Le cabinet russe prêt à introduire une taxe à l'exportation de blé (B&FM)

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MOSCOU, 21 septembre - RIA Novosti. Le gouvernement russe se dit prêt à introduire une taxe à l'exportation de blé à hauteur de 10% en vue de freiner la croissance des prix sur le marché intérieur. Les acteurs du marché sont préoccupés moins par le montant de la taxe que par les délais de son introduction.

Selon le ministre par intérim du Développement économique et du Commerce, Guerman Gref, les modalités des interventions céréalières seront annoncées la semaine prochaine. Il a ajouté qu'une marge de fluctuation pour les prix du blé devrait être fixée et que des interventions céréalières seraient effectuées si le prix dépassait cette marge.

Du 1er juillet à la mi-septembre 2007, la Russie a exporté près de 3 millions de tonnes de blé, et les exportations doivent s'élever à 11 millions de tonnes pour cet exercice agricole compte tenu des besoins intérieurs et de l'accroissement prévu de la production, explique Igor Pavenski, chercheur au Centre de la conjoncture du marché agricole. "Tant que le plafond des exportations ne sera pas atteint, il ne faut pas établir de taxes à l'exportation élevées, car cela risque de faire s'effondrer les prix sur le marché intérieur et de causer des pertes aussi bien aux producteurs de la Volga et des régions orientales qu'aux exportateurs, avant d'entraîner la stagnation de tout le secteur céréalier, comme c'est le cas en Ukraine", affirme-t-il.

L'introduction d'une taxe de 10% n'aboutira pas à une baisse significative des exportations de blé russe, estime le directeur exécutif du centre analytique Sovecon, Andreï Sizov. On pourrait s'attendre à une reprise des achats des exportateurs et, par conséquent, à une reprise de la croissance des prix des céréales sur le marché intérieur, ajoute l'analyste. "Dans la conjoncture courante, il faut une taxe de 20 à 30%, voire plus, pour exercer une influence sérieuse sur le marché intérieur", relève-t-il.

Pour Nikolaï Demianov, directeur marketing de MZK (segment russe de Glencore), du point de vue de la régulation du marché, ce n'est pas le montant de la taxe qui a de l'importance, l'essentiel c'est que celle-ci n'entre en vigueur avant décembre prochain. "La taxe doit être annoncée au préalable, pour que les exportateurs puissent remplir leurs obligations en vertu des contrats signés", explique-t-il. MZK a toute une série d'engagements envers ses fournisseurs, y compris contractés au niveau gouvernemental, par exemple portant sur la livraison de 740.000 tonnes de blé à l'Inde.

Dans le même temps, les acteurs du marché doutent que la décision d'introduire une taxe de 10% soit définitive. Pendant les réunions de travail tenues au ministère de l'Agriculture, les fonctionnaires ont examiné plusieurs versions du calendrier d'introduction et du montant de la taxe, jusqu'à 80 euros la tonne, racontent des acteurs du marché céréalier.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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