L'expérience montre que le gouvernement est impuissant face à la hausse des prix de détail de l'essence. En 2005, les prix ont été immobilisés à leur plafond: ils devaient en effet reculer, car le marché intérieur du pétrole était saturé face à la croissance des taxes à l'exportation. Le premier ministre Mikhaïl Fradkov a raison de dire que les traders maximisent les prix. Mais le problème ne réside pas dans le manque de conscience, mais dans l'absence de concurrence. Pour influer sur les prix de l'essence, le gouvernement doit résoudre les problèmes structurels du secteur et réviser le système d'imposition.
Il est impossible d'endiguer rapidement la croissance des prix de l'essence, mais il est d'autant plus intéressant d'en observer les résultats, mis à part l'inflation. Les conséquences de la croissance des prix de l'essence ont été étudiées de la meilleure façon aux Etats-Unis où le taux de motorisation et le volume de consommation du combustible rendent cette question de plus en plus brûlante. Il apparaît que les prix croissants de l'essence influent moins sur le volume que sur la structure de la demande.
Les sondages réalisés encore en 2005 auprès des automobilistes américains montraient qu'ils allaient réfléchir à l'acquisition de voitures plus économes, si le prix de l'essence atteignait 3 dollars le gallon (3,78 litres).
L'efficacité énergétique est pour l'instant un concept étranger aux Russes, et la réaction à la croissance des prix de l'essence est différente. Un sondage réalisé en août 2006 par le centre Vtsiom a montré qu'à conditions égales les automobilistes russes préféreraient se servir des transports en commun. Or, si cette limite est presque dépassée à Moscou, les voitures ne sont pas moins nombreuses.
Au début de 2006, la Russie dénombrait 25,5 millions de véhicules légers, mais selon les prévisions de l'Agence fédérale des routes il y aura 42 millions de voitures d'ici 2015. Au premier semestre de 2007, selon PricewaterhouseCoopers, il a été vendu en Russie 715.000 nouvelles marques étrangères et seulement 300.000 marques russes. Il apparaît que la croissance des prix de l'essence chasse des routes les automobilistes les plus pauvres pour frayer passage à ceux qui se fichent du prix à payer pour le combustible.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
