Ce Complexe qui est la division clef du Holding RSK MiG développera en parallèle la construction d'avions de combat et d'appareils civils, ces derniers, dans le cadre de vastes coproductions internationales. Par exemple, le projet de transformation d'A-320 en cargos sera développé justement sur la base de LAPIK, en vertu d'un accord avec le consortium européen EADS. Sa réalisation permettra de charger au maximum les capacités de production à l'usine de Loukhovitsy.
Toujours selon le vice-premier ministre, le holding RSK MiG fera partie, avant fin avril 2007, de la Compagnie aéronautique unifiée (OAK) dont la mise en place touche à sa fin en Russie. L'objectif clef de l'OAK consiste à préserver l'industrie aéronautique russe er à la rendre compétitive sur le marché international, grâce, entre autres, à la puissante sphère des appareils militaires qui devra, de l'avis de ses dirigeants, "tirer" le secteur des avions civils de sa crise actuelle. A cette fin, à Loukhovitsy, un atelier - le plus grand d'Europe - vient d'être construit pour mener l'assemblage de modèles aussi bien militaires que civils.
A Loukhovitsy, le ministre de la Défense a hautement apprécié les possibilités de l'industrie aéronautique russe, dans ses secteurs des avions cargos et des appareils militaires, notant que, dans le total des exportations des armements et de matériels de défense russes, les appareils volants représentent 40 à 50%. Plusieurs contrats d'exportation importants ont été passés ces dernières années, a rappelé Sergueï Ivanov.
Le chasseur le plus récent de la famille MiG, le MiG-35, a été le "clou" de l'exposition présentée au ministre à Loukhovitsy. Le 9 janvier, l'appareil a donc été présenté pour la première fois au public. Ses performances n'ont pas été divulguées en détail aux journalistes mais ce qu'ils ont vu leur a suffi pour évaluer le niveau technologique du nouveau chasseur. Le très récent radar anti-mesures Zhuk-AE a suscité l'intérêt général. Grâce à la coopération de MiG avec le groupe Fasotron-NIIR, le chasseur devient le premier appareil militaire russe à disposer d'un tel radar à son bord, ce qui l'associe déjà au matériel aéronautique de cinquième génération.
Autre nouveauté, le moteur Klimov RD-330VT à poussée vectorielle, développé à Saint-Pétersbourg, et déjà testé sur le MiG-29. Permettant à l'avion de voler à des régimes inaccessibles aux autres appareils, ce moteur équipé d'une tuyère tournante et orientable en tout sens confère aux MiG une super-man�uvrabilité aussi bien à des vitesses plafond qu'à des vitesses minimes allant de 200 à 0 km/h.
Il est prévu que le MiG-35 qui participera à l'appel d'offres indien sera équipé justement d'un RD-33OVT. Sergueï Ivanov a fait grand cas des capacités d'exportation du MiG-35, soulignant que l'appareil pourrait être exporté dans un proche avenir. Le nouveau MiG se distingue de ses prédécesseurs MiG-29K et MiG-29M2, qui forment d'ailleurs une famille, non seulement par son radar mais aussi par ses équipements optoélectroniques les plus récents.
De l'avis des spécialistes, le Mig-35, en mesure d'emporter 6 tonnes de charges différentes, est prêt à combattre efficacement l'ennemi non seulement en l'air mais aussi au sol et en mer.
Malgré un grand nombre de nouveautés technologiques russes auxquelles il fait appel, le projet de MiG-35, soulignent les dirigeants du RSK MiG, est conçu de manière à pouvoir intégrer des solutions technologiques étrangères, lui permettant d'accéder aux marchés internationaux. Son premier examen sera l'appel d'offres mené par l'armée de l'air indienne dans le cadre de son programme MMRCA. Le montant attendu des contrats de livraison et de production en série de 126 avions dépassera 6 milliards de dollars. Le RSK MiG proposera son MiG-35 en versions monoplace et biplace. Les plus grands constructeurs aéronautiques des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et d'autres pays européens qui y présentent les chasseurs F-16 C/D, F/A-18E/F, Gripen, Rafal et Typhoon seront les concurrents du RSK MiG en Inde.
La promotion du MiG-35 sur les marchés internationaux sera par tous les moyens appuyée par l'Etat, a déclaré Sergueï Ivanov à Loukhovitsy. Ces jours-ci, il débat en détail de ce problème avec ces collègues à New Delhi, en sa qualité de coprésident russe de la commission russo-indienne pour la coopération technico-militaire. Ce thème sera également soulevé dans le cadre de la visite de Vladimir Poutine dans la capitale indienne prévue pour fin janvier.
