Revue de la presse russe du 28 janvier

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Abkhazie: une nouvelle base navale russe pour narguer Tbilissi

Reconnues par la Russie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud entament actuellement l'aménagement de leurs frontières avec la Géorgie, lit-on mercredi dans le quotidien Kommersant.

Les nouvelles frontières des républiques différeront de l'ancienne démarcation administrative. Selon Kommersant, l'Ossétie du Sud obtiendra notamment le district d'Akhalgori ainsi que plusieurs villages situés dans les gorges de Bolchaïa Liakhva et Malaïa Liakhva. Tout cela se soldera inexorablement par un regain de tension entre Moscou et Tbilissi.

L'annonce par les militaires russes du lancement de la construction d'une importante base navale en Abkhazie dès 2009 avait déjà contribué à détériorer la situation.

L'état-major des forces navales russes a confirmé la création en 2009 d'une base militaire russe dans le port abkhaz d'Otchamtchira. Le président abkhaz Sergueï Bagapch n'avait évoqué l'été dernier que deux bases destinées aux forces russes: une dans la vallée de Kodori, dont la construction devrait commencer de zéro, et l'autre à Goudaouta, qui accueillait déjà une ancienne base militaire soviétique.

La déclaration concernant la construction d'une base à Otchamtchira a créé la surprise: les militaires abkhazes estiment qu'il est beaucoup plus simple de créer une telle base à Soukhoumi, qui possède déjà un port maritime. "A Otchamtchira, il faut tout construire de zéro", a expliqué une source au ministère abkhaze de la Défense. "Et la mer ici n'est pas profonde".

L'état-major des forces navales russes confirme que la construction de la base d'Otchamtchira prendra plusieurs années. Les militaires semblent cependant prêts à payer cher pour ce site. "Otchamtchira est une région stratégique importante qui se trouve à deux pas de la frontière avec la Géorgie, ce qui permettra aux navires russes de contrôler les eaux territoriales géorgiennes", a souligné un député du parlement géorgien. "Soukhoumi est moins bien adaptée à ces fins".

Selon Tbilissi, les autorités russes ont non seulement des ambitions stratégiques, mais aussi un intérêt économique sur le plateau continental d'Otchamtchira. "Otchamtchira est un lieu unique, les experts estiment depuis longtemps qu'il pourrait contenir des gisements de gaz et de pétrole", a fait remarquer Alexandre Rondeli, ancien ministre géorgien des Affaires étrangères et président de la Fondation des études stratégiques et internationales. "La Russie n'a apparemment pas assez de ses propres ressources, vu qu'elle aspire à mettre la main sur les nôtres".   

Vedomosti

Un ex-agent allemand pourrait devenir directeur de Gazprom

Le directeur exécutif de Nord Stream Matthias Warnig, ancien agent de renseignement et connaissance du premier ministre russe Vladimir Poutine, pourrait être nommé au nouveau conseil des directeurs de Gazprom, lit-on mercredi dans le quotidien Vedomosti.

Cette information émane d'un fonctionnaire du gouvernement russe, familier du chef de Nord Stream et responsable de Gazprombank.

Gazprom a demandé le consentement de M. Warnig, âgé de 53 ans, à cette nomination qu'il a acceptée, confirme une source dans son entourage. Pourtant, la liste des candidats ne sera dressée qu'à la fin de la semaine (le 30 janvier est la date butoir des demandes) pour être adoptée le 4 février par les directeurs actuels, souligne un des interlocuteurs du journal. La réélection du Conseil des directeurs du géant gazier aura lieu le 26 juin.

M. Warnig, qui a tenté plusieurs fois depuis 2006 d'entrer au conseil du monopole, pourrait remplacer le seul directeur indépendant de Gazprom décédé en novembre, Boris Fedorov, ancien ministre des Finances et fondateur d'UFG, estime une source de Vedomosti.

Ancien employé du département principal du renseignement de la RDA, Matthias Warnig a travaillé dès 1991 en Russie: il a occupé jusqu'à 2005 différents postes à la Dresdner Bank avant d'être nommé en 2006 directeur exécutif de Nord Stream (opérateur de la construction du gazoduc homonyme, dont 51% appartiennent à Gazprom).

