Revue de la presse russe du 16 juillet

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant/Vedomosti

L'Assemblée parlementaire de l'OSCE suscite l'ire de Moscou

Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi à la résolution scandaleuse de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE qui tire un signe d'égalité entre le stalinisme et le nazisme, indiquent jeudi les quotidiens Kommersant et Vedomosti.

La Douma (chambre basse du parlement russe) a été saisie de recommandations l'exhortant à intensifier la lutte contre la falsification de l'histoire au niveau interparlementaire. Moscou insiste sur une réforme de l'organisation.

La résolution de l'OSCE condamne les crimes du stalinisme et non le pays lui-même. Cependant, à Moscou, les communistes n'ont pas été les seuls à réagir avec indignation à cette démarche. Par exemple, Konstantin Kossatchev, président du comité des affaires internationales de la Douma, estime que la résolution "accusant l'URSS de tout les maux permet aux Européens de s'en tirer blancs comme neige, alors que beaucoup d'entre eux ont combattu aux côtés des nazis et tiré sur les soldats de l'Armée rouge". "Pourquoi le stalinisme est-il seul condamné, alors qu'on oublie le régime de Franco, les colonels en Grèce, Mussolini et les événements qui ont eu lieu en Roumanie?", s'indigne-t-il.

Ce conflit historique ne fait que refléter le mécontentement politique de la Russie face aux activités de l'OSCE. Le ministère russe des Affaires étrangères, comme en témoignent ses recommandations au parlement, estime indispensable de réformer cette organisation dans l'intérêt de la Russie (l'idée de la "nouvelle architecture" de l'OSCE a été pour la première fois présentée l'année dernière par le président Dmitri Medvedev). Selon les diplomates russes, il convient d'étendre à l'Assemblée parlementaire la règle du consensus, en vigueur au sein de l'OSCE. A l'heure actuelle, l'assemblée adopte des résolutions qui divergent radicalement de la position russe en ce qui concerne le suivi des élections, les problèmes de la sécurité énergétique ou le changement climatique.

"Nous ne sommes pas satisfaits de l'OSCE sous sa forme actuelle: dans le contexte de la sécurité européenne, elle se révèle inutile et impuissante", a déclaré M. Kossatchev. "Elle n'a joué aucun rôle dans le conflit du Kosovo ni dans les récents conflits gaziers. L'OSCE était au courant de la situation en Ossétie du Sud, mais en dépit des informations sur la concentration de troupes géorgiennes dans la république, elle n'a pas trouvé les forces pour conjurer le conflit ou pour intervenir".

L'OSCE ne doit pas se consacrer à la démocratisation de l'Europe orientale à l'image occidentale ni rester une "filiale" de l'Union européenne et de l'OTAN, selon le comité des affaires internationales de la Douma.

Or, les documents de ce genre sont incapables de changer les positions qui se sont formées en Europe, a souligné Andreï Riabov expert de la Fondation Gorbatchev. Ils ne peuvent que susciter une réaction négative.

Vremia Novosteï

CEI: Tbilissi claque la porte mais veut garder un pied dedans

Les questions relatives au prochain retrait de la Géorgie de la CEI seront examinées jeudi et vendredi à Minsk au cours d'une réunion d'experts au comité exécutif de la Communauté, annonce jeudi le journal Vremia Novosteï.

Les experts devront définir les accords interétatiques auxquels Tbilissi pourra participer après s'être retiré de la Communauté des Etats indépendants.

Le retrait officiel de la Géorgie aura lieu le 18 août. Un an plus tôt jour pour jour, Tbilissi déclarait son intention de cesser d'être membre de cette organisation, à la suite d'un conflit armé avec la Russie. "Nous n'avons reçu aucune déclaration officielle ou note selon laquelle la Géorgie souhaiterait maintenir sa participation à la CEI", a fait savoir Maria Goutsalo, conseillère du service de presse du comité exécutif de la CEI. Selon elle, conformément aux statuts de la Communauté, après avoir annoncé son retrait de l'organisation, l'Etat dispose d'un an pour régler toutes les formalités.

