Le service de presse du Kremlin a annoncé lundi que M. Poutine était attendu en Libye à l'invitation du guide de la révolution libyenne Mouammar Kadhafi.
Selon des sources proches du ministère de la Défense et des constructeurs aéronautiques russes citées par le journal, la Russie compte exporter vers la Libye 12 Su-35, un chasseur dernier cri dont les essais viennent de commencer, et plusieurs systèmes d'armes sol-air à courte portée Tor-M2E, mais Moscou entend également réparer les armements importés à l'époque de l'URSS.
En Libye, M. Poutine sera accompagné d'Alexeï Koudrine, vice-premier ministre et ministre russe des Finances, et d'Anatoli Issaïkine, PDG de l'exportateur officiel d'armes russes Rosoboronexport.
Les sources de Vedomosti n'excluent cependant pas que les contrats en question ne soient pas signés, car la question de la dette libyenne envers l'ex-URSS reste en suspens. Le ministère russe des Finances s'abstient d'en préciser le montant au motif que les négociations sont en cours. Selon la loi de finances 2007, la dette libyenne envers l'ex-URSS s'élevait à 3,5 milliards de dollars au 1er janvier 2006, mais le ministère russe refuse de confirmer cette information.
Sur le marché libyen des armements, la Russie fera face à un concurrent de taille, la France, qui espère vendre à Tripoli 18 chasseurs Rafale pour plus de 2,5 milliards d'euros.
La Russie poursuit également d'autres intérêts en Libye. En 2007, le géant gazier russe Gazprom a remporté un appel d'offres pour l'exploitation d'un champ pétrolier dont les réserves étaient estimées à 20 millions de tonnes de pétrole, après avoir obtenu 49,9% dans deux concessions libyennes de l'allemand BASF qui produisaient 5 millions de tonnes de pétrole par an.