Le Conseil des directeurs du monopole n'a subi presque aucune modification au cours des quatre dernières années, la seule modification notable étant le changement de président du conseil en 2008: le président Dmitri Medvedev a été remplacé à ce poste par le premier vice-premier ministre Viktor Zoubkov. Ce dernier posera encore une fois sa candidature, on n'attend aucune surprise, indique le fonctionnaire du gouvernement. L'attaché de presse de Poutine Dmitri Peskov s'est abstenu de tout commentaire: la liste des candidats représentant l'Etat au conseil des directeurs de Gazprom n'est pas encore signée par le premier ministre.

Gazprom a posé au cours de ces deux dernières années cinq candidatures indépendantes: le président de la bourse Saint-Pétersbourg Viktor Nikolaev, le président de MMVB Alexandre Potemkine, le vice-président de Renessans kapital Bob Foresman, le président de l'Union des entrepreneurs et des industriels de Russie Alexandre Chokhine et le directeur scientifique du Haut collège d'économie Evguéni Iassine (aucun d'entre eux n'a été élu au conseil). M. Nikolaiev et M. Foresman indiquent qu'ils ont encore une fois été pressentis et ont donné leur accord. Selon M. Iassine, il a refusé la même proposition.

Gazeta.ru/Vedomosti/RBC Daily

Le candidat du Kremlin élu patriarche de Moscou

L'élection du patriarche de Moscou et de toutes les Russies a été remportée, comme c'est toujours le cas dans la Russie contemporaine, par le candidat soutenu par le Kremlin, notent mercredi les quotidiens Gazeta.ru, Vedomosti et RBC Daily.

Le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad a recueilli 72% des voix des participants au Concile local de l'Eglise orthodoxe russe.

Une élection du chef de la plus importante institution religieuse russe sur le territoire postsoviétique n'a pas pu être négligée par les autorités. Ce n'est pas un hasard si les responsables tant russes qu'étrangers ont manifesté leur intérêt pour l'élection du primat de l'Eglise orthodoxe russe. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, souhaitait que le métropolite Philarète, exarque patriarcal en Biélorussie, soit élu patriarche. Selon des informations officieuses, cette question a même été soulevée au cours de la rencontre de Loukachenko avec le président russe, Dmitri Medvedev, à la mi-décembre.

Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev ont exprimé leur soutien à Cyrille pendant l'obit du quarantième jour célébré à la mémoire du patriarche Alexis II (office religieux spécial organisé pour commémorer les défunts 40 jours après leur mort) à la cathédrale de l'Epiphanie de Moscou, après lequel ils se sont entretenus avec le métropolite. En outre, conformément à une étude de la compagnie Medialoguia, réalisée à la demande de Gazeta.ru, ces derniers temps, Cyrille ne disparaissait pas du petit écran (sur les chaînes nationales), ce qui est un signe manifeste des bonnes grâces des autorités.

Les députés laïcs [au Concile local], membres du parti Russie unie, interrogés à la veille de l'élection par le journal Vedomosti, ne cachaient pas leur intention de voter pour le locum tenens du trône patriarcal, qui serait soutenu par la direction de leur parti et de l'Etat. Ils ont perçu comme un signe de soutien la présence du président à l'office de Noël célébré par le métropolite Cyrille.

"Le pouvoir s'est consolidé autour de Cyrille", a constaté l'analyste politique Evgueni Mintchenko.

Dans son allocution, le patriarche élu a mis l'accent sur les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec le pouvoir. Cyrille a donné à entendre qu'il créerait une nouvelle base juridique consacrant la non-ingérence de l'Etat dans les affaires religieuses et des garanties particulières aux ecclésiastiques.

Les experts estiment que des changements notables pourraient intervenir dans la coopération entre l'Eglise et l'Etat. "Cyrille entretiendra de bonnes relations avec les dirigeants de l'Etat, mais leur rappellera poliment la nécessité de christianiser la politique, l'économie et la vie sociale", a indiqué Viktor Militarev, président de la Fondation Institout razvitia ("Institut de développement").

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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