Lafarge (le plus grand producteur de ciment au monde) a l'intention d'investir 150 millions d'euros dans la construction non loin du gisement d'une cimenterie d'un rendement de 1,2 à 1,8 million de tonnes de ciment par an. Cette société possède en Russie les cimenteries Voskressensktsement et Ouraltsement, dont le rendement total est de 4,8 millions de tonnes de ciment par an.
Le prix proposé par Lafarge crée un précédent dans le secteur. Habituellement, les gisements de ciment ne coûtent pas cher, a déclaré Gueorgui Ivanine, analyste d'Entente Capital. En octobre, la compagnie Vista pro contrôlée par Millhouse a remporté la vente aux enchères dans la région de Rostov en payant 10 millions de roubles (280.000 euros) pour des terrains recelant 36,8 tonnes de marnes. En été, les gisements de ciment dans le territoire de Krasnodar - Messajaïski et Otnojny - recelant 380 millions de tonnes de marnes ont été achetés pour une somme totale de 84,95 millions de roubles (2,5 millions d'euros).
Généralement, c'est pour des gisements de pétrole que l'on paie de très grosses sommes. En juin, Gazprom a acheté le gisement d'Ioudokonski pour 1,089 milliard de roubles (30,4 millions d'euros), le prix initial étant de 30 millions de roubles (835.000 euros). Un mois plus tard, Rosneft a porté le prix du gisement de Koulindinski à 1,56 milliard de roubles (43,4 millions d'euros), le prix initial étant de 130 millions de roubles (3,6 millions d'euros).
Mais les prix du ciment ont augmenté à plusieurs reprises ces deux dernières années, par conséquent, il n'est pas étonnant que les participants au marché soient prêts à débourser d'énormes sommes pour acquérir les matières premières nécessaires à sa production. Selon l'indice EBITDA (Bénéfice avant Charges d'intérêts, Impôts et Amortissements), la rentabilité dans le secteur du ciment atteint 40 à 50%, souligne Gueorgui Ivanine: "Le coût d'un terrain n'est pas si important par rapport aux bénéfices réalisés".
Cette transaction peut porter le marché russe à un nouveau niveau, estime Sergueï Filenko, vice-président de la société Sibirski tsement (Ciment de Sibérie). Mais Alexandre Denissov, directeur d'Alfa-Ciment (faisant partie de Holcim) chargé des ventes et du marketing, estime que Lafarge a pris un risque en payant un prix trop élevé: "Les réserves industrielles du gisement ne sont pas encore prouvées".
Un représentant de l'agence pour l'exploitation du sous-sol de la Région fédérale du Sud, souligne que d'après les estimations préalables, le potentiel du terrain est d'environ 140 millions de tonnes de marnes. Si ces prévisions se confirment, une usine d'un rendement de 2,5 millions de tonnes de ciment par an pourrait y être construite et le gisement pourrait être exploité pendant 30 ans.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
