Revue de la presse russe du 24 février

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MOSCOU, RIA Novosti

RBC Daily

Tbilissi brandit l'Afghanistan pour séduire l'OTAN

Malgré l'échec de son adhésion formelle à l'OTAN, Tbilissi tente toutefois de conforter ses positions au sein de l'Alliance en qualité de maillon de transit vers l'Afghanistan, lit-on mardi dans le quotidien RBC Daily.

Les experts doutent cependant des perspectives d'un corridor géorgien et indiquent que l'OTAN ne possède toujours aucune alternative à l'itinéraire russe vers ce "point chaud".

Selon le ministre géorgien de la Défense David Sikharoulidze, il ne s'agit aucunement de créer en Géorgie une base militaire américaine: Tbilissi est prêt à ouvrir son espace aérien aux avions otaniens se dirigeant vers l'Afghanistan.

En outre, l'espace aérien de la Géorgie ne revêtira d'importance pour les opérations de l'Alliance en Afghanistan que dans le cas où les Etats-Unis et la Turquie se mettent d'accord sur la création à Trabzon d'une base d'appui. Celle-ci est vouée à remplacer le site de Manas, que les Américains devront quitter conformément à une décision du parlement kirghiz.

Les analystes russes considèrent cette évolution comme une grande victoire diplomatique de Moscou. "Une base américaine à Trabzon est bien préférable à une base en Ouzbékistan ou à l'aéroport d'Almaty sur lequel les Etats-Unis ont également négocié avec le Kazakhstan", a déclaré à RBC Daily Vladimir Evseïev, expert du Centre de sécurité internationale de l'Académie des sciences de Russie. Washington n'est parvenu à persuader aucune république de l'ex-URSS d'héberger une base américaine sur son territoire, a-t-il constaté, les liens avec Moscou s'étant avérés plus importants aux yeux des pays d'Asie centrale.

De plus, M. Evseïev doute de l'efficacité d'un corridor de transit via Trabzon et la Géorgie. "Bien que la Turquie soit membre de l'OTAN, elle a récemment commencé à apprécier les charmes d'une politique indépendante", a-t-il fait remarquer. "Il est très probable qu'Ankara impose à Washington des conditions strictes d'utilisation de la future base". La Turquie n'aura en outre aucune envie de se brouiller avec l'Iran, dont l'espace aérien sera traversé par les avions de Trabzon.

Le beau geste des autorités géorgiennes pourrait aussi rester lettre morte. Les Américains ne possèdent aucune alternative au transit via la Russie et les pays d'Asie centrale, d'autant plus que le Tadjikistan et l'Ouzbékistan ont déjà donné leur feu vert au transport de fret américain non militaire vers l'Afghanistan via leur territoire.

Kommersant

Moscou propose une alternative à la Charte de l'énergie

La Russie est disposée à élaborer un nouvel accord sur la coopération énergétique avec l'Union européenne en remplacement de la Charte de l'énergie, qui ne lui convient pas, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

Après avoir admis que la Russie ne ratifierait jamais la charte, Bruxelles s'est mis d'accord avec Moscou il y a deux semaines sur les conditions d'un compromis éventuel. La Russie a donc proposé de créer un nouvel accord énergétique que la Commission européenne à jugé acceptable sous réserve que soient maintenus tous les points principaux de la charte.

C'est le vice-président de la Douma et un des lobbyistes gaziers les plus puissants Valeri Iazev, que la partie russe a chargé de la création d'un forum énergétique euro-asiatique. Selon lui, le nouvel projet devrait réunir les acteurs des marchés gazier, pétrolier, houiller et électrique. Le secteur gazier pourrait être représenté par Gazprom et des compagnies nationales gazières du Turkménistan, du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan et d'autres pays, le transit par Naftogaz d'Ukraine, Beltransgaz, Europolgaz etc., et les consommateurs par E.ON Ruhrgas, OMV, ENI, Total et GDF Suez. Une source bien informée a indiqué qu'E.ON Ruhrgaz avait déjà apprécié favorablement cette idée.

