Revue de la presse russe du 5 mai

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MOSCOU, RIA Novosti

Vedomosti

Moscou en guerre contre les manoeuvres de l'OTAN en Géorgie

Cinq des 19 Etats membres et partenaires de l'OTAN ont renoncé suite aux persuasions de Moscou à participer aux futures manoeuvres de l'Alliance en Géorgie, lit-on mardi dans le quotidien Vedomosti.

La Russie est cependant moins préoccupée par la représentativité des exercices que par l'idée même de coopération du bloc avec un Etat hostile.

Il est fort probable que la deuxième phase des manoeuvres annuelles de l'OTAN ne prévoira qu'un recours aux armes d'infanterie, aux blindés légers et aux hélicoptères, indique Igor Korotchenko, ancien officier de l'état-major général de l'armée russe et membre du Conseil public auprès du ministère russe de la Défense. C'est pourtant la première phase, celle des états-majors, qui préoccupe la Russie: elle consiste dans l'entraînement de la compatibilité opérationnelle, qui cache selon lui la mise au point d'actions de l'armée géorgienne au sein des forces alliées destinées à combattre les forces russes, affirme-t-il.

L'organisation de telles manoeuvres indique que l'OTAN est prête à fournir à la Géorgie des informations susceptibles d'être utilisées contre la Russie, fait remarquer une source au sein du ministère russe de la Défense.

L'attitude de Moscou envers les exercices de 2008 en Arménie (réunissant 1.100 militaires des 21 pays) avait été tout à fait calme. Concernant les manoeuvres géorgiennes, le président russe Dmitri Medvedev les a qualifiées de "provocation grossière" en soulignant un truisme: on n'organise pas d'exercices sur un territoire ayant été le théâtre d'une guerre.

Certains pays ont renoncé à participer aux manoeuvres. La Lettonie et l'Estonie ont expliqué leur refus en alléguant un manque de personnel. Le Kazakhstan, la Moldavie et la Serbie ont changé d'avis après consultations avec la Russie, a déclaré hier Dmitri Rogozine, représentant permanent de la Russie auprès de l'OTAN.

En avril, la Douma (chambre basse du parlement russe) a exprimé dans un message spécial son embarras face à la participation aux manoeuvres de l'Azerbaïdjan et surtout de l'Arménie, membre de l'OTSC. Erevan, tout comme Bakou, n'a toujours pas renoncé à l'invitation. Malgré le mécontentement de Moscou, ces pays sont partisans d'une politique à plusieurs orientations, bien qu'elle ne soit pas très clairvoyante, souligne Sergueï Mikheïev, vice-président du Centre des technologies politiques.

Le contingent russe en Abkhazie et en Ossétie du Sud a renforcé son niveau de vigilance en raison de l'aggravation de situation politique en Géorgie et a organisé plusieurs exercices de faible envergure, indique un officier de la Région militaire du Caucase du Nord. Les effectifs engagés sont selon lui considérablement inférieurs aux 10.000 hommes annoncés par Tbilissi.

Kommersant/Vedomosti

Automobile: criblé de dettes, le groupe GAZ lorgne sur Opel

Les autorités allemandes ont reconnu officiellement hier que l'achat du bloc de contrôle d'Opel intéressait non seulement Fiat, mais aussi l'alliance constituée par le russe GAZ d'Oleg Deripaska, Sberbank et le canadien Magna, lit-on mardi dans les quotidiens Kommersant et Vedomosti.

La résolution des problèmes d'Opel nécessitera le versement de près de 5 milliards d'euros. La transaction pourrait cependant susciter des questions de la part des autorités russes, qui tentent actuellement de venir à bout des difficultés financières de GAZ lui-même.

Le fait que Sberbank, GAZ et le fournisseur canadien de composants Magna préparent une demande d'acquisition conjointe de l'allemand Opel, une des divisions de General Motors, a été dévoilé hier par le ministre de l'Economie de la Thuringe Jürgen Reinholz. Le fonctionnaire n'a pas révélé les détails du contrat, GAZ et Sberbank s'abstenant pour leur part de tout commentaire. Certains hauts responsables et plusieurs constructeurs russes étaient cependant au courant des intentions de GAZ de devenir le copropriétaire d'Opel.

Les sources ignorent toutefois où le groupe GAZ, dont les dettes atteignent 45 milliards de roubles (1,36 milliard de dollars), pourrait dénicher les fonds nécessaires à l'acquisition d'Opel.

GAZ a déjà acheté par le passé des entreprises occidentales (le britannique LDV et l'équipement d'une usine américaine de Chrysler qui assemblait les Volga Siber à Nijni Novgorod), mais le premier projet pourrait faire faillite dès demain alors que le second n'a jamais été rentable.

La participation de GAZ à l'appel d'offres d'Opel constitue une véritable folie dans les conditions actuelles, estime l'analyste de VTB Kapital Elena Sakhnova. GAZ doit, selon elle, oublier ses ambitions dans le secteur des automobiles légères et se concentrer sur l'essentiel: le marché des véhicules commerciaux légers.

Le groupe fait jusqu'à présent un fiasco dans le secteur des voitures légères, ce qui s'explique par ses tentatives d'organiser en Russie la fabrication de modèles déjà passés de mode, souligne Mikhaïl Liamine de la Banque de Moscou. Grâce à Opel, GAZ pourrait obtenir, selon lui, l'accès à de nouvelles automobiles de classes B et C.

