Pas de crise dans le domaine spatial

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Par Andreï Kisliakov, RIA Novosti
Par Andreï Kisliakov, RIA Novosti

L'industrie spatiale russe a terminé sans crise l'année 2008. Bien que les vieux problèmes persistent, la situation ne s'est tout de même pas aggravée, ce qui est déjà un succès à l'heure actuelle.

Qui plus est, en dépit de la crise mondiale, la Russie détient toujours la palme dans le domaine des lancements de fusées porteuses. Le 25 décembre, le dernier lancement de 2008 a été effectué: le lanceur lourd Proton a mis en orbite trois satellites de navigation du système GLONASS. Ainsi, les Russes ont effectué l'année dernière le plus grand nombre de lancements dans le monde - 27 (contre 26 en 2007). Il s'agit d'un chiffre record pour l'époque postsoviétique.

Les Américains, en revanche, sont en retard avec 14 lancements dont un (celui de la fusée Falcon-1) s�est soldé par un échec. La Chine a réalisé sept lancements spatiaux dont l'envoi d'un vaisseau habité. Cinq lanceurs européens Ariane-5 appartenant au consortium Arianespace ont été tirés depuis le cosmodrome de Kourou, en Guyane française. Autant de fusées porteuses russo-ukrainiennes Zenit-3SL ont été lancées par des équipes de la compagnie Sea Launch depuis la plate-forme flottante Odyssey installée dans le secteur équatorial du Pacifique.

L'Inde et le Japon ont lancé trois et un engins respectivement. L'Iran a lui aussi tenté de devenir une puissance spatiale, mais il n'y a aucune preuve de ce que Téhéran a réussi à mettre en orbite terrestre quelque engin spatial.

Entre janvier et octobre 2008, 85 satellites ont été mis en orbite, dont 35 par la Russie. Cependant, dans la plupart des cas, cette dernière ne faisait que lancer des engins étrangers, le nombre de satellites russes mis en orbite étant beaucoup plus modeste.

Dans le même temps, en évoquant le leadership russe en matière de lancements spatiaux, on est obligé de se rappeler que le secteur spatial russe continue d'exploiter le potentiel créé il y a déjà cinquante ans. Les appareils construits par l'Union soviétique sont certes très fiables, mais ils ont leurs limites. Il est sans doute temps d'utiliser de nouvelles fusées porteuses, mais il n'y en a pas pour l'instant.

Cependant, on doit concéder que Roskosmos (Agence spatiale russe) a raison de dire que les services de lancement appartiennent à la catégorie des technologies de pointe. L'agence s'apprête à maintenir son leadership dans ce domaine, même dans un contexte de crise mondiale.

Le déploiement du système national de navigation par satellite GLONASS se déroule avec succès. Lors du dernier lancement du Proton, trois nouveaux satellites ont été rajoutés aux 17 déjà placés en orbite. Cela permet d'espérer que les satellites GLONASS couvriront bientôt l'ensemble du territoire russe. En commentant le lancement réussi du 25 décembre 2008, le vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov a déclaré: "Personnellement, je pense qu'il n'y a plus aucun grand problème pour ce qui est de la composante spatiale du système GLONASS. Dans les deux années à venir, nous devront porter notre attention plutôt sur l'infrastructure terrestre de ce système spatial".

Dans ce contexte, il convient de rappeler les succès réalisés sur terre, indispensables pour assurer la mise en oeuvre des vols dans l'espace. Il s'agit ici du perfectionnement de l'infrastructure terrestre destinée à la surveillance spatiale, ce qui permet d'utiliser plus largement les acquis de l'astronautique. Heureusement, ce genre d'activités gagne en popularité chez les étudiants, les gens les plus actifs.

En 2008, trois universités russes (Universités fédérales de Sibérie et du Sud et Université d'Etat de Tioumen) ont ouvert des centres de surveillance spatiale. Ces centres utilisent les technologies de réception et de tri thématique d'images de la Terre vue de l'espace, élaborées par le Centre du génie et des technologies ScanEx. L'observation depuis l'espace de la situation écologique dans différentes régions russes représente l'une des tâches de ces centres universitaires.

D'ailleurs, les activités de ces centres ne portent leurs fruits que si le pays possède une importante constellation de satellites de sondage à distance de la Terre. Malheureusement, peu de succès ont été enregistrés dans ce domaine. Tout de même, les programmes pour 2009 prévoient des lancements de satellites de ce genre. Si les programmes proposés sont mis en oeuvre, la Russie pourra disposer de sa propre constellation de satellites météorologiques d'ici à 2013.

Ainsi, pour continuer de se classer parmi les leaders de l'astronautique, la Russie a besoin de renouveler et de diversifier son parc d'engins.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.

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