Revue de la presse russe du 14 septembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Nezavissimaïa gazeta/ Vedomosti/ Vremia novosteï/ Moskovski komsomolets

Vladimir Poutine n'exclut pas un retour à la présidence en 2012

Durant tout ce dernier week-end, l'élite russe a discuté l'évocation transparente par Vladimir Poutine de son éventuel retour au Kremlin en 2012, lit-on lundi dans les quotidiens Nezavissimaïa gazeta, Vedomosti, Vremia novosteï et Moskovski komsomolets.

Recevant les membres du Club Valdaï dans sa résidence de Novo-Ogarevo, l'ex-président a exprimé la certitude absolue qu'il n'y aurait aucune compétition avec son protégé et actuel président Dmitri Medvedev lors de l'élection présidentielle: "Nous nous entendrons". D'ailleurs, le premier ministre n'a rien révélé de nouveau, il n'a fait que reconnaître ouvertement ce que tout le monde sait, que c'est bien lui, Poutine, qui est aujourd'hui la première personne de l'Etat.

Selon Olga Krychtanovskaïa qui dirige le Centre d'étude des élites de l'Institut de sociologie de l'Académie des sciences de Russie, Poutine a été sincère: "pas de faux-semblants comme par exemple le mécanisme politique impersonnel qui viendrait de lui-même régler le problème de la future présidence. La décision sera prise par les leaders eux-mêmes". L'experte politique souligne que Poutine a un parti, alors que Medvedev n'en a pas: "Ce facteur est d'une impotance cruciale lors des élections, car le parti est tout de même le moteur de la machine électorale".

Le secrétaire du CC du KPRF (parti communiste) Sergueï Oboukhov interprète les propos de Poutine sur l'élection présidentielle de 2012 comme une sorte de réponse à Medvedev. "Que signifie son article "Russie, en avant!", sinon que c'est un véritable manifeste électoral"? Le ton de l'intervention de Poutine est diamétralement opposé à celui de l'article de Medvedev, souligne Nikolaï Zlobine de l'Institut de sécurité mondiale. La différence est flagrante, si l'on prend en considération, entre autres, l'auditoire auquel ils s'adressent, indique Nikolaï Zlobine: Medvedev en appelle à la jeunesse, alors que Poutine débat une demi-heure sur la vie confortable qui attend les retraités.

Poutine et Medvedev laissent entendre qu'aucun d'entre eux n'exclut la possibilité de devenir président en 2012, déclare le politologue Alexeï Makarkine: l'un fait une allusion claire à ce sujet, l'autre tente de manière évidente de s'attirer la société, en affirmant qu'il est prêt de se poser des objectifs stratégiques et de les atteindre. Selon Sergueï Oboukhov, en faisant sa déclaration devant le Club Valdaï, Poutine "a déjà fait de Medvedev un canard boiteux". Selon Alexeï Makarkine, il ne faut pas s'attendre à une compétition ouverte entre le président et le premier ministre pour la simple raison qu'ils l'éviteront, ne serait-ce que par instinct de conservation.

Si Poutine, âgé de 60 ans, devient président en 2012, selon la nouvelle législation concernant le mandat présidentiel et adoptée sur les propositions de Medvedev, il aura le droit de cumuler deux mandats de 6 ans.

Vedomosti

Poussées par Moscou, ONU et OTSC avancent vers un accord de coopération

La Russie espère que l'Assemblée générale des Nations Unies soutiendra, dans une résolution spéciale, la conclusion d'un accord (mémorandum) de coopération entre l'ONU et l'OTSC (Organisation du Traité de sécurité collective) analogue à celui signé avec l'OTAN en septembre 2008, a fait savoir une source proche du ministère russe des Affaires étrangères, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

L'accord permettra à l'OTSC de participer aux opérations de maintien de la paix et à d'autres actions de l'ONU. Le Conseil de sécurité de l'ONU prépare un mémorandum de ce genre qui sera signé par les secrétaires généraux des deux organisations. D'après les données du porte-parole de l'OTSC Vitali Strougovets, ce point figure déjà dans un préalable de l'ordre du jour de la 64e session. L'OTSC est optimiste au sujet des résultats de la session de l'Assemblée générale.

