Deripaska est prêt à partager son capital avec l'Etat (Vedomosti)

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MOSCOU, 16 juillet - RIA Novosti. Si l'Etat demande à Oleg Deripaska de lui céder son principal actif, la société UC Rusal, il obéira. L'entrepreneur l'a déclaré dans son interview récemment accordée au Financial Times. "Si l'Etat nous dit que nous devons le céder, nous le céderons. Je ne m'oppose pas à l'Etat, et mes intérêts sont les siens", a-t-il affirmé.

Certains experts considèrent cette déclaration de l'industriel russe comme une intention de démontrer sa loyauté au pouvoir, d'autres comme une tentative d'attirer des investisseurs avant l'introduction de la société en bourse (IPO). Le Kremlin affirme que l'Etat ne souhaite pas acquérir de parts dans cette société productrice d'aluminium. Trois sources différentes au sein de l'administration présidentielle ont assuré à "Vedomosti" que M. Deripaska n'avait reçu aucune proposition de céder à l'Etat une part dans le capital d'UC Rusal.

Selon le porte-parole de l'industriel, Gueorgui Oganov, la déclaration de M. Deripaska n'est rien d'autre que sa réponse à une question d'un journaliste. M. Oganov est persuadé que cette interview ne laisse pas supposer que Deripaska soit prêt à céder à l'Etat une part dans le patrimoine social d'UC Rusal. Il affirme également que les autorités n'ont fait aucune proposition concernant cette cession. De son côté, la porte-parole d'UC Rusal, Véra Kourotchkina, ajoute que les autorités ne reprochent rien à la société.

"Cette déclaration est soit un acte de désespoir, soit une astuce utilisée à la veille de l'IPO de Rusal pour rassurer les futurs actionnaires minoritaires et leur montrer que leur sort sera bien différent de celui des actionnaires de Yukos", estime le sénateur et copropriétaire de Nortgaz, Farkhad Akhmedov.

A la question de savoir si l'IPO protégera UC Rousal dans le cas où le Kremlin tenterait d'établir son contrôle sur la société, M. Deripaska a dit qu'il n'avait aucun intérêt à introduire son entreprise en bourse et que cette idée appartenait à d'autres actionnaires. En mai dernier, un autre copropriétaire de la société et le président du conseil des directeurs d'UC Rusal, Viktor Wekselberg, avait déclaré que "l'initial public offering" de la société pourrait avoir lieu en novembre.

"Dans l'économie classique de marché, la déclaration selon laquelle le propriétaire d'une société est prêt à l'abandonner ferait peur aux investisseurs, mais en Russie, où l'affaire Khodorkovski est encore présente à la mémoire, c'est plutôt bon signe: au cas où un homme d'affaires aurait des problèmes, comme le patron de Yukos, il s'en ira, et les investisseurs resteront", estime Alexeï Makarkine, expert du Centre des technologies politiques. M. Deripaska se comporte en partenaire mineur de l'Etat, et son comportement traduit une nouvelle forme de "partenariat publico-privé", conclut l'expert. De son côté, le directeur administratif d'Aton, Stephen Dashevsky, est persuadé que la déclaration de M. Deripaska n'aura aucune incidence sur la décision des investisseurs d'acheter les actions d'UC Rusal. Tout le monde sait que cet homme d'affaires figure parmi les personnes les plus proches du Kremlin, et nul n'a l'intention de le déposséder de sa société". Selon M. Dashevsky, le coût d'UC Rusal varie entre 25 et 30 milliards de dollars.

Propriétaire d'une fortune évaluée à 16,8 milliards de dollars, M. Deripaska arrive en deuxième position dans la liste des personnes les plus riches de Russie établie par le magazine Forbes.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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