Le Kazakhstan pourrait priver la Russie de ses livraisons d'uranium (Nezavissimaïa gazeta)

S'abonner
MOSCOU, 10 juillet - RIA Novosti. Le Kazakhstan est en train de négocier l'achat de 10% de Westinghouse, premier concurrent du groupe public Atomenergoprom dont la Russie a lancé le chantier. Grâce aux technologies empruntées aux Américains, il souhaite mettre fin d'ici 2014 à toutes les exportations d'uranium naturel, y compris vers la Russie, pour passer à la livraison du produit fini assorti d'une forte valeur ajoutée, autrement dit des cartouches de combustible nucléaire fabriquées en conformité avec les normes occidentales.

La compagnie publique Kazatomprom négocie avec le japonais Toshiba pour lui racheter une partie des actions du géant nucléaire américain Westinghouse. Selon la presse japonaise, il s'agit de l'acquisition d'une minorité de 10% pour 488 millions de dollars. Les formalités pourraient être achevées en juillet, mais des représentants de Kazatomprom ont déclaré lundi que l'acquisition des actions de Westinghouse était une affaire conclue, d'autant plus que "la réorientation des livraisons d'uranium vers les marchés américain, européen et asiatique constitue une priorité stratégique pour le Kazakhstan".

Cette année, le Kazakhstan doit produire 7.630 tonnes d'uranium naturel. Mais, d'ici 2010, Astana envisage d'augmenter sa production à 15.000 tonnes pour devenir le premier producteur mondial en dépassant l'Australie et le Canada qui fournissent actuellement 24% et 28% de la production mondiale respectivement. La Russie n'est pas en mesure de subvenir à ses propres besoins, et la renaissance mondiale de l'énergie nucléaire se soldera infailliblement par une pénurie d'uranium dont Astana compte profiter.

Les spécialistes russes du secteur nucléaire accueillent avec douleur la trahison des Kazakhs qui renoncent ainsi aux technologies soviétiques. C'est sans doute la raison pour laquelle ils donnent leurs commentaires sous le couvert de l'anonymat. "Pour l'instant, Westinghouse n'a pas pu créer un équivalent aux cartouches hexagonales russes, c'est pourquoi les Tchèques et les Finlandais ont dû renouer avec les fournisseurs russes, a déclaré un expert proche de l'Agence russe de l'énergie atomique (Rosatom). Et les tentatives des Français d'introduire leurs technologies à la centrale nucléaire hongroise ont débouché sur une contamination radioactive que les spécialistes russes ont été invités à éliminer."

Quant à la concurrence dans le domaine de la construction de centrales nucléaires, les Russes n'ont rien à craindre pour l'instant sur le sol kazakh. "Le réseau d'infrastructures sous-développé ne permet pas au Kazakhstan de construire des réacteurs aussi puissants que ceux dont dispose Westinghouse, et tout porte à croire que les premières centrales nucléaires kazakhes seront de fabrication russe, dotées d'une puissance de 300 MW", résume l'expert.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала