Gaz: le Kazakhstan et la Russie pourraient faire front commun en Europe (Gazeta)

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MOSCOU, 9 septembre - RIA Novosti. Le Kazakhstan envisage sérieusement d'acheter au détail avec Gazprom des actifs gaziers en Europe, a déclaré Timour Koulibaïev, président de l'association KazEnergy (qui regroupe les organisations des secteurs pétrogazier et énergétique kazakhs), lit-on mardi dans le quotidien Gazeta.

Gazprom n'a ni confirmé, ni démenti cette information, en expliquant que l'achat en commun au détail d'actifs gaziers en Europe n'était, pour l'instant, qu'un souhait exprimé par la partie kazakhe, et non une réalité objective.

Timour Koulibaïev n'est pas seulement une éminente personnalité dans la politique et l'économie du Kazakhstan, il est aussi le mari de Dinara, l'une des filles du président kazakh Noursoultan Nazarbaïev. Il occupait auparavant le poste de premier vice-président du monopole kazakh du pétrole et du gaz KazMunaïGaz. D'après les données de Forbes, sa fortune dépasse 2 milliards de dollars. Les experts locaux affirment que Timour Koulibaïev a de bonnes chances d'assumer à l'avenir le poste de président.

Ces paroles de l'un des hommes les plus riches et les plus influents du Kazakhstan pourraient, en réalité, n'être qu'un ballon d'essai. En effet, la Russie et le Kazakhstan sont en train de négocier le prix du gaz kazakh qui sera livré en 2009 à l'Ukraine en passant par la Russie. Le Turkménistan et l'Ouzbékistan ont déjà convenu avec Gazprom que le prix serait établi selon la formule européenne, déduction faite des frais de transport, de la marge du monopole russe et des taxes à l'exportation. Aucune entente avec le Kazakhstan n'est encore intervenue. Si elle intervient, le souhait d'Astana d'acheter des actifs énergétiques en Europe pourrait être l'une des concessions possibles que pourra se permettre Gazprom en réponse à la loyauté d'un des principaux producteurs de gaz dans la région.

Cependant, il est peu probable que le Kazakhstan se borne au rôle de fournisseur de ressources. En matière de développement de son activité, KazMunaïGaz prévoit, de même que Gazprom, de parvenir jusqu'au consommateur final. Mais, en raison de la situation géographique du pays, il est peu probable qu'il puisse se passer de l'aide de la Russie, en tout cas, concernant l'Europe.

Les experts estiment qu'un tel partenaire sera utile pour Gazprom. "Agissant de cette façon, Gazprom peut atténuer quelque peu les positions des pays européens à son égard. Il montrera qu'il n'est pas en situation de monopole sur le marché, qu'il est prêt à partager avec ses partenaires éventuels", a déclaré Mikhaïl Zak, chef de la direction analyse de la compagnie d'investissement Veles Kapital.

Alexandre Chatilov, directeur général adjoint du Centre de conjoncture politique de la Russie, partage l'avis de son collègue: "Les entreprises kazakhes sont accueillies en Europe de façon plus loyale que Gazprom. C'est pourquoi on peut parler d'une tentative d'exploiter le facteur image. Il est difficile de faire des prévisions sur les résultats de ce partenariat avec le Kazakhstan, mais cette information peut s'avérer utile".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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