Il est vrai, l'acheteur n'est pas un investisseur du secteur, mais une structure de la Compagnie de leasing financier (FLC) faisant partie de la Corporation aéronautique unifiée (OAK). Cette transaction est une surprise pour les experts, et pour l'OAK elle-même.
La compagnie FLC West (l'acheteur) est enregistrée au Luxembourg et appartient à 50% au russe FLC. Les 50% restants appartiennent à la société d'investissement privée chypriote Almiar Investment Ltd, dont les propriétaires ne sont autres que des actionnaires privés de FLC.
La société FLC a été fondée en 1997. En 2001, elle a remporté un appel d'offres du gouvernement pour le soutien de l'Etat aux programmes de leasing dans le domaine de l'aviation civile. 51,8% des actions sont détenues par l'OAK, et d'importants paquets d'actions appartiennent entre autres à Rosimouchtchestvo (Agence fédérale de gestion des biens publics), et au ministère des Rapports fonciers et patrimoniaux de la République du Tatarstan. Le portefeuille de leasing de FLC est évalué à 1,5 milliard de dollars.
Les experts ne comprennent pas pourquoi une compagnie faisant partie de l'OAK a jugé nécessaire d'acheter des actifs de construction navale. Cette information a surpris les représentants de la corporation elle-même qui a décidé de vendre des actifs spécialisés dans d'autres domaines et s'apprête notamment à vendre à Vnesheconombank son autre société de leasing: Ilyushin Finance Co. "L'OAK ne s'occupe toujours pas de sa tâche principale: la fabrication en série d'avions, déplore Alexandre Lebedev, copropriétaire d'une compagnie d'investissement. Par contre, ils font flèche de tout bois: finances, leasing, actions d'EADS, et à présent, achat de compagnies étrangères de construction navale".
Dans les milieux aéronautiques, FLC est connue pour son incapacité à exécuter un contrat portant sur la livraison de 10 avions Tu-214. Selon le groupement aéronautique de Kazan, producteur des avions de ligne, cela est dû à un manque de financement et au retard des paiements dans le cadre du leasing. Les dirigeants de FLC avaient affirmé quant à eux qu'ils ne pouvaient financer le contrat en raison du retard des crédits provenant du budget de l'Etat en 2005. La réalisation du contrat avance très lentement, indique Oleg Panteleïev, chef du service analytique de l'agence Aviaport: "Pour l'instant, un seul avion est construit et les perspectives de livraison des autres appareils au client sont vagues: en 2008, l'usine ne pourra probablement construire que deux avions au maximum".
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
