"Bien sûr, s'il y a des sanctions qui doivent intervenir, Total n'en sera pas exonéré, c'est impossible [...] C'est facile de proposer des sanctions, mais ça n'a pas en général d'effet immédiat", a souligné Bernard Kouchner sur Europe 1, faisant cependant remarquer que les entreprises étrangères (américaines entre autres) qui avaient quitté le pays avaient été remplacées par des entreprises "avec des capitaux de la junte elle-même et des capitaux chinois".
Le chef de la diplomatie française a estimé que la pression la plus efficace sur Rangoun était celle qu'exerçaient les pays asiatiques voisins.
"Je compte encore une fois beaucoup plus sur les pays de la région", a-t-il ajouté.
Bernard Kouchner s'est dit satisfait de l'intention exprimée par l'Indonésie de faire pression sur la junte, et a relevé que Pékin avait participé à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur ce thème.
Conformément à un contrat signé en 1992 entre la Birmanie et Total, le groupe français a investi 1,2 milliard de dollars dans la construction du gazoduc Yadana (reliant le champ gazier du même nom à la Thaïlande). Celle-ci est réalisée conjointement par Total (31,24% des actions), la compagnie américaine Unocal (28,28%), PTTEPI (Thaïlande, 25,5%) et Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE, 15%).
Le président Nicolas Sarkozy avait appelé jeudi dernier les entreprises françaises à geler leurs investissements en Birmanie.