Pourquoi la Russie boude le vin moldave? (expert de RIA Novosti)

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MOSCOU, 2 novembre - RIA Novosti. Commentaire de Vassili Zoubkov en réponse à l'article publié le 28 octobre dernier dans "Libération" à propos de l'interdiction d'importer en Russie du vin moldave.

C'est avec un grand intérêt que j'ai lu l'article intitulé "La Moldavie a le vin triste depuis que la Russie la boude" (Lorraine Millot,). L'auteur a donné des détails intéressants sur l'actuelle situation dans l'industrie vinicole moldave après l'interdiction d'importation des vins moldaves en Russie. Mais l'accent est déplacé, intentionnellement ou non. Les conclusions du type "l'interdiction russe est toute politique" et "l'évolution pro-occidentale de la Moldavie" repoussent le thème du vin au second plan. Ce qui est étrange, vu que l'auteur est originaire du pays détenant le titre de première puissance vinicole du monde.

Il est vrai que les vins, champagnes et cognacs moldaves (que les lecteurs de France me pardonnent pour ces noms français) étaient et restent parmi les meilleurs de l'espace post-soviétique. Mais aujourd'hui, il s'agit uniquement des cas où vous êtes invité à goûter la boisson provenant d'un fût précieux ou bien où vous achetez du vin dans un magasin de luxe ou dans un magasin réservé à une élite (il y en avait à l'époque communiste, il y en a aujourd'hui). Avant l'interdiction, alors que des fleuves de vin coulaient à travers la frontière, aucun Moldave qui se respecte n'aurait acheté du vin dans un magasin russe ordinaire, et même aujourd'hui, il mettra beaucoup de temps à choisir.

Pourquoi? Parce qu'il y a une grande différence entre le vin maison, ou celui destiné aux grands de ce monde (par exemple pour l'"inauguration du président Poutine"), à la dégustation ou à des exportations microscopiques vers l'Europe occidentale, et celui qui était tout récemment importé en Russie par citernes.

Une partie considérable de la production des 26 usines de vin moldaves exportée vers la Russie était représentée par un mélange de composants n'ayant rien à voir avec le vin (sucre, eau, colorants alimentaires, etc.). Au passage, des "vins" géorgiens de marques très connues en Russie (Kvanchkara, Kindzmarauli et autres) qui inondaient la province russe étaient "préparés" ici de la même manière. C'est à la mauvaise qualité de ces vins qu'est due l'interdiction imposée par les institutions sanitaires russes.

En tant que Russe, je regrette doublement ces boissons frelatées, car ce sont mes compatriotes qui possèdent la plupart des usines de vin en Moldavie. On dit d'ailleurs parfois que les producteurs malhonnêtes et les criminels n'ont pas de nationalité.

Je pourrais oser proposer à l'auteur de l'article de déguster une ou deux bouteilles de vin moldave stockées en Russie et interdites à la vente, mais malheureusement, cela nuit à la santé.

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