La transaction pourrait cependant provoquer "l'incompréhension d'un grand nombre de ministères", a indiqué un fonctionnaire fédéral. "On ne parvient pas à saisir pourquoi nous examinons les problèmes de GAZ et négocions avec ses créanciers, si le groupe a finalement besoin de l'argent pour soutenir Opel", fait-il remarquer.

Les ventes d'Opel/Vauxhall ont atteint 1,459 million de voitures en 2008, l'entreprise ayant écoulé sur le marché russe à 98.800 unités (8e position).

Kommersant

Tourisme: Moscou est une des villes les moins chaleureuses d'Europe

La compagnie américaine TripAdvisor, proposant des services de consulting aux touristes, aux hôtels, aux stations balnéaires et aux agences de voyages, a publié son nouveau classement des villes européennes fondé sur l'opinion des visiteurs, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

Moscou est mentionné dans trois catégories: elle n'est pas très cordiale, les vêtements des moscovites manquent de style, alors que sa cuisine laisse à désirer. La mairie de la ville récuse ces conclusions et affirme: "Moscou est la meilleure ville du monde".

Moscou a été la seule ville russe du classement de TripAdvisor évaluant 20 paramètres différents. La capitale russe a été mentionnée dans trois catégories négatives: "La ville la moins chaleureuse" - 3e position, "La mauvaise cuisine" - 2e position, "Les habitants les plus mal vêtus" - 3e position. Aussi que cela soit, Londres dépasse Moscou dans toutes ces catégories.

La mairie de Moscou n'est pas d'accord avec les conclusions de TripAdvisor. "Les classements tels que celui de cette agence américaine sont toujours publiés au printemps, au début de la saison touristique, et ils offensent systématiquement Moscou. Ils l'ont qualifié récemment de ville la plus chère malgré le ticket de métro le moins cher du monde et le pain le meilleur marché", affirme Dmitri Choultsev, attaché de presse du Comité de la mairie de Moscou pour le tourisme. "On considère notre hospitalité comme insuffisante, bien que les Russes aient toujours été très chaleureux. Les vêtements de nos jeunes filles sont chics. Quant à la cuisine, nous avons les meilleures cuisines et les meilleurs cuisiniers du monde. Moscou est la meilleure ville du monde!"

L'attachée de presse de l'Union russe de l'industrie touristique Irina Tiourina considère les estimations de TripAdvisor comme justes. "Notre ville est en fait peu sympathique, les agents de la police aux frontières des aéroports ne sourient pas, la conduite des douaniers est grossière, les policiers extorquent de l'argent à cause de l'absence d'enregistrement et les WC sont une honte", explique-t-elle. "Concernant la cuisine, les compagnies touristiques ont beaucoup de mal à trouver un endroit convenable malgré l'abondance de restaurants: ils sont soit trop chers, soit de mauvaise qualité. La question des vêtements est également claire: de nombreux citoyens préfèrent le marché de Tcherkizovo [célèbre par ses bas prix et l'affreuse qualité des marchandises]. Il existe en fait des gens qui s'habillent chic, mais ils préfèrent apparemment ne pas voyager dans le métro avec les touristes étrangers".

Vedomosti

Caricature de lutte anticorruption en Russie

Les enseignants, les médecins et les policiers sont les plus corrompus en Russie, comme il ressort du rapport annuel du procureur général Iouri Tchaïka que sera présenté la semaine prochaine lors de la réunion du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), lit-on mardi dans le quotidien Vedomosti.

Selon les statistiques du parquet, les médecins, les enseignants des établissements d'enseignement supérieur et les simples policiers constituent le contingent principal de concussionnaires. Seulement 189 preneurs de pots-de-vin ont été débusqués parmi les fonctionnaires du niveau fédéral, régional et municipal. Plus de 80% des personnes condamnées pour ce crime ont été accusées d'avoir perçu moins de 30.000 roubles (684,4 euros). Les chauffeurs ont été le plus souvent inculpés pour avoir distribué des pots-de-vin (3500 dossiers ont été déférés devant les tribunaux).

Pour l'instant, on n'est en présence que d'une parodie de lutte anticorruption. En général, ce travail ne peut être évalué d'après le nombre de procès intentés, estime Kirill Kabanov, président du Comité national anticorruption, ils sont, pour la plupart, le résultat de provocations. C'est pourquoi les médecins et les enseignants figurent parmi les inculpés et la majeure partie de ces affaires n'est pas transmise aux tribunaux

Il est peu probable que l'entrée en vigueur des lois anticorruption présidentielles entraîne des changements radicaux dans la structure des affaires de corruption, suppose Mikhaïl Grichankov, premier vice-président du Comité de sécurité de la Douma (chambre basse du parlement russe). Il était toujours le plus facile de soumettre au tribunal les cas de corruption de l'échelon inférieur, cette pratique se poursuivra, mais, pour enquêter sur des crimes commis aux échelons supérieurs du pouvoir, il faut une volonté politique.

Le rapport du procureur général mentionne la détérioration du travail du département de sécurité interne du ministère de l'Intérieur: le nombre de concussionnaires dépistés parmi les employés de la police s'est réduit de plus d'un quart (26,3%). Celui des responsables du Service fédéral de contrôle anti-drogue qui figurent parmi les inculpés s'est réduit de plus de 9 fois (en passant de 28 personnes en 2007 à trois en 2008).

Un employé de l'appareil central du ministère de l'Intérieur explique qu'en en fait, la criminalité parmi les employés de la police est un indice latent, et les chiffres officiels ne signifient rien.

De l'avis d'Anatoli Lyskov, président du Comité des questions juridiques et judiciaires du Conseil de la Fédération, la lutte contre la corruption ne doit pas se borner à emprisonner tous les concussionnaires.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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