Le groupe des fondateurs pourrait être forme d'ici la mi-mai, alors que l'assemblée constitutive du forum devrait se dérouler d'ici la mi-juillet.

Des sources du Kommersant à Bruxelles estiment que le délai de M. Iazev incommodera l'UE: les élections au Parlement européen auront lieu justement en juin et se solderont par la formation d'une nouvelle Commission européenne. C'est pourquoi toutes les négociations avec la Russie, même les discussions des questions cruciales, seront suspendues pour tout l'été.

Le milieu gazier russe ne nie pas que ce nouveau forum doit accélérer la réalisation de tels projets internationaux de Gazprom que le Nord Stream, le South Stream, Chtokman et d'autres.

Les experts font remarquer qu'une nouvelle organisation destinée à examiner les questions de la sécurité énergétique pourrait en fait être utile, mais sa réalisation se heurtera à de grandes difficultés. "Les initiatives de la Russie suscitent souvent les soupçons de l'Europe et même la jalousie de certains pays", estime Valeri Nesterov de Troïka dialog. "Le niveau de contradictions sur des questions énergétiques a atteint sa limite".

Kommersant

Défense: l'armée russe se dotera de drones israéliens

Le ministère russe de la Défense envisage d'acheter des drones à l'étranger, a déclaré dimanche le chef de l'Etat-major général de l'armée russe Nikolaï Makarov, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

Les experts sont certains qu'il s'agit d'appareils israéliens.

Selon le Kommersant, Israël a accueilli à la fin de novembre une délégation du ministère russe de la Défense, dirigée par le chef de l'armement des Forces armées russes et vice-ministre de la Défense, général Vladimir Popovkine. Les parties ont négocié l'achat des drones israéliens. Le premier vice-président de la Commission militaire et industrielle Vladislav Poutiline avait confirmé fin décembre la possibilité d'un accord sur l'acquisition d'appareils sans pilote avec Israël.

Ayant annoncé l'achat, le chef de l'Etat-major n'a pas dévoilé le nom du producteur en soulignant qu'il s'agissait d'un lot très limité d'appareils. "L'accent sera toutefois mis sur l'achat d'avions sans pilote russes", a souligné Nikolaï Makarov.

"Il n'existe en fait dans ce domaine que deux monopolistes réels: Israël et les Etats-Unis, mais on exclut ce dernier pays pour des raisons évidentes", explique l'expert militaire Vladimir Chtcherbakov. Pourtant, l'acquisition de quelques appareils n'est pas, selon lui, en mesure de rétablir la situation: l'armée russe a besoin de 50-100 drones et d'au moins 10 systèmes de guidage.

Le parc de drones russe est plus qu'obsolète: les concepts des bureaux d'études Toupolev et Iakovlev datent des années 1970-80. Aujourd'hui, quelques dizaines de compagnies et entreprises travaillent au développement d'appareils sans pilote, mais leurs efforts n'ont toujours apporté aucun résultat significatif. Le ministère de la Défense et le Service de protection des frontières ont testé en 2008 des drones russes: presque aucun appareil n'a satisfait aux exigences. De plus, une source au sein du complexe militaro-industriel a indiqué que le Ministère de la Défense a octroyé depuis 1991 plus de 100 millions de dollars aux compagnies russes pour la recherche et le développement dans le domaine de l'aviation sans pilote.

"Les militaires sont actuellement incapables d'assigner à l'industrie la tâche de concevoir des drones", indique le président du Groupe aéronautique unifié (OAK) Alexeï Fedorov. Selon lui, le problème s'explique par le manque d'expérience pratique d'utilisation des drones. C'est pourquoi le ministère se dépêche "en misant sur des drones israéliens", fait remarquer le rédacteur en chef du site UAV.ru Denis Fedoutinov.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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