La modernisation des missiles RS-20 Voevoda

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Par Ilya Kramnik, RIA Novosti

Par Ilya Kramnik, RIA Novosti

Les missiles RS 20B et RS 20V (SS-18 selon la classification de l'OTAN) doivent être modernisés, de même que d'autres éléments de l'arsenal nucléaire stratégique. Cette tâche est à réaliser dans les 10 à 15 ans à venir.

Le prolongement de la durée du service des vieux missiles qui équipent toujours l'armée russe implique leur réparation et une certaine modernisation, ce qui nécessite des essais. En cas de succès,  la durée du service de tels ou tels missiles se prolonge.

Les missiles RS-20B et RS-20V, soit 15A-18B et 15A-18M, R-36M UTTH et R-36M2, sont les premiers candidats au prolongement de la durée du service, ce qui s'explique par toute une série de raisons: du perfectionnement technologique permettant à ces missiles de rester en service bien plus longtemps que prévu à la puissance combative. Chaque missile de ce type porte 10 charges de 750 kilotonnes chacune, c'est pourquoi il mérite à juste raison aussi bien l'appellation russe Voevoda que le nom redoutable de Satan qui lui a été attribué par l'OTAN: le SS-18 Satan.

Les troupes balistiques stratégiques russes sont dotées actuellement de 75 missiles R-36M UTTH/R-36M2 portant, au total, 750 charges. Le prolongement de la durée de leur service jusqu'à 30 ans permettra de conserver le groupement de ces missiles au moins jusqu'au milieu de la prochaine décennie. Les R-36M2 plus récents pourront servir jusqu'à la fin des années 2010.

Théoriquement, cette mesure permettra d'améliorer la situation et d'accorder un temps supplémentaire pour la production de nouveaux missiles intercontinentaux balistiques, y compris lourds, capables de remplacer ensuite les missiles Voevoda, comme l'a déclaré Nikolaï Solovtsov, commandant en chef des Troupes balistiques stratégiques russes. Si un nouveau missile est mis au point, on pourra constater que la Russie a su combler toutes les lacunes dans la structure de ces troupes: l'ICBM léger doté de 1 à 3 charges RS-12M2 Topol-M, le missile moyen à six charges RS-24 "Yars", enfin, le missile lourd, successeur potentiel du Voevoda.

Cependant, tous ces plans peuvent échouer, si certaines questions restent sans réponses. Premièrement, il s'agit de la situation concernant les Voevoda. Ces missiles ont été construits à l'usine Ioujmach de Dniepropetrovsk (sud de l'Ukraine) qui produit également les pièces nécessaires pour leur modernisation et le prolongement de leur service. Compte tenu des rapports complexes actuels entre la Russie et l'Ukraine, qui peut garantir les livraisons régulières de ces pièces de Dnieproperovsk et, par conséquent, la combativité des divisions dotées de missiles Voevoda?

La mise au point d'un nouveau vecteur est nécessaire. L'usine Ioujmach a toujours construit des missiles lourds pour les Troupes balistiques stratégiques russes. Une question se pose : quelle usine et quel bureau d'études russes peuvent la remplacer?  La liste des bureaux d'études est courte. Quant aux capacités de production, la construction de missiles d'un nouveau projet nécessitera une extension considérable des capacités des usines existantes. Qui plus est, cette extension doit être assurée dans de brefs délais car la durée de vie des missiles Voevoda n'est pas illimitée.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.

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