Arcelor: mission impossible pour Severstal (experts)

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MOSCOU, 28 juin - RIA Novosti. L'affaire quasiment consommée entre Arcelor et Mittal Steel peut encore être annulée. Il faudrait pour cela que le principal concurrent de Mittal Steel, Severstal, se décide à acquérir la totalité d'Arcelor, selon le chef du conseil d'administration du sidérurgiste luxembourgeois, Joseph Kinsch, cité par le quotidien Gazeta. De l'avis des analystes russes, l'offre d'Arcelor est douteuse sinon fantastique.

Arcelor n'a pas d'actionnaire unique qui pourrait vendre les 100% du groupe, rappelle Dmitri Parfenov, de la société d'investissement Prospekt. Il est pratiquement impossible d'acheter un tel paquet sur le marché. Et même si c'était possible le prix en serait si astronomique qu'il est même impossible de l'imaginer.

Les experts évaluent la totalité des actions d'Arcelor à 30-35 milliards de dollars. De l'avis d'un analyste de la société d'investissement BrokerKreditServis, Viatcheslav Jabine, "Severstal est incapable de trouver une telle somme, même en s'alliant avec Abramovitch. Il est d'ailleurs douteux que ce dernier se décide à débourser l'argent nécessaire parce qu'il préfère diversifier ses affaires".

Sergueï Donskoï, de la société d'investissement Troïka Dialogue, estime lui aussi que Severstal n'a pas les moyens d'accepter la nouvelle offre. "Selon la pratique occidentale, les affaires de ce genre sont d'habitude réglées en échangeant des actions et non pas en numéraire. Les actions de Severstal auront du mal à être acceptées dans une telle affaire", a-t-il affirmé.

Des fonctionnaires russes du plus haut rang ont soutenu les ambitions de Mordachov sur Arcelor. Les analystes, eux, pensent que les leaders politiques ne sont capables d'aider aujourd'hui Severstal que sur le terrain médiatique. "Le gouvernement peut évidemment soutenir Severstal mais il ne peut faire quoi que ce soit sur le marché", assure Dmitri Parfenov. Une source au Kremlin a déclaré que la direction du pays ne pouvait pas ordonner à d'autres métallurgistes de sauver en vitesse Mordachov et de créer d'urgence un pool d'investisseurs pour acheter Arcelor. "C'est l'affaire de l'entreprise elle-même (de Mordachov)", a-t-elle fait remarquer.

Des craintes se font sentir dans le monde à propos de la volonté de la Russie de renforcer ses positions dans les plus grandes multinationales. "Américains et Européens jugent probablement parfaitement suffisante la coalition gazière, déjà existante, entre Moscou et Berlin. Personne n'a besoin d'une coalition dans l'acier", estime Dmitri Parfenov.

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