Les chercheurs estoniens hostiles au projet de Gazoduc nord-européen (presse)

S'abonner
TALLINN, 1er août - RIA Novosti. L'Académie des sciences d'Estonie a critiqué mercredi le projet de Gazoduc nord-européen qui doit relier la Russie à l'Allemagne sous la mer Baltique et a proposé d'interdire tous travaux dans les eaux territoriales et la zone économique estoniennes.

Selon le quotidien Postimees, le ministère estonien des Affaires étrangères a demandé à l'Académie des sciences d'évaluer la demande de Nord Stream, filiale de Gazprom, qui souhaite prospecter le fond de la mer Baltique dans les eaux économiques estoniennes en vue de pouvoir modifier, en cas de besoin, le trajet du gazoduc et l'éloigner des côtes finlandaises.

La réponse des chercheurs estoniens est sans appel: l'Estonie n'a aucune raison d'autoriser la recherche dans ses eaux territoriales et sa zone économique.

Une autre raison, plus sérieuse selon l'Académie des sciences, pour refuser la demande de Nord Stream est l'adoption en Russie d'une loi permettant à Gazprom de faire usage d'armes à feu pour protéger ses gazoducs.

"La présence d'unités armées (...) dans la zone économique et dans les eaux territoriales pourrait être autorisée par des Etats neutres comme la Finlande ou la Suède, mais l'Estonie et la Pologne, toutes deux membres de l'OTAN, ne peuvent pas le permettre", constate l'Académie des sciences, selon laquelle le gazoduc sera à une profondeur qui n'exclut pas l'utilisation de sous-marins.

A l'avenir, notent les chercheurs estoniens, le nouveau gazoduc pourrait devenir une source de tensions et même de conflits.

En conformité avec la convention Espo (sur l'évaluation environnementale dans un contexte transfrontalier), Nord Stream a promis d'évaluer l'éventuel impact du gazoduc sur l'environnement, poursuivent-ils. Mais la Russie n'ayant pas rejoint la convention, il sera difficile de responsabiliser Gazprom en cas d'impact négatif sur l'environnement.

Construit par Gazprom en collaboration avec les groupes allemands BASF et E.ON, le Gazoduc nord-européen doit passer sous la mer Baltique entre la baie de Portovaïa, près de Vyborg (Russie), et le port de Greifswald (Allemagne). Le gazoduc doit traverser les eaux territoriales russes et allemandes ainsi que les zones économiques exclusives de Finlande, de Suède et du Danemark.

Nord Stream, l'opérateur du projet, est détenu à 51% par Gazprom, à 24,5% par BASF et à 24,5% par E.ON.

D'ici 2010, conformément aux prévisions, ce gazoduc long de 1.200 km doit acheminer tous les ans 27,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel, et cette quantité pourrait être doublée grâce à une conduite parallèle.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала