Revue de la presse russe du 25 février

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MOSCOU, RIA Novosti

Nezavissimaïa gazeta/Kommersant

Minsk vs UE: Partenariat oriental contre non-reconnaissance de l'Abkhazie/Ossétie

L'Union européenne a adressé hier un ultimatum à Minsk: en cas de reconnaissance de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, la Biélorussie sera écartée du programme de "partenariat oriental", qui ouvre la porte au rapprochement avec l'UE, lit-on mercredi dans les quotidiens Nezavissimaïa gazeta et Kommersant.

Les experts biélorusses estiment que le président Loukachenko tentera de maintenir le plus longtemps possible l'équilibre entre l'Orient et l'Occident.

Le sommet constitutif du Partenariat oriental devrait se dérouler le 7 mars. Dans le cadre de l'organisation, l'UE envisage d'octroyer d'ici 2013 350 millions d'euros aux six républiques de l'ancienne URSS (l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine) sous forme d'aide financière supplémentaire.

Les déclarations abruptes des fonctionnaires de l'UE en matière de reconnaissance par Minsk de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie pourraient constituer un nouveau problème dans les relations entre Moscou et Bruxelles. "Il s'agit d'une pression politique ouverte sur un Etat souverain, à savoir la Biélorussie", a indiqué mardi à la presse le représentant permanent de la Russie auprès de l'UE Vladimir Tchijov. "Et c'est à Minsk de choisir comment il faut réagir à cette pression".

Obligé de faire un choix difficile, la Biélorussie s'abstient toujours de répondre directement et de dire si elle va agir contre la volonté de Bruxelles. Quant au président biélorusse, il a fait comme si personne n'exerçait de pression sur son pays. "On ne nous a imposé aucune condition supplémentaire", a déclaré hier Alexandre Loukachenko en commentant la visite de la semaine prochaine du Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune Javier Solana.

L'analyste politique biélorusse Valeri Karbalevitch considère la politique d'équilibre entre l'Orient et l'Occident comme "optimale et pour le moment fructueuse" et estime que M. Loukachenko la suivra le plus longtemps possible. "Une telle politique apporte toujours des résultats", souligne-t-il. Son efficacité est prouvée, selon lui, par l'octroi simultané à la Biélorussie des crédits de la Russie et du FMI.

M. Karbalevitch n'a pu dire quand cette politique d'équilibre cesserait. Selon lui, la volonté de l'UE de "tirer la Biélorussie de la zone d'influence géopolitique de la Russie" est aussi forte que la résolution de Moscou de garder Minsk dans son orbite.

Nezavissimaïa gazeta

Centrale de Bouchehr: la centrale achevée, Téhéran veut croire au lancement

Téhéran, qui attend impatiemment la visite du chef de l'agence fédérale russe Rosatom Sergueï Kirienko, a fixé pour aujourd'hui le "lancement de test" de la centrale nucléaire de Bouchehr, lit-on mercredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La partie russe préfère se contenter d'évoquer une nouvelle étape de pré-mise en service. La centrale est, selon les experts, prête à 95% et la construction s'achèvera d'ici fin 2009.

Selon une source de Nezavissimaïa gazeta au sein du secteur nucléaire, les Iraniens ont précisément besoin de présenter l'opération de mercredi comme un "lancement d'essai du réacteur". "Une telle formule est importante pour leur politique intérieure. Nous ne le réfutons pas. A notre avis, nous n'assisterons cependant aujourd'hui qu'à une réunion de travail entre Sergueï Kirienko et le directeur de l'Organisation de l'énergie atomique de l'Iran et vice-président iranien Gholam Reza Agazade, ainsi qu'à l'introduction des imitations de barres de combustible dans la zone active du réacteur", a-t-il indiqué. Aucune introduction de combustible nucléaire dans le réacteur n'aura lieu aujourd'hui, assure-t-il.

Les experts expliquent que l'introduction des imitations des barres de combustible a pour but de lancer les tests hydrauliques du système. "En réalité, l'installation des imitations est en cours depuis un certain temps", a fait remarquer la source du journal. "C'est un processus assez long. Il est nécessaire de charger 180 barres au total, dont sept ont été déjà placées".

Moscou ne compte pas, selon lui, réaliser un lancement "d'essai", mais un lancement "physique", suite auquel le réacteur commencera à produire de l'énergie, et un lancement "énergétique", au terme duquel l'énergie produite par la centrale commencera à affluer dans le réseau énergétique du pays. La source n'a pas cependant indiqué le délai des lancements physique et énergétique de Bouchehr.

Le président du conseil des directeurs de la compagnie Atompromressoursy, Andreï Tcherkassenko a déclaré que les estimations des experts russes et iraniens concernant l'état d'avancement du site coïncidaient à peu près sur le chiffre de 95%. La construction de la centrale nucléaire devrait s'achever d'ici fin 2009, a-t-il indiqué.

Vedomosti

La crise mettra fin au capitalisme oligarchique en Russie

La crise pourrait se solder par un nouveau repartage de la propriété, dont les paramètres son tellement flous que l'Etat même semble craindre une nationalisation forcée, lit-on mercredi dans le quotidien Vedomosti.

Il est tout à fait probable que la structure variable de possession, d'utilisation et de disposition de la propriété modifie également la configuration même de l'économie et du capitalisme russe. Ce dernier pourrait donc au final cesser d'être oligarchique.

La récente réunion du Conseil d'Etat à Irkoutsk a été un exemple éloquent de l'attitude actuelle envers les oligarques: on a refusé à Oleg Deripaska le soutien financier direct de l'Etat. Premièrement, il en avait déjà bénéficié. Deuxièmement, il reste peu d'argent et l'Etat est naturellement désireux de le dépenser rationnellement, en se basant sur le principe "sauver des gens et pas les compagnies". Aujourd'hui, tous les grands hommes d'affaires qui ont déjà obtenu leurs parts de soldes anticrises en Russie, seront obligés de se satisfaire de ce qu'ils ont reçu, et entrer sur le marché en qualité de concurrents égaux. Bref, la crise détruit le fondement de "crony capitalism", capitalisme de connivence.

Les hauts dirigeants ne sont pas d'humeur à s'occuper des oligarques, d'autant plus que ces derniers sont incapables de contribuer à résoudre le principal problème social, le chômage, qui pourrait devenir un problème politique. Le vice-premier ministre Alexandre Joukov a rapporté hier à Vladimir Poutine que le nombre de chômeurs pourrait atteindre en 2009 2,2 millions de personnes contre le pronostic précédent de 1,6 million. Le total des sans-emploi a atteint 1,807 million encore le 11 février et, compte tenu de la tendance actuelle, il est très probable que les prévisions gouvernementales seront revues à la hausse.

Les oligarques n'étant pas en mesure d'apporter leur aide, l'Etat ne les soutiendra pas. Il a des problèmes plus importants. Et si la stimulation des petites et moyennes entreprises se solde par une modification radicale de la structure de l'économie, personne n'y objectera.

Par Andreï Kolesnikov, chef du Centre de philosophie politique.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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