La Russie dispose de cinq ressorts de croissance économique - les technologies de l'information, les marchés pharmaceutique, automobile et énergétique, ainsi que l'agriculture, a déclaré mercredi l'assistant du président russe Arkadi Dvorkovitch dans une interview à RIA Novosti.
La place de la Russie sur le marché mondial n'a pas changé, mais "ces derniers temps, les investisseurs étrangers considèrent la Russie comme un terrain de production dans certains secteurs et comme un marché qui deviendra l'un des plus importants pour eux dans les dix ans à venir", a indiqué M.Dvorkovitch, dressant le bilan économique de la présidence de Dmitri Medvedev.
Le marché automobile russe est notamment "le deuxième ou le troisième marché du monde pour toutes les sociétés. En tout cas, il figure parmi les débouchés les plus importants", a noté le responsable.
"La même chose concerne le marché pharmaceutique. Toutes les grandes sociétés disent que le marché russe devient prioritaire pour elles et qu'elles sont prêtes à y arriver sous certaines conditions", a-t-il ajouté.
Le secteur russe des technologies de l'information a toujours été attrayant pour les investisseurs étrangers. "Mais il a acquis de l'importance après la création de mécanismes concrets pour son développement, notamment l'apparition du centre d'innovation Skolkovo. Pour le moment, tous les experts se montrent assez prudents à l'égard de Skolkovo, qui n'est pas encore devenue une force réelle. La réalisation du projet va bon train, mais le projet n'a pas encore atteint le niveau où l'on pourrait dire qu'il s'agit bel et bien d'une force réelle. Mais je n'ai pas vu de gens qui diraient qu'il ne faut pas y prêter attention, que cela ne mènera à rien et qu'il faut l'oublier. Tout le monde dit qu'il vaut mieux, soit travailler pour ce projet, soit en être proche pour ne pas rater le bon moment", a indiqué M.Dvorkovitch.
L'agriculture et le secteur énergétique sont aussi très prometteurs, selon le responsable.
"Tout le monde comprend que la Russie devient un acteur très fort, sinon on n'aurait pas formulé pas autant d'objections concernant l'agriculture et l'industrie automobile lors de l'adhésion russe à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les gens comprennent que nous pouvons présenter une menace sur les marchés. Nous avons également le secteur énergétique, y compris le nucléaire civil", a ajouté M.Dvorkovitch.
Quant au secteur aérospatial, l'attention qu'il suscite pour le moment n'est pas très grande. "Nous avons créé notre système de navigation par satellite GLONASS, mais pour le moment, tout le monde ne fait que l'étudier et analyser. Si nous arrivons à offrir de nouveaux services utilisant ce système ces trois prochaines années, si nous démontrons que GLONASS, qui accomplit des missions militaires et techniques, devient également utile pour les utilisateurs civils, ce système sera populaire (…). A mon avis, on pourra juger du succès de ce projet dans trois ans. J'espère qu'il aura du succès, parce qu'il est bien fait du point de vue technologique", a conclu M.Dvorkovitch.
