M. Medvedkov, directeur du département des négociations commerciales au ministère russe du Développement économique et du Commerce, est arrivé à Tioumen pour participer à la conférence "Russie-OMC: les intérêts des entreprises".
"Les négociations avec les Etats-Unis se poursuivent. Pourquoi ne sommes nous pas tombés d'accord avant le sommet du G8 de Saint-Pétersbourg? Vous serez étonnés, mais le grand problème réside dans l'application des mesures vétérinaires", a-t-il souligné, ajoutant que la trichinose, maladie parasitaire qui frappe les porcs, était la pierre d'achoppement.
"Nos collègues souhaitent que la Russie reconnaisse leurs méthodes de contrôle de la viande de porc. Mais la Russie a ses propres méthodes, et nous n'avons pas accepté leurs conditions. Les consultations avec les Etats-Unis doivent reprendre à la mi-octobre, après que nos vétérinaires auront testé le système américain pour dire si ce système correspond à nos normes de qualité. D'ailleurs, l'affaire porte sur quelque 10 millions de dollars par an, un chiffre dérisoire. Les négociations avec les Etats-Unis ont donc achoppé sur un bout de ficelle. Si nous réglons le problème de la trichinose, nous réglerons les autres problèmes qui entravent l'adhésion de la Russie à l'OMC", a expliqué M. Medvedkov.
"Ensuite, il y a la Géorgie qui a retiré sa signature du protocole d'adhésion conclu dès 2004. Nos collègues géorgiens sont préoccupés par trois éléments: l'embargo russe sur le vin géorgien, la protection de leurs labels viticoles et le fonctionnement des postes douaniers russes à la frontière avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud (républiques autoproclamées sur le territoire géorgien)", a-t-il ajouté.
"Il nous reste également à clôturer les pourparlers avec la Moldavie qui a récemment fait savoir sa volonté de négocier l'accès de ses produits sur le marché russe. La Moldavie est préoccupée par les livraisons de vins, de fruits et de légumes en Russie, et elle souhaite, en tant que pays destinataire, prélever la TVA sur le gaz importé en provenance de Russie", a indiqué le responsable russe.
Le Costa Rica "s'oppose à la taxe élevée sur le sucre que nous avons programmée pour protéger nos producteurs", a-t-il dit.
Selon M. Medvedkov, l'Ukraine pourrait également rejoindre la liste. "Comme la Russie, l'Ukraine poursuit les négociations d'adhésion à l'OMC. Si les négociations progressent presque parallèlement, nous n'avons pas l'intention de rivaliser avec l'Ukraine. Plus vite elle entre à l'OMC, mieux c'est, car son régime commercial ne nous satisfait pas. Par contre, l'Ukraine souhaite adhérer à l'OMC plus vite que la Russie pour régler ses différends avec Moscou, dont l'essentiel concerne les tarifs du gaz", a relevé le négociateur russe.
