Les ingérences du gouvernement détériorent le climat d'investissement en Russie (experts)

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MOSCOU, 25 juillet - RIA Novosti. Les critiques du gouvernement à l'adresse du PDG de la société sidérurgique Mechel, Igor Ziouzine, sapent les fondements du marché et ne contribuent pas à l'amélioration du climat d'investissement dans le pays, estiment les experts russes interrogés par RIA Novosti.

"Cette volonté gouvernementale d'ingérence (...) sape les fondements du marché", a expliqué Evgueni Iassine, ex-ministre de l'Economie, chercheur et directeur scientifique du Haut collège d'économie à Moscou, donnant son avis sur les propos adressés jeudi par le premier ministre Vladimir Poutine à M. Ziouzine, lors d'une réunion consacrée au secteur de la sidérurgie.

M. Poutine a chargé le Service fédéral de politique antitrust (FAS) et le Parquet "d'établir pourquoi Mechel vend des matières premières à l'étranger deux fois moins cher que sur le marché intérieur, empêchant l'Etat de recevoir tout ce qui lui est dû sous forme de taxes et d'impôts.

D'après les analystes, la cause principale de l'enchérissement des métaux ferreux en Russie survenu ces derniers temps s'explique par la hausse des cours des matières premières, avant tout le coke.

"La politique des prix d'une entreprise donnée sur les marchés ne relève pas de la compétence du gouvernement", a fait observer M. Iassine. Le secteur sidérurgique russe n'est pas dominé par des monopoles, la politique des prix y est donc dictée par la concurrence.

M. Iassine a qualifié la déclaration du premier ministre "d'explosion émotionnelle qui est propre à M. Poutine".

"La déclaration de M. Poutine est assez imprudente et empêche la Russie de marquer des points", a estimé de son côté l'économiste en chef de la société d'investissement Troika Dialog, Evgueni Gavrilenkov.

Les propos du premier ministre ont "jeté de l'huile sur le feu" face à la circonspection des investisseurs étrangers qui suivent déjà avec attention le conflit entre les actionnaires russes et étrangers du pétrolier TNK-BP.

Selon l'expert, la Russie pourrait profiter du moment pour "drainer les capitaux" des marchés étrangers, avant tout aux Etats-Unis, et satisfaire la volonté du gouvernement de faire de Moscou un centre financier mondial. Mais la situation autour de Mechel et de TNK-BP risque de limiter ces chances, a noté M. Gavrilenkov.

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