Le parcours d'obstacles continue pour le Nord Stream (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 29 mai - RIA Novosti. La commission des pétitions du Parlement européen s'est ralliée aux Etats de la Baltique, dont la plupart sont catégoriquement opposés à la construction du gazoduc Nord Stream reliant la Russie et l'Allemagne en raison de la menace écologique qu'il représente pour la mer Baltique, indique jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Elle a approuvé à une majorité écrasante de voix un rapport invitant à mettre fin à la construction du Nord Stream, si celle-ci n'est pas entérinée par tous les Etats riverains de la Baltique. Les opérateurs estiment que ces nouveaux problèmes ne sont pas critiques et se déclarent certains qu'ils seront bientôt réglés. Quant aux experts, ils mettent l'accent sur la dépendance de l'Europe vis-à-vis du gaz russe qui devrait permettre en fin de compte à Gazprom de réaliser ses projets.

Le vote de la résolution, qui revêt un caractère de recommandation et qui a été élaborée à l'initiative des députés polonais, aura lieu en juillet lors d'une séance plénière du Parlement européen. D'ailleurs, Nord Stream AG (opérateur du projet) estime que les inquiétudes des parlementaires européens pourront être levées dans de brefs délais. "Ce problème n'est pas critique pour nous", a déclaré Irina Vassilieva, porte-parole de la compagnie. L'opérateur prévoit d'informer le Parlement européen bien avant juillet sur l'évaluation des effets du gazoduc sur l'environnement.

Selon les estimations des experts, le gazoduc Nord Stream, dont la première tranche doit être construite en 2011, permettra de satisfaire d'ici 2015 environ 25% des besoins supplémentaires des pays de l'Union européenne en gaz naturel.

D'après les spécialistes, les fondements juridiques sont de toute évidence insuffisants pour pouvoir interdire la mise en oeuvre du projet. "Conformément à la Convention de l'ONU sur le droit de la mer adoptée en 1982, les Etats ont le droit de construire des gazoducs sur le plateau continental des pays riverains. Ceux-ci ne peuvent pas poser de conditions à la construction d'un gazoduc", a expliqué Kamil Bekiachev, chef de la chaire de droit international à l'Académie juridique de Moscou.

Roland Götz, spécialiste des contrats pétrogaziers du département CEI/Russie de la fondation gouvernementale "Science et politique" (Berlin), relève que les firmes qui participent à la construction du gazoduc ont déjà effectué environ 200 études confirmant qu'il est inoffensif sur le plan écologique. "Peut-on parler des effets écologiques désastreux du gazoduc, lorsque des centaines de pétroliers sillonnent la mer Baltique?", demande M. Götz.

Parmi les conséquences éventuelles d'une hypothétique interdiction de la construction du Nord Stream, Alexandre Chtok, directeur du département Due Diligence de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsiï, cite la recherche par la Russie de nouveaux itinéraires pour le transport du gaz. Gazprom pourrait opter pour des moyens alternatifs de transport du gaz: une variante de construction d'une usine de gaz naturel liquéfié sera probablement envisagée. Par conséquent, le gaz provenant du gisement Ioujno-Rousskoïe pourra être envoyé non pas en Europe, mais vers d'autres marchés: par exemple, dans les pays d'Amérique du Nord".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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