De nombreux représentants de la CEI ont proposé à plusieurs reprises à Tbilissi de rester au sein de la Communauté. Mercredi, le chef adjoint de la commission internationale du parlement biélorusse Igor Karpenko a qualifié de "démarche irréfléchie" le retrait géorgien.

Un jour après la présentation de la note sur le retrait [de la CEI], le ministère géorgien des Affaires étrangères avait dit désirer rester signataire de plusieurs accords conclus pendant qu'il en était membre, a fait savoir Maria Goutsalo. La Géorgie participe à 112 accords internationaux signés dans le cadre de la CEI, dont 76 sont à participation ouverte, ce qui permet à Tbilissi d'en rester membre. Les 36 autres documents, selon la responsable, ne peuvent réunir que des Etats membres de la Communauté.

La Géorgie a notamment exprimé sa volonté de participer à l'accord portant sur les règles de détermination des pays d'origine des marchandises. Aucune décision en ce sens n'a encore été prise, mais il est peu probable qu'elle soit positive: une nouvelle rédaction des règles doit être adoptée prochainement, et Tbilissi ne pourra pas la signer car n'étant plus membre de la CEI.

Gazeta.ru

Le Kirghizistan choisit l'emplacement de la base russe

La base militaire russe qui s'ouvrira au Kirghizistan peut être déployée soit à Och, soit à Batken, indique jeudi le quotidien Gazeta.ru.

Les Etats membres de l'OTSC (Organisation du Traité de sécurité collective) examineront cette question au cours du sommet informel qui se tiendra à Bichkek du 31 juillet au 1er août.

Selon une source proche de l'administration du président kirghiz, les unités de la Force collective de déploiement rapide (FCDR) pourraient être installées soit à Och soit à Batken (villes du sud du Kirghizistan). "Un bataillon suffirait", a indiqué la source. A l'heure actuelle, le Kirghizistan héberge une seule base russe, déployée à Kant.

L'Ouzbékistan proteste vivement contre le déploiement d'une base militaire étrangère à proximité de ses frontières. Or, le Kirghizistan a besoin des parachutistes russes, la situation dans le sud étant très instable, selon la source. Och, en particulier, a la réputation d'être le plus grand centre criminel de la région, connu pour les viols massifs et les massacres. C'est ici qu'ont commencé deux des quatre révolutions kirghizes.

Cependant, l'incertitude règne sur le nombre des participants au prochain sommet de Bichkek, la Biélorussie et l'Ouzbékistan n'ayant pas signé l'accord sur la création de la FCDR, décidée le 14 juin, lors du sommet du Kremlin. Minsk a refusé de signer le document en raison de la "guerre du lait" avec la Russie. Plus tard, le porte-parole de la diplomatie biélorusse Andreï Popov a qualifié d'illégitime la décision de l'OTSC. D'ailleurs, le ministère russe des Affaires étrangères indique que la Biélorussie participe tout de même au processus de création de la FCDR.

Tachkent a refusé de signer cet accord parce que ses modalités d'entrée en vigueur ne le satisfaisaient pas (l'accord devait entrer en vigueur provisoirement avant d'être ratifié par les parlements nationaux). En outre, l'Ouzbékistan estime que toute décision, en vertu des Statuts de l'OTSC, doit être adoptée à l'unanimité, alors que l'accord sur la création de la FCDR prévoit que la décision est considérée comme adoptée même en cas d'abstention de la part de certains pays.

D'après le porte-parole de l'OTSC, Vitali Strougovets, les membres du bloc se sont tous dits prêts à prendre part au sommet de Bichkek. Selon une source proche de l'administration du président kirghiz, Islam Karimov et Alexandre Loukachenko y participeront également. Le service de presse du leader biélorusse s'est cependant refusé à tout commentaire à ce sujet.

Cet article tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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