Russie-Turquie: convergence d'intérêts dans le secteur pétrogazier (médias)

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Les sociétés publiques Transneft et Rosneft ont rejoint officiellement le projet de construction du pipeline Samsun-Ceyhan en voie de réalisation par l'italien Eni et le turc Calik Holding qui contournera les détroits méditerranéens. La participation de la Russie à ce projet est une réponse au soutien apporté par la Turquie au gazoduc South Stream, estiment les analystes, lit-on mardi dans les quotidiens RBC daily et Vremia novosteï.

MOSCOU, 20 octobre - RIA Novosti. Les sociétés publiques Transneft et Rosneft ont rejoint officiellement le projet de construction du pipeline Samsun-Ceyhan en voie de réalisation par l'italien Eni et le turc Calik Holding qui contournera les détroits méditerranéens. La participation de la Russie à ce projet est une réponse au soutien apporté par la Turquie au gazoduc South Stream, estiment les analystes, lit-on mardi dans les quotidiens RBC daily et Vremia novosteï.

L'italien Eni, le turc Calik Holding et les russes Transneft et Rosneft ont signé lundi 19 octobre, à Milan, un mémorandum de compréhension relatif au projet de construction du tube Samsun-Ceyhan qui permettra d'acheminer le pétrole de la Caspienne en contournant le Bosphore. Ce document prévoit la création d'un groupe de travail en vue d'évaluer les détails techniques et l'opportunité économique de la pose d'un tube long de 555 km. Son coût a été auparavant évalué à 1,5 milliard de dollars.

Le gazoduc South Stream passant par le fond de la mer Noire reliera le réseau russe de transport de gaz au réseau européen, en évitant les pays de transit, avant tout l'Ukraine, mais en contournant également la Turquie qui a été considérée comme le pays de transit du gaz russe vers l'UE dans le cadre du projet d'Anneau gazier méridional (prolongement de Blue Stream dans les Balkans et les Apennins). Gazprom a préféré miser sur South Stream, mais il s'est heurté à la nécessité de recevoir l'autorisation soit d'Ankara, soit de Kiev. La Russie a été obligée de faire des concessions sur le projet Samsun-Ceyhan qu'elle avait ostensiblement ignoré jusque-là, en s'efforçant de promouvoir son propre projet de transport du pétrole en contournant les détroits très obstrués de Bosphore et Dardanelles, via la Bulgarie et la Grèce (Bourgas-Alexandroupolis).

La participation de la Russie au projet Samsun-Ceyhan est une réponse de la Russie au soutien apporté par la Turquie à South Stream, estiment les analystes. "Pour Eni, il n'y a pas de sens commercial particulier à participer à cette construction, mais cette société est un partenaire stratégique de la Russie dans le cadre du gazoduc South Stream, ils partagent avec nous, dans ce cas, les risques économiques", affirme l'expert de la Fondation de la sécurité énergétique nationale Alexandre Passetchnik. La participation de la Russie aux deux projets est un facteur important pour la conservation des principaux itinéraires de transit, indique l'expert du Centre de conjoncture politique Dmitri Abzalov. "Ankara ne veut pas céder le contrôle sur les détroits, mais il ne veut pas non plus passer à une opposition énergétique ouverte à la Russie. Dans le jeu contre nos concurrents communs - la Commission européenne et les Etats-Unis - Moscou peut aider les Turcs, en bénéficiant en échange de préférences importantes", résume l'analyste.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

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