L'accord conclu l'année dernière avec l'OTAN avait suscité un scandale quand Moscou avait accusé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de l'avoir signé à l'insu même des membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

En 2004, l'OTSC a reçu le statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale et l'accord des pays de l'OTSC (Arménie, Biélorussie, Kazakhstan Kirghizstan, Russie, Tadjikistan et Ouzbékistan) qui est entré en vigueur le 16 janvier 2009 prévoit la possibilité d'utiliser cette organisation dans les opérations de maintien de la paix, y compris sous l'égide de l'ONU.

Selon Vitali Strougovets, le mémorandum doit formaliser la participation de l'organisation au règlement des problèmes régionaux, ce qui s'effectue actuellement uniquement de bon gré. Selon une source au ministère de la Défense, le principal objectif est de légitimer à l'échelle internationale les opérations éventuelles que l'OTSC et les forces collectives de réaction rapide en voie de création en Asie centrale peuvent lancer contre les extrémistes et les terroristes.

Le potentiel de l'OTSC est incomparable à celui de l'OTAN, mais cette coopération serait utile, entre autres, à l'ONU, estime Boris Chmelev de l'Institut d'études économiques et politiques de l'Académie des sciences de Russie, et le "parapluie" de l'ONU épargnerait à la Russie les reproches de se servir de l'OTSC comme d'un mécanisme de renforcement de ses ambitions impériales.

L'obtention du rôle de sous-traitant de la plus grande organisation mondiale signifiera l'élévation considérable du statut de l'OTSC (sauf avec l'OTAN, aucun accord de ce genre n'a ete conclu par l'ONU), fait remarquer le rédacteur en chef de la revue "Rossia v globalnoï politike" (La Russie dans la politique globale) Fedor Loukianov. Mais il rappelle que toutes les tentatives précédentes de la Russie de rendre l'OTSC équivalente à l'OTAN n'avaient abouti à rien.

Kommersant

Pour GM, Magna et Sberbank sont propriétaires temporaires d'Opel

On a appris que, lors de la vente d'Opel au consortium de Magna et de Sberbank, General Motors avait posé des conditions supplémentaires, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant.

Le consortium veut bénéficier du droit préférentiel de racheter les actions d'Opel, de définir sa politique d'écoulement et de réaliser de nouveaux projets. Compte tenu des restrictions sur l'utilisation des technologies d'Opel et de l'adoption de conditions supplémentaires, la transaction perd l'oportunité d'un développement de l'industrie automobile russe.

Il n'est pas encore trop tard pour poser de nouvelles conditions car pour l'instant, le conseil des directeurs de GM n'a pas encore entériné ses recommandations à Magna et Sberbank en tant qu'acheteurs de 55% des actions d'Opel, et la transaction ne doit être conclue que d'ici le 30 novembre.

Les partenaires ne sont pas parvenus à s'entendre avec GM sur le droit d'utiliser entièrement la propriété intellectuelle d'Opel et ils verseront à GM, conformément à la licence, des prélèvements pour le droit de vendre les voitures (3 à 5% du chiffre d'affaires). La possibilité de la reprise du contrôle d'Opel par GM, de même que la question de l'utilisation de ses technologies ont été principales dans la transaction où le consortium a posé clairement ces conditions dès le début. Le canadien Magna a exigé leur annulation, mais il a déjà accepté l'une des conditions (concernant les technologies). A présent, il s'agit de la deuxième.

Magna comptait créer sur les plates-formes d'Opel de nouveaux modèles pour la Russie et avoir le droit de les écouler. Leur assemblage devait être assuré par le groupe GAZ et, éventuellement, l'usine de GM à Saint-Pétersbourg. Maintenant, il s'agit du contrôle de GM sur ce travail et, "en général, il n'est pas clair si la transaction est possible dans cette variante", estime Kirill Tatchetchnikov de la société d'investissement Otkrytie. En tout cas, il est difficile d'imaginer que Magna accepte les exigences avancées, ajoute l'analyste.

