Projet Nabucco: une participation du Turkmenistan non souhaitée par Moscou (médias)

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Le président turkmène Gourbangouly Berdymoukhammedov a annoncé lundi 21 septembre que le gazoduc Asie centrale - Centre-4 qui achemine du gaz en Russie a été restauré et qu'Achkhabad était disposé à entrer en pourparlers avec Gazprom sur la reprise des achats.

MOSCOU, 22 septembre - RIA Novosti. Le président turkmène Gourbangouly Berdymoukhammedov a annoncé lundi 21 septembre que le gazoduc Asie centrale - Centre-4 qui achemine du gaz en Russie a été restauré et qu'Achkhabad était disposé à entrer en pourparlers avec Gazprom sur la reprise des achats. Mais le Turkménistan est tellement en colère contre Gazprom que les portes des établissements gouvernementaux turkmènes sont fermées devant son patron Alexeï Miller, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

Durant des années, la compagnie russe, en plus du fait qu'elle n'a pas tenu ses propres promesses, elle n'a pas non plus respecté les accords intergouvernementaux. Ainsi, en 2009, pour acheter 90 milliards de m3 de gaz turkmène, Gazprom a dû porter le rendement du gazoduc Asie centrale - Centre -4 de 45 milliards à 60-70 milliards de m3 de gaz par an et construire un nouveau gazoduc Caspien d'un rendement de 30 milliards de m3. Quant au contrat conclu l'année dernière, le partenaire russe a promis de payer le gaz aux prix européens moins les frais de transport et les frais généraux. Cependant, en avril, Gazprom a cessé d'acheter du gaz turkmène en invoquant un prétexte technique.

Cela étant, Moscou n'a pas nié le fait que le contrat conclu avec Achkhabad n'était nécessaire que pour détourner le Turkménistan du projet de gazoduc Nabucco. Exhortant les Turkmènes à réduire les prix du contrat, Gazprom a envoyé, en même temps, ses émissaires à Bakou en promettant à l'Azerbaïdjan de lui payer un prix fort. Moscou s'efforce d'empêcher le rapprochement entre ces deux pays, car, après avoir réglé leurs litiges frontaliers, ils peuvent construire un tube à travers la Caspienne en vue d'alimenter Nabucco en gaz turkmène.

Les fonctionnaires turkmènes n'ont pas besoin d'aller chercher des acheteurs de gaz, ceux-ci viennent d'eux-mêmes. Achkhabad n'a que l'embarras de choix devant les propositions les plus avantageuses. Tant que de nouveaux gazoducs sont en voie de construction vers l'Iran (le deuxième tube qui sera mis en service en décembre permettra d'augmenter l'exportation en la portant de 8 milliards à 20 milliards de m3 par an) et la Chine (un tube en construction pourra acheminer environ 40 milliards de m3 de gaz turkmène), tant qu'un règlement avec Bakou est en préparation et la construction du tube allant vers Nabucco se profile, la Russie peut espérer un certain temps que le Turkménistan sera conciliant sur les livraisons de gaz. Mais toutes les prémisses techniques de l'acheminement du gaz turkmène, pour l'essentiel, par Nabucco en contournant la Russie ont été déjà esquissées et Moscou devra probablement faire des concessions et des dépenses importantes en vue de recevoir ne serait-ce qu'une partie du gaz naturel produit en Turkménie.

Auteur : Mikhaïl Kroutikhine, partenaire et analyste de l'agence RusEnergy.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

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