Gaz: pèlerinage sur la route de Nabucco (Vremia novosteï)

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MOSCOU, 6 novembre - RIA Novosti. Le geste démonstratif de Gazprom, du Qatar et de l'Iran, qui ont annoncé il y a deux semaines la création d'une grande troïka gazière, a apparemment suscité une réponse asymétrique en Europe, lit-on jeudi dans le quotidien Vremia novosteï.

Le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs a déclaré qu'il ferait une tournée dans les principaux pays de transit et dans les pays fournisseurs du "corridor gazier du Sud" (Turquie, Azerbaïdjan et Turkménistan). M. Piebalgs a défini sa visite comme "le voyage Nabucco". Il serait cependant plus juste de la caractériser comme "un pèlerinage sur la route de Nabucco".

La Commission européenne offre un soutien considérable au projet de construction du gazoduc Nabucco, qui devrait transporter le gaz caspien en Europe via la Turquie. L'isolation économique de l'Iran a cependant privé ce projet des garanties nécessaires d'alimentation en gaz. Les politiques et diplomates européens tentent actuellement d'obtenir ce volume d'hydrocarbures en Azerbaïdjan et au Turkménistan, qui hésitent à prendre part au projet.

Bakou attend des propositions concrètes et avantageuses du commissaire européen. Le chef du département des relations internationales de l'administration du président azerbaïdjanais, Novrouz Mamedov a indiqué, que pour le moment Bakou "a refusé la proposition des Russes".

En outre, il n'existe encore aucune déclaration officielle qui confirme le refus de Bakou sur la proposition de Gazprom de racheter tout le gaz azerbaïdjanais à des prix compétitifs. De plus, la Compagnie nationale azerbaïdjanaise de pétrole et de gaz (GNKAR), tout comme le monopole russe, ne cessent d'affirmer que des négociations commerciales sont toujours en cours.

"Nous disons aux Européens que nous sommes prêts à devenir de bons partenaires dans les domaines du gaz, du pétrole et du transit, mais c'est d'abord eux qui en ont besoin et pas nous", a ajouté M. Mamedov. Selon lui, son pays peut attendre tranquillement que les Européens lui fassent une proposition avantageuse sur l'achat du gaz de la deuxième phase d'exploitation du gisement de Shah Deniz.

Le gaz, produit dans le cadre de la première phase du projet, est presque déjà complètement partagé: il devrait satisfaire les propres besoins de l'Azerbaïdjan, ainsi que ceux de la Géorgie et de la Turquie. En 2012, l'extraction atteindra son niveau maximum et la GNKAR fournira 6,3 milliards de m3 sur le marché turc, 800 millions de m3 en Géorgie et 1,5 milliard sur son marché intérieur.

Le volume d'exportations de la compagnie en 2007 s'est chiffré à 4,5 milliards de m3. La deuxième phase d'exploitation, dont le niveau d'extraction est estimé entre 8 et 12 milliards de m3 par an, devrait être lancée dans trois ans. La décision définitive dépendra cependant des clients.

La position des Européens est aussi compréhensible. Le gaz de Shah Deniz ne suffit pas pour remplir Nabucco même à 50% et les garanties que pourrait fournir le Turkménistan restent leur seul espoir. Achkhabad a signé au printemps dernier un mémorandum avec les représentants de l'Union européenne sur la livraison de 10 milliards de m3 de gaz, mais ce document peut à peine jouer le rôle d'engagement nécessaire à la réalisation de projets en matière d'infrastructures.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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