Les exigences du droit préférentiel sont souvent stipulées dans les accords concernant les transactions de grande envergure, explique Mikhaïl Pak du groupe d'investissement Aton. Mais, donnant le feu vert à Sberbank pour la conclusion de cette transaction, les autorités russes visaient d'autres objectifs. Le premier ministre Vladimir Poutine a déclaré que l'achat d'Opel faisait partie de la stratégie de développement de l'industrie automobile russe. Le premier ministre a de nouveau déclaré vendredi que "c'était le premier pas important vers l'intégration réelle de l'économie russe avec celle de l'Union européenne. "Mais, à en juger les conditions avancées par GM, il s'avère que Magna et Sberbank joueront le rôle de propriétaires temporaires d'Opel, alors que GM recevra des garanties officielles des autorités allemandes pour Opel et que GM reprendrait ensuite cet actif", explique l'analyste. Il ajoute que, dans cette situation, il ne voit pas d'"avantage pour l'industrie automobile russe".

Kommersant

Pétrole: la Russie mise en accusation à l'OPEP

Les griefs publiquement formulés à l'encontre de la Russie et à d'autres producteurs de pétrole indépendants qui ont négligé les appels à diminuer l'extraction, voilà ce à quoi a abouti la 154e rencontre des membres de l'OPEP, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant.

Les analystes invitent à ne pas prêter attention aux déclarations dénuées de sens économique. Le secrétaire général de l'OPEP Abdullah el-Badri a déclaré qu'il était "alarmé" par le refus de la Russie de coopérer avec le cartel. Son collègue, le ministre de l'Energie du Qatar, Abdallah ben Hamad Al-Attiyah, s'est exprimé plus sévèrement. Il a accusé le premier ministre Vladimir Poutine d'avoir l'intention de profiter des décisions de l'OPEP sur la diminution de l'extraction en vue de s'emparer de la part du cartel sur le marché mondial du pétrole.

"Nous n'avons jamais pris d'engagements devant l'OPEP. Par conséquent, il est bien faux de juger que nous enfreignons aux règles", a indiqué le ministre russe de l'Energie Sergueï Chmatko en commentant la démarche. Selon lui, la Russie tiendra compte des critiques énoncées par le cartel au moment où l'on examinera la candidature du président de l'"OPEP du gaz" au Forum des pays exportateurs de gaz qui comptera, entre autres, plusieurs membres de l'OPEP.

Les analystes invitent à ne pas attacher une grande importance à ces déclarations de l'OPEP, d'autant plus qu'elles peuvent avoir un caractère conjoncturel dans le contexte de la hausse des prix du pétrole. "Il ne s'agit pas d'une déclaration officielle de l'organisation, mais de l'avis d'un des membres de l'OPEP", estime Valeri Nesterov de Troïka Dialog, soulignant que l'OPEP a fait depuis longtemps des observations critiques à l'adresse de la Russie, tout simplement, elles n'ont pas été faites publiquement. "Les intérêts de la Russie et de l'OPEP ne coïncident pas, mais la politique indépendante de la Russie dans le secteur pétrolier arrange beaucoup de clients, car l'Occident voit dans le pétrole russe une alternative aux livraisons en provenance d'une région aussi effervescente que le Proche-Orient", ajoute l'analyste.

"Les accusations sont mal fondées, car, cette fois-ci, nous ne leur avons rien promis", estime Mikhaïl Kroutikhine de RusEnergy. Les accusations de s'emparer des marchés de l'OPEP sont aussi impertinentes, d'autant plus que le marché du pétrole russe est très restreint et les consommateurs de celui-ci ne sont que quelques raffineries de pétrole d'Europe adaptées à un pétrole bien spécifique. "Ces déclarations sont dénuées de tout sens économique et ne sont rien de plus qu'une tentative de l'OPEP de faire retomber sa propre faute sur autrui", estime l'analyste.

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de l'auteur.

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