ABM: Washington propose à Moscou de contrôler les bases d'Europe orientale (Lavrov)

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Les Etats-Unis ont proposé à la Russie de contrôler les éléments du bouclier antimissile américain en Europe orientale, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, au terme des négociations au format 2+2 qui se sont tenues mardi.
MOSCOU, 19 mars - RIA Novosti. Les Etats-Unis ont proposé à la Russie de contrôler les éléments du bouclier antimissile américain en Europe orientale, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, au terme des négociations au format 2+2 qui se sont tenues mardi.

"La partie américaine nous propose une série de mesures destinées à renforcer la confiance et à nous convaincre que ce système n'est pas orienté contre nous. Ils ont l'intention de nous offrir la possibilité d'effectuer le monitorage de l'activité du radar et de l'état réel de la base antimissile, aussi bien en ce qui concerne le facteur humain que les moyens techniques", a-t-il M. Lavrov dans une interview accordée au quotidien russe Izvestia.

Le dossier épineux du bouclier antimissile américain a fait l'objet mardi d'une rencontre au format 2+2 entre les ministres russes et américains des Affaires étrangères et de la Défense. Lors d'une conférence de presse conjointe organisée à l'issue des consultations, le chef du Pentagone Robert Gates s'était engagé à remettre dès mardi soir à la Russie les nouvelles propositions écrites des Etats-Unis.

Les Etats-Unis demandent à la République tchèque et à la Pologne d'accueillir sur leur sol des éléments du bouclier antimissile américain pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines pour rassurer la Russie.

"Ce n'est pas uniquement la troisième zone de positionnement, le radar ou les dix missiles antimissile qui nous préoccupent, mais le développement actif du système qu'il est prévu d'implanter non seulement dans toute l'Europe orientale, mais aussi en Asie du sud-est, au Japon, en Grande-Bretagne, et même en Turquie selon les médias, bien que cette information n'ait pas été encore confirmée", a déclaré le ministre.

Selon lui, la partie russe a obtenu que Washington reconnaisse que ses préoccupations ne sont pas infondées.

"Ils continuent bien sûr d'affirmer n'avoir aucune intention d'utiliser les bases polonaise et tchèque contre nous, mais ils ont été forcé de reconnaître le bien-fondé de notre argument: dans de telles situations ce n'est pas l'intention qui compte, mais le potentiel", a-t-il affirmé.

Selon lui, "la Russie et les Etats-Unis sont deux Etats qui ne peuvent pas traiter à la légère leur responsabilité en matière de sécurité internationale".

M. Lavrov a rappelé que les intérêts russes et américains convergeaient dans de nombreux domaines, du terrorisme nucléaire aux armes de destruction massives.

"Bien sûr, ces thèmes ne doivent pas être sacrifiés en raison de nos divergences. Même sur des questions aussi cruciales que l'ABM, le Traité sur la réduction des forces conventionnelles en Europe (FCE), le Kosovo ou le non-déploiement d'armements dans l'espace. Nous ne perdons d'ailleurs pas l'espoir de parvenir à un accord sur certaines questions", a-t-il conclu.

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