Espace : des dangers artificiels et naturels

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Par Andrei Kisliakov, RIA Novosti
Par Andrei Kisliakov, RIA Novosti

Il existe au moins un problème spatial, créé par l'homme et lui seul, qui ne laisse pas d'inquiéter le monde de l'astronautique. Il s'agit des débris spatiaux. L'encombrement de l'espace circumterrestre a atteint une telle ampleur que seules des mesures d'urgence adoptées par l'ensemble de la communauté internationale pourront prévenir les collisions dans l'espace et les calamités qui peuvent être provoquées sur la Terre par la chute de fragments de débris spatiaux.

On entend par débris spatiaux tous les objets artificiels et leurs fragments évoluant dans l'espace, qui ne fonctionnent plus et ne pourront plus jamais être utilisés, mais qui constituent un danger pour les engins spatiaux en service, surtout pour les vaisseaux spatiaux habités. Dans certains cas, les débris spatiaux peuvent représenter une menace directe pour la Terre. C'est le cas lors de leur sortie incontrôlée de l'orbite, suivie de leur combustion incomplète dans les couches denses de l'atmosphère et de la chute de débris sur des localités, des ouvrages industriels ou des infrastructures de transport.

Selon des statistiques impartiales, 40 millions de débris de ce type, représentant une masse totale de plusieurs milliers de tonnes, se sont accumulés dans l'espace. La pollution de l'espace extra-atmosphérique préoccupe sérieusement l'ONU. A la mi-février, le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies a confirmé l'importance des Principes directeurs sur la réduction des débris spatiaux. Une résolution sur l'espace propre a été approuvée en décembre 2007 par une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Si les appels internationaux, ou tout simplement la crainte de recevoir sur la tête un "cadeau" spatial produisent leur effet, l'humanité saura se prémunir un jour contre ces débris. Mais il en va autrement des menaces d'une autre nature. Nous pensons ici aux astéroïdes et autres comètes, messagers de l'éternité, qui tentent de s'approcher régulièrement de notre planète.

L'astéroïde Apophis suscite une inquiétude particulière, soulignent les scientifiques. Selon des données affinées, il passera en 2029 à une distance minimale de la Terre. "Avec un tel scénario, ce bloc de 600 m ne promet rien de bon, notamment, pour les plates-formes et les satellites de télécommunications qui seront alors sur une orbite géostationnaire", estime l'astronome russe Sergueï Smirnov. En 2012, l'astéroïde Apophis se rapprochera un peu de la Terre, ce qui permettra de déterminer encore plus précisément quelle sera son orbite en 2029. On se rassure comme on peut.

Par ailleurs, selon les calculs effectués par les astronomes, au moins une des 100 000 petites planètes découvertes depuis la première, en 1801, s'approche chaque jour de la Terre. Mais ce n'est pas tout. Les scientifiques américains ont récemment réussi à percer le secret d'une certaine contradiction qui peut, malheureusement, avoir pour nous des conséquences à la fois très importantes et très tristes. On sait depuis longtemps qu'une nouvelle comète apparaît dans le Système solaire à peu près une fois par an. Compte tenu de la durée de vie moyenne de ce corps céleste, 3 000 comètes, environ, devraient être observées chaque année dans le Système solaire. Or, les astronomes n'en enregistrent que 25.

Les scientifiques disent aujourd'hui avoir réussi à percer le secret de cette contradiction. Cette différence entre les résultats théoriques et les observations pratiques s'explique par le fait que de nombreuses comètes sont invisibles dans la bande optique. Les scientifiques estiment que ces objets apparaissent à la suite de l'évaporation maximale de l'eau dans le noyau d'un corps céleste. L'objet qui reste est trop sombre pour être observé par les télescopes optiques. En conséquence, ces objets invisibles présentent un danger potentiel pour la surface de la Terre.

La récente analyse des cratères, ces "cicatrices" à la surface de la Terre et de la Lune, n'est pas non plus très réjouissante : il est avéré désormais que la plupart d'entre eux résultent d'une collision avec des comètes, précisément.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.

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