politique intérieure russe, notamment au pluralisme politique et à la liberté d'expression.

Dans le même temps, les experts estiment qu'il aurait été plus facile [pour la Russie] de s'entendre avec les républicains, qui sont pragmatiques par nature. Barack Obama, lui, bien qu'il n'ait pas de raisons personnelles de haïr la Russie, est un homme dont on ne sait qu'attendre. "Il sera difficile de travailler avec Obama, car c'est un idéaliste [...] Mais compte tenu de son âge, il lui sera plus facile qu'à John McCain, un homme âgé, d'entrer en contact avec le président russe Dmitri Medvedev", estime Evgueni Mintchenko.

Le député russe Andreï Kokochine, qui a plusieurs fois participé à des négociations avec des représentants de l'administration américaine, affirme que les relations russo-américaines, après l'arrivée d'une nouvelle équipe à la Maison Blanche, seront marquées dans les premiers temps par les retombées de la crise financière. "Cette fois-ci, c'est la situation économique et financière qui dictera l'ordre du jour dans les relations russo-américaines".

Kommersant

Ukraine: la Russie au coeur de la lutte pour le pouvoir

Si les chaines de télévision russes n'ont pas ruiné l'indépendance ukrainienne au cours des 17 années passées, pourquoi est-il tellement important d'interdire aujourd'hui leur diffusion en Ukraine?

Pourquoi est-il nécessaire d'interdire les chaînes russes précisément au moment où l'on cherche à savoir, si les autorités ukrainiennes ont vendu des armes à la Géorgie, au détriment, qui plus est, "de son potentiel de défense"? Il est possible que cela s'explique par le fait que les dirigeants ukrainiens n'ont ni le courage, ni le sens des responsabilités suffisant pour faire face au futur drame.

Dans les mois à venir, le pays pourrait, sans exagération, se heurter à des défis économiques, comparables à la crise du début des années 1990. Il est temps de réfléchir aux mesures visant à prévenir une grande vague de mécontentement social. Il ne sera pas facile pour l'Ukraine de parvenir à une stabilisation macroéconomique même en cas d'octroi par le FMI du crédit évoqué de 16,5 milliards de dollars, c'est pourquoi une partie des compagnies ukrainiennes fera certainement faillite, augmentant le taux de chômage. De plus, l'inflation dans le pays était déjà considérable avant la crise: les prix des produits alimentaires ont augmenté de plus d'un tiers l'année dernière, alors que le paquet de mesures anticrises adopté prévoit de geler le salaire minimum. En 2009, l'Ukraine devra faire face à une nouvelle augmentation des prix du gaz russe, tandis que les prix des métaux, principal produit exporté par l'Ukraine, risquent de subir une forte baisse. En outre, la corruption s'aggrave (le pays occupe actuellement la 134e position dans la liste de Transparency International, alors qu'il était 107e il y a trois ans) et une grande partie de la population a pris l'habitude de vivre à crédit, et aura du mal à y renoncer, notamment les citadins.

On ne peut pas dire cependant que les leaders ukrainiens ne comprennent rien à la situation, ils ont tout simplement d'autres priorités. Viktor Iouchtchenko tente d'écarter Ioulia Timochenko à n'importe quel prix, cette dernière garde obstinément ses positions, et le personnage-clé de l'opposition, Viktor Ianoukovitch, se délecte de son état d'"heureux troisième", qui n'a aucune envie de prendre le pouvoir dans les conditions de la crise.

Il se trouve dans cette situation que les électeurs ukrainiens sont parfois plus sages que leurs dirigeants. Tous les sondages indiquent que la population est contre la tenue de nouvelles élections, qui n'ont aucun sens dans cette situation. Les Ukrainiens se rendent compte que ce n'est pas l'élite politique qui devra payer pour son incapacité à comprendre ce qui est important et ce qui l'est moins.

RBC Daily

Haut-Karabakh: aucun dégel en vue

Les présidents russe, azerbaïdjanais et arménien, Dmitri Medvedev, Ilham Aliev et Serge Sargsian ont signé dimanche à la résidence de Meiendorf, près de Moscou, une déclaration qui tient lieu de premier document sur le cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh depuis 1994, annonce mercredi le quotidien RBC Daily.

La déclaration ne prévoit ni obligations concrètes pour les parties en conflit, ni mécanismes de règlement. Elle pourrait cependant être considérée comme un document historique, car Moscou est arrivé à obtenir l'impossible: persuader les présidents des deux pays de signer en même temps le même texte.

Le Groupe de Minsk de l'OSCE, dirigé par la Russie, la France et les Etats-Unis, s'occupe du règlement du conflit du Haut-Karabakh depuis 15 ans, sans résultat significatif. Les experts affirment cependant que le fait qu'aucune nouvelle guerre n'ait éclaté dans la région peut déjà être considéré comme un succès. Et c'est l'objectif principal du Groupe de Minsk, indique Levon Melik-Shahnazarian de l'Université des relations internationales d'Erevan. "Il importe peu à l'OSCE de savoir qui prendra le contrôle du Haut-Karabakh, s'il sera indépendant ou fera partie de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan ou du Soudan. L'essentiel, c'est qu'il n'y ait pas de guerre, car cette région fournit des ressources énergétiques à tous les pays de l'OSCE", a-t-il expliqué.

En outre, il est probable que cela explique la déclaration inattendue de Matthew Bryza, sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires européennes et eurasiatiques, qui s'est dit satisfait des efforts russes dans ce domaine.

"En fait, chacun trouve actuellement un intérêt à ce que le conflit reste gelé", affirme Alexeï Malachenko, expert du Centre Carnegie de Moscou. "Il n'existe objectivement aucune solution qui puisse satisfaire complètement toutes les parties intéressées, c'est pourquoi il est nécessaire de se réunir et de signer des papiers qui n'ont pas trop d'importance. Cela crée l'illusion très utile que le conflit est en cours de règlement".

Quant à la Russie, elle démontre encore une fois qu'aucun problème de la région ne peut trouver de réponse sans elle, et que c'est Moscou et non Washington ou Paris, le lieu le plus important pour le règlement du conflit. La Russie qui renforce actuellement ses positions dans le Caucase avait besoin d'une nouvelle manifestation de sa puissance croissante, et la déclaration de Meiendorf a été un acte brillant en ce sens.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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