En échange de l'accès en Libye, Gazprom promet de régler le transport et la vente du gaz de la société Arktikgaz, acquise par les compagnies italiennes lors de la vente aux enchères du groupe Ioukos mis en faillite en 2007. Cela permettra au consortium ENI-Enel d'exploiter ses actifs russes.
Les réserves en place prouvées d'Elephant se chiffrent à 68 millions de tonnes de pétrole, dont un tiers est évaluée à 2 milliards de dollars. L'accord sur la gestion des actifs d'Arktikgaz (ses réserves en place prouvées sont estimées à plus de 900 milliards de m3 de gaz, 300 millions de tonnes de gazoline et 860 millions de tonnes de pétrole) comporte un plan de développement, les conditions de transport et de la vente du gaz d'Arktikgaz, la participation de Gazprom aux projets de prospection et d'extraction des hydrocarbures en Libye, ainsi que des actions dans le cadre du South Stream.
ENI et Enel ont acquis Arktikgaz, Ourengoï, Neftegaztekhnologuia et 20% de Gazpromneft pour 145 milliards de roubles (4 milliards d'euros) en avril 2007, lors de la vente aux enchères de la compagnie Ioukos. Ces actifs sont actuellement la propriété du consortium Severnaïa Energuia, dont 60% appartiennent à ENI et 40% à Enel. Gazprom bénéficiera également d'une option d'achat sur la part de contrôle de Severnaïa Energuia.
Konstantin Tcherepanov, analyste de la banque d'investissement CIT Finance, affirme que même si Gazprom reçoit sa part du gisement Elephant, il insistera pour utiliser son option d'achat afin d'acquérir 51% des actions de Severnaïa Energuia. Gazprom rachètera les actions de Gazpromneft "dans quelques mois", estime le PDG d'ENI Paolo Scaroni.
Selon M.Tcherepanov, le coût de ce paquet d'actions a augmenté de 20% par rapport au chiffre fixé dans l'accord d'option (4,45 milliards de dollars contre 3,7 milliards au départ), ce qui rend le marché très avantageux pour Gazprom.
Gazprom et ENI avaient signé un accord de coopération en novembre 2006 déjà. Les contrats sur la livraison de gaz ruse en Italie sont prolongés jusqu'à 2035. En 2007, Gazpromexport a fourni 22 milliards de m3 du gaz à ce pays. De plus, les parties réalisent conjointement le projet de gazoduc South Stream.
Selon l'analyste de BrokerCreditService Maxim Cheïne, les relations de partenariat entre ENI et Gazprom auraient dû se construire par analogie avec la coopération entre le monopole russe et les allemands E.On et BASF, c'est-à-dire prévoir un échange d'actifs. Cependant, dans le cas des compagnies italiennes, la partie russe a contribué à l'accès d'ENI et d'Enel à la vente aux enchères des actifs de Ioukos, c'est-à-dire l'accès sur le marché russe. En échange, Gazprom a reçu la possibilité de s'implanter en Libye. La présence d'ENI en Russie pourrait toutefois s'élargir. Paolo Scaroni a annoncé mardi que sa compagnie souhaitait prendre part au projet du monopole russe de production de gaz liquéfié à Iamal, "à condition que Gazprom en ait